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LA YOUGOSLAVIE AU XXe SIÈCLE

Publié le 23/09/2020

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État de l'Europe du Sud-Est, le plus étendu de la péninsule balkanique ; capitale Belgrade (v. BOSNIE-HERZÉGOVINE, CROATIE, MACÉDOINE, MONTÉNÉGRO, SERBIE et SLOVÉNIE). • Le royaume de Yougoslavie (1918/45) • La Yougoslavie de Tito • L'éclatement de la Yougoslavie Le royaume de Yougoslavie (1918/45) Le mouvement en faveur d'une union de tous les Slaves du Sud, d'abord connu sous le nom d'illyrianisme, remonte au début du XIXe s. Mais il fallut attendre l'effondrement de l'empire d'Autriche-Hongrie, à la fin de la Première Guerre mondiale, pour que cette union pût se réaliser, sous la direction de la Serbie, laquelle faisait partie des Alliés victorieux. Le 20 juill. 1917, la déclaration de Corfou, publiée conjointement par un Comité yougoslave en exil et par le gouvernement serbe réfugié, affirma que les Serbes, les Croates et les Slovènes devaient constituer une seule nation, sous la dynastie des Karageorgévitch, dans le cadre d'une monarchie constitutionnelle et parlementaire. Le 23 nov. 1918, un Congrès national yougoslave, réuni à Zagreb, proclama l'union des territoires croates et slovènes avec les royaumes de Serbie et de Monténégro et le nouvel État prit d'abord le nom de royaume des Serbes, des Croates et des Slovènes (le nom de Yougoslavie n'entra en vigueur qu'en 1929). Son premier souverain fut Pierre Ier Karageorgévitch, mais, en raison de son grand âge et de son état de santé, la régence fut assumée par son fils, le prince Alexandre, qui, à la mort de Pierre Ier, devint roi sous le nom d'Alexandre Ier (1921/34). Les frontières du nouvel État furent fixées par les traités de Saint-Germain (sept. 1919), Neuilly (nov. 1919) et Trianon (juin 1920). L'organisation intérieure se heurta à de graves problèmes de nationalités : d'une part, la Yougoslavie englobait de nombreuses populations non slaves (Allemands, Hongrois, Albanais, Roumains), qui formaient environ 15 % de sa population ; d'autre part, les Slovènes et les Croates, très attachés à leurs particularismes, ne tardèrent pas à s'opposer aux Serbes, qui tentaient d'imposer une politique centralisatrice incarnée par Pachitch, Premier ministre de 1921 à 1926. À l'extérieur, la Yougoslavie se trouvait en conflit latent avec l'Italie (à propos de Fiume, de la côte adriatique et de l'Albanie) et avec la Hongrie et la Bulgarie, qui réclamaient le retour des territoires qui leur avaient été arrachés par les traités de 1919/20 ; aussi la politique yougoslave devait-elle se fonder avant tout sur une alliance avec les autres puissances bénéficiaires de la Première Guerre mondiale, la Tchécoslovaquie et la Roumanie ; toutes trois formèrent la Petite-Entente, dirigée principalement contre le révisionnisme hongrois. Un traité d'amitié franco-yougoslave fut également signé en nov. 1927. Devant la résistance grandissante des Croates, le roi Alexandre établit en janv. 1929 une dictature monarchique qui tenta de fondre les diverses nationalités en un seul peuple, uni par la fidélité dynastique ; la réorganisation administrative d'oct. 1929 renforça les tendances centralisatrices, mais le nationalisme croate ne put être désarmé et prit même une forme terroriste avec les Oustachis d'Ante Pavelic. Le 9 oct. 1934, au cours d'une visite officielle en France, le roi Alexandre fut assassiné, en même temps que le ministre français des Affaires étrangères, Louis Barthou, par des terroristes croates. Le roi Pierre II (1934/41) n'étant encore qu'un enfant, la régence fut exercée par le cousin du roi défunt, le prince Paul. Le ministère Stoyadinovitch (1935/39) esquissa, sans obtenir de grands résultats, une politique plus conciliante à l'égard des Croates. À l'extérieur, inquiet de la faiblesse des démocraties en face de Hitler, Stoyadinovitch délaissa le système de la Petite-Entente pour se rapprocher de l'Allemagne et de l'Italie et pour signer un traité d'amitié avec la Bulgarie (janv. 1937). La Yougoslavie assista passivement à l'annexion de l'Autriche par Hitler et au démembrement de la Tchécoslovaquie. Stoyadinovitch, n'ayant pu résoudre la question croate, dut se retirer en févr. 1939 et le pouvoir passa entièrement entre les mains du régent Paul. Par le compromis Tsvetkovitch-Matchek (août 1939), la Croatie fut érigée en banovine autonome.  Conformément à son évolution des années précédentes, la Yougoslavie demeura neutre au début de la Seconde Guerre mondiale : après l'effondrement de la France, elle adhéra à l'« ordre nouveau » des dictatures et signa le pacte tripartite (v.) (25 mars 1941). Mais, deux jours plus tard, le gouvernement Tsvetkovitch fut renversé par une conspiration d'officiers de l'armée de l'air opposés à l'Allemagne (27 mars) : Pierre II prit le pouvoir, et un nouveau gouvernement fut formé sous la direction du général Simovitch. Craignant un ralliement imminent de la Yougoslavie au camp allié, Hitler fit aussitôt envahir le pays par la Wehrmacht (6 avr.), et, en moins de deux semaines, la Yougoslavie fut submergée, puis démembrée : la Croatie s'érigea en État indépendant ; l'Italie annexa la Slovénie, la côte et les îles dalmates ; la Bulgarie reçut la plus grande partie de la Macédoine ; la Hongrie obtint la partie occidentale de la Voïvodine (Bachka). Placée sous un régime d'occupation militaire allemande, la Serbie fut administrée par le gouvernement fantoche du général Néditch. Dans la Bosnie, qui leur avait été attribuée, les Croates d'Ante Pavelic se livrèrent à de très nombreux massacres de Serbes. Mais la résistance s'organisa autour de deux chefs bientôt antagonistes : le colonel serbe Mihaïlovitch et le chef communiste croate Tito (Josip Broz). Les Alliés, d'abord favorables à Mihaïlovitch, s'inquiétèrent en voyant de nombreux « chetniks » (les partisans organisés par Mihaïlovitch) serbes collaborer avec les Allemands et finirent par donner leur appui total à Tito. Celui-ci mit sur pied, non seulement une armée de partisans, mais aussi une organisation administrative : dès nov. 1942 fut créé un Comité antifasciste de libération nationale et, l'année suivante, un gouvernement provisoire. En aucun pays de l'Europe occupée, la résistance ne prit une telle ampleur (v. RÉSISTANCE. La Résistance en Europe orientale). L'entrée des troupes soviétiques en Yougoslavie (oct. 1944) ruina définitivement l'espoir du gouvernement de Pierre II, exilé à Londres, de reprendre le pouvoir. La Yougoslavie de Tito Les élections du 11 nov. 1945, qui se déroulèrent sur une liste unique de candidats, furent un triomphe pour le Front national conduit par les communistes (environ 90 % des voix). La Constitution du 31 janv. 1946, inspirée de la Constitution soviétique de 1936, fit de la Yougoslavie une fédération de six républiques (Serbie, Croatie, Slovénie, Bosnie-Herzégovine, Monténégro et Macédoine), qui obtinrent leur autonomie en matière de langue et de personnel administratif, mais restaient sous la coupe d'un gouvernement central très puissant. L'industrie fut nationalisée ; la propriété agricole privée limitée à des domaines n'excédant pas 45 hectares. Malgré les conseils de prudence donnés par l'URSS, Tito lança un ambitieux plan d'industrialisation du pays (1947/51). L'année 1946 vit se resserrer l'emprise du parti communiste. En dépit des protestations occidentales, le colonel Mihaïlovitch fut exécuté (17 juill.), et le régime engagea la lutte contre l'Église catholique, souvent compromise, durant la guerre, avec le régime fasciste croate d'Ante Pavelic. À l'extérieur, la Yougoslavie enleva à l'Italie la plus grande partie de la Vénétie julienne (traité de Paris, 10 févr. 1947), et le problème de Trieste, laissé en suspens, contribua à accroître la tension entre les Occidentaux et Tito.  La Yougoslavie, coopérant étroitement avec le bloc soviétique, devint un membre fondateur du Kominform et apporta son appui à l'insurrection communiste durant la guerre civile grecque. Cependant, à la différence des autres démocraties populaires, la Yougoslavie s'était libérée par elle-même, sans le secours de l'armée rouge, et Tito avait formé des cadres militaires et civils qui conservaient, en face de Moscou, un sentiment aigu de l'indépendance nationale. Les tentatives des Soviétiques pour établir leur mainmise directe sur la Yougoslavie comme sur les autres pays de l'Est européen allaient provoquer la rupture entre Tito et Staline (28 juin 1948), l'expulsion de la Yougoslavie hors du Kominform et la dénonciation par Moscou du traité d'alliance soviéto-yougoslave. Il s'ensuivit une première grande crise dans le monde communiste, où toutes les tendances nationalistes furent dénoncées et poursuivies impitoyablement sous le nom de « titisme ». Dès juin 1950 fut mis en place le système d'« autogestion », qui est resté la caractéristique du socialisme yougoslave. Les organes centraux de l'État n'étant pas affectés par l'autogestion, on vit peu à peu se constituer et se renforcer une sorte de « bourgeoisie rouge », une « nouvelle classe » dirigeante, qu'un des plus proches compagnons de Tito, Milovan Djilas, devait dénoncer en 1957, ce qui lui valut plusieurs années d'emprisonnement. Pour entreprendre la modernisation de son pays et résister à la pression soviétique, Tito dut, très rapidement après sa rupture avec Staline, accepter l'aide financière des États-Unis (qui s'éleva, pour la seule décennie 1950/60, à 2,4 milliards de dollars), ce qui l'amena à infléchir quelque peu sa politique étrangère. Après avoir cessé toute aide aux communistes grecs, il accepta de régler la question de Trieste (1954) et, la même année, conclut avec la Turquie et la Grèce une alliance qui ne pouvait servir qu'à l'encontre d'une menace soviétique. Cependant, après la mort de Staline (1953), les dirigeants de Moscou avaient recherché une réconciliation avec la Yougoslavie (voyage de Boulganine et Khrouchtchev à Belgrade, mai 1955). Tito eut la satisfaction de voir l'URSS reconnaître ses torts envers lui. Tout en renouant des relations commerciales, il ne réintégra pas pour autant le bloc soviétique, n'adhéra ni au pacte de Varsovie ni au Comecon et refusa de prendre part à la condamnation des positions idéologiques de la Chine populaire. C'est sur le « neutralisme » et le « non-alignement » que se fonda avant tout la politique étrangère yougoslave. Étroitement lié à Nasser et à Nehru, Tito fut à l'origine de la conférence des pays non alignés à Belgrade (sept. 1961) ; il devait condamner l'intervention des États-Unis au Viêt-nam comme celle de l'URSS en Tchécoslovaquie. La Constitution du 7 avr. 1963 inaugura une nouvelle étape dans la décentralisation du régime titiste. Elle remplaça le Conseil des producteurs par quatre Chambres spécialisées (Organisation politique, Affaires économiques, Sécurité sociale et Santé publique, Éducation et Affaires culturelles) ; avec la Chambre des nationalités (représentant les six républiques et les deux provinces autonomes de la Voïvodine et du Kosovo), elles formèrent l'Assemblée fédérale ; à l'exception de Tito lui-même, devenu de fait président à vie, tous les hauts dignitaires furent soumis au « principe de rotation » impliquant qu'ils ne pourraient désormais exercer plus de deux mandats consécutifs.  À partir de 1965, la planification nationale fut pratiquement abandonnée, l'autogestion prit une nouvelle ampleur et le principe de la rentabilité des entreprises fut introduit aussi bien dans le secteur agricole que dans le secteur industriel. Le commerce extérieur se développa avec les pays occidentaux ; l'Allemagne fédérale, en particulier, a pris une part très importante dans l'économie yougoslave. L'industrie touristique est devenue une source précieuse de devises. La production des biens de consommation a augmenté. Mais le système autogestionnaire a vu aussi se développer de nombreux abus : inégalité croissante dans les revenus ; trop grande disparité entre les diverses républiques ; et, surtout, affaiblissement du pouvoir central, du fait d'une décentralisation politique mal contrôlée. Une nouvelle Constitution fut adoptée en 1974 (révisée en 1988), qui détachait de la Serbie les régions autonomes du Kosovo et de la Voïvodine, et les dotait d'une double représentation, nationale et fédérale. L'exécutif devenait collégial. L'éclatement de la Yougoslavie À la mort de Tito, en 1980, ses successeurs acceptèrent tous ces principes, mais les difficultés économiques s'accumulèrent. La décentralisation et l'autogestion compliquaient et ralentissaient la prise des décisions. En 1988, la dette extérieure dépassait 20 milliards de dollars, l'inflation avoisinait 200 %, le chômage touchait plus d'un million d'actifs et le pouvoir d'achat avait diminué de moitié. Encouragée par le FMI, la direction collégiale orientait le pays vers l'économie de marché. Sur le plan politique, le réveil des nationalismes dans une fédération fragmentée par les langues, les religions, l'histoire et les ethnies était attisé par les disparités économiques grandissantes. Les nationalistes serbes en particulier, qui s'étaient trouvé un chef charismatique en la personne de Slobodan Milosevic, obtinrent, à la faveur d'une nouvelle Constitution en 1989, d'importantes restrictions à l'autonomie de la province du Kosovo, revendiquée comme berceau historique de la nation serbe, aujourd'hui peuplée de 90 % d'Albanais. Au Kosovo, où des manifestations avaient eu lieu dès l'automne 1988, une grève générale paralysa l'économie en févr. 1989. En sept. 1989, avant même l'effondrement des régimes communistes en Europe centrale, le rôle dirigeant du parti communiste fut aboli en Slovénie. L'instauration par Belgrade du pluralisme politique, en janv. 1990, fut suivie, au cours de l'année, par des élections dans l'ensemble de la Fédération. Alors qu'en Slovénie, en Croatie, en Bosnie-Herzégovine et en Macédoine les communistes étaient défaits par des partis nationalistes, ils se maintinrent au pouvoir en Serbie et au Monténégro. Face aux deux républiques les plus riches, Slovénie et Croatie, qui manifestèrent à partir du printemps 1990 la volonté de quitter la Fédération, la Serbie se posa en gardien de la Yougoslavie. Des tensions dans les régions serbes de Croatie provoquèrent, en mai 1991, le refus de la Serbie de voir accéder le Croate Stipe Mesic à la présidence collégiale de l'État fédéral. Le 25 juin, la Slovénie et la Croatie proclamèrent leur indépendance. Dominée par les Serbes du fait de la démission des officiers slovènes et croates, l'armée fédérale prit position aux frontières de la Yougoslavie. À la suite d'une médiation de la CEE, elle se retira de Slovénie en juill. mais se maintint cependant en Croatie. Des combats eurent lieu en Slavonie et en Krajina, régions serbes de Croatie. En sept., l'ONU décrétait un embargo sur les armes à destination de la Yougoslavie.  En oct. 1991, la Serbie, secondée par le Monténégro, s'emparait du pouvoir fédéral, déserté par les Slovènes, les Croates et les Macédoniens, qui, eux aussi, avaient proclamé leur indépendance en sept. 1991. En janv. 1992, alors qu'un cessez-le-feu durable était signé sur le front croato-serbe, l'indépendance de la Slovénie et de la Croatie fut reconnue par la CEE et par les États-Unis. L'ONU déploya une force d'interposition entre les belligérants. L'indépendance de la Bosnie-Herzégovine, reconnue par la communauté internationale en avr., réduisait la Yougoslavie à la Serbie et au Monténégro. Les deux républiques décidèrent de former un nouvel État et, le 27 avr. 1992, le Parlement yougoslave proclama la constitution d'une nouvelle République fédérale de Yougoslavie, non reconnue par la communauté internationale. La disparition de la Yougoslavie était dès lors consacrée. La « nouvelle Yougoslavie » apporta, dès sa création, son soutien militaire et diplomatique aux Serbes de Bosnie dont l'épisode le plus connu a été le siège de Sarajevo (v.) qui dura 22 mois. Elle fut alors soumise, en raison de son intervention dans le conflit bosniaque, à un embargo sévère décidé par l'ONU en mai 1992. Cet embargo fut levé en nov. 1995, après la conclusion des accords de Dayton, aux États-Unis, et la république fédérale de Yougoslavie fut alors peu à peu reconnue par la communauté internationale. Sur le plan intérieur, le parti socialiste serbe de Slobodan Milosevic et son homologue monténégrin remportèrent les élections législatives fédérales de nov. 1996, et S. Milosevic fut élu en juill. 1997 président de la république fédérale de Yougoslavie. Pendant ce temps, les Albanais de la province du Kosovo (v.) construisaient peu à peu une véritable « contre-société », avec un président (Ibrahim Rugova), des députés, des universités, des écoles et des dispensaires. Cependant, la menace militaire serbe amena une partie des Kosovars à opter pour la lutte armée au sein de l'Armée de libération du Kosovo (UCK). Des affrontements violents entre l'UCK et les forces serbes se produisirent, les Serbes multipliant, en 1998, les offensives contre les rebelles, tout en terrorisant la population kosovare. Après l'échec des négociations de Rambouillet, en France, et le refus de S. Milosevic de se soumettre aux injonctions de l'OTAN, celle-ci déclencha des bombardements contre la Serbie en mars 1999, sans mandat de l'ONU, et les Serbes intensifièrent la répression au Kosovo, provoquant un exode massif vers les pays voisins. Si les bombardements aboutirent au retrait des forces serbes du Kosovo, à l'instauration d'une administration de l'ONU (dirigée par le Français Bernard Kouchner jusqu'en janv. 2001) et au déploiement d'une force multinationale, ils contribuèrent aussi, pour un temps, à un regain des idées nationalistes en Serbie et à une répression accrue de toute opposition. L'élection à la présidence yougoslave du 24 sept. 2000, boycottée par les Albanais du Kosovo et les Monténégrins, permit à l'opposition, regroupée au sein de l'Opposition démocratique serbe (ODS, dix-huit partis), de proclamer, sur la base de résultats partiels, la victoire de son candidat, Vojislav Kostunica, anticommuniste et nationaliste de longue date. Les mesures dilatoires de S. Milosevic - proclamation d'un second tour, puis annulation des élections par la Cour suprême - provoquèrent grèves et manifestations à l'appel de l'ODS, qui culminèrent le 5 oct. 2000, avec une manifestation gigantesque à Belgrade durant laquelle la foule investit le Parlement fédéral et incendia les locaux de la télévision d'État, mettant fin au règne de Milosevic et assurant la présidence à V. Kostunica. Arrêté, S. Milosevic fut livré au TPIY de la La Haye pour y répondre de crimes contre l'humanité du fait des massacres commis par l'armée fédérale et les partisans qu'elle avait équipés. La démocratisation de la Serbie, si elle diminuait les chances du Kosovo d'aboutir à l'indépendance, d'où des violences frontalières fin 2000, ne convainquit pas le Monténégro de continuer sa participation à la Fédération et, en nov. 2000, le président monténégrin Milo Djukanovic annonça, pour juin 2001, un référendum portant sur l'indépendance.  Le retour progressif à la paix à l'intérieur et la normalisation de sa situation internationale (la Yougoslavie fut admise à l'ONU en nov. 2000) aboutirent en janv. 2003 à la promulgation d'une charte constitutionnelle donnant naissance à l'Union de Serbie-et-du-Monténégro regroupant deux républiques fédérées, la Serbie et le Monténégro, celle-là comprenant par ailleurs deux provinces autonomes : la Voïvodine et le Kosovo. Depuis le 7 mars 2003, l'Union est présidée par Svetozar Marovic.

« Article encyclopédique LA YOUGOSLAVIE AU XXe SIÈCLE La Yougoslavie naît de l’idée de proximité linguistique ou ethnique des Slaves du Sud qui a été élaborée par des intellectuels et propagée au xixe siècle, surtout en Croatie au travers du mouvement illyrien.

Dès 1914, le gouvernement du royaume de Serbie annonce que son principal objectif de guerre est la création d’un État unifiant les Serbes, les Croates et les Slovènes.

Le 29 octobre 1918, les Slaves du Sud de l’Empire austro-hongrois en déliquescence proclament leur indépendance.

Le 1er décembre 1918, une délégation les représentant et le prince-régent de Serbie, Alexandre Ier Karadjordjevic (1888-1934), fondent le royaume des Serbes, Croates et Slovènes. La première Yougoslavie. Les années 1920 sont une période d’instabilité politique dans le nouveau royaume.

Les institutions du nouvel État (monarchie parlementaire) tardent à se mettre en place.

La Constitution n’est proclamée qu’en juin 1921.

La vie politique est dominée par les partis favorables au centralisme et à l’unitarisme yougoslaves : le Parti démocrate et le Parti radical serbe.

Les crises gouvernementales se succèdent.

La question croate domine la vie politique : les principales forces politiques croates rejettent jusqu’en 1925 la Constitution du pays.

Le 20 juin 1928, Stjepan Radic (1871-1928), le chef du Parti paysan croate, périt victime d’un attentat en pleine séance de l’Assemblée nationale. Au bout de dix années de vie commune, les élites politiques des différents groupes nationaux ne sont pas parvenues à trouver un consensus sur l’organisation et la forme de l’État. Les années 1930 sont marquées par l’instauration de la dictature et un glissement du pays vers les puissances fascistes.

Le 6 janvier 1929, le roi Alexandre Ier proclame la dictature en s’appuyant sur l’armée.

Il prend le contrôle des pouvoirs exécutif et législatif, suspend la Constitution de 1921, interdit les partis politiques et les associations se réclamant d’une identité particulariste et renforce la loi sur la sécurité de l’État.

Il tente d’imposer l’idée d’une nation yougoslave unitaire, à l’encontre de la diversité nationale. En octobre 1929, il modifie le nom de l’État qui devient le « royaume de Yougoslavie ».

N’ayant pas une base populaire solide, le souverain tente de consolider son assise en accordant une Constitution en septembre 1931.

Alors que le pays est affaibli par la crise économique mondiale, que les États fascistes se renforcent et que les menaces extérieures se précisent (Italie, Hongrie), le roi Alexandre Ier est assassiné à Marseille le 9 octobre 1934 par un terroriste macédonien de l’Organisation révolutionnaire intérieure macédonienne (VMRO) au service des nationalistes croates du mouvement oustacha et macédoniens.

En 1939, une banovine (province) croate autonome (pays croates et une partie de la Bosnie-Herzégovine) au sein de la Yougoslavie est créée, ouvrant la perspective d’une évolution fédéraliste du pays. La Seconde Guerre mondiale : occupations, guerres civiles et résistances. Pour la Yougoslavie démembrée en 1941, le conflit mondial a plusieurs dimensions : à la guerre contre les forces de l’Axe - puissances d’occupation (Allemagne, Italie) - succède une guerre civile opposant les communautés nationales les unes aux autres, mais aussi chaque communauté contre elle-même.

Consécutivement au. »

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