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LA VILLE, OBJET ARCHITECTURAL: Estimez-vous, comme l'architecte Ricardo Bofill, que la ville « a cessé d'être un lieu de rencontre pour devenir le simple tracé de voies de communication » ?

Publié le 29/06/2020

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« Question de légitimité : si l'architecte a des propositions à faire, c'est d'abord sur la ville, son domaine d'intervention naturel, qu'il peut les formuler. D'autant qu'en la matière, l'étendue des dégâts est considérable. La ville, symbole de malaises sociaux, de phénomènes d'exclusion. Les mutations économiques ont laissé partout des plaies ouvertes, des friches désespérantes, tandis que les crises démographiques des dernières décennies nous ont légué ces banlieues-dortoirs qui matérialisent, sur les cartes, ce qui reste de la notion de classe 10 sociale. C'est un comble : nous avons été les premiers à pouvoir construire des villes — les ruines de Pompéi témoignent clairement de cette maîtrise — et ce savoir-faire nous a échappé. Plusieurs facteurs se sont conjugués pour ruiner ainsi notre 15 patrimoine urbain : l'urgence des questions de logement, la spéculation, le manque de politique globale, mais aussi la haine que les architectes eux-mêmes ont vouée à la ville. Celle-ci s'est manifestée au milieu de ce siècle par le refus d'introduire une continuité urbaine. Les rues, les places, ont été 20 abandonnées au profit d'unités d'habitation juxtaposées les unes aux autres. On connaît le résultat : des barres de béton séparées par des espaces verts vite transformés en parking ou en terrains vagues. Comme l'activité commerciale se concentrait, dans le même temps, dans quelques centres 25 hypertrophiés, le bas de ces immeubles s'est trouvé déserté, sans boutiques ni magasins. La ville a cessé d'être un lieu de rencontre pour devenir le simple tracé de voies de communication. Les autoroutes ne se sont plus arrêtées à l'entrée des agglomérations, mais les ont traversées, déchirées. 30 Les architectes ayant renoncé à construire la ville, celle-ci s'est trouvée aux mains des promoteurs, puis, après le lancement du programme de villes nouvelles, aux mains des urbanistes. Ces derniers ont alors raisonné en ingénieurs ; ils ont étudié les différentes fonctions de la ville (industries, logements, loisirs, commerce... ), puis l'ont quadrillée en secteurs. Compte tenu du relief, des infrastructures routières et autoroutières, ils ont réparti les fonctions qu'ils avaient préalablement isolées. Résultat : même lorsque l'on crée, à Cergy-Pontoise 1 par exemple, deux ou trois places, dont la situation a été rationnellement décidée, les gens ne se promènent pas, ne retrouvent pas de vie communautaire. (... ) L'Europe est pourtant capable de mieux faire. Il faut pour le comprendre se reporter à la célèbre définition de la ville donnée par Alberti 2, à la Renaissance. Elle présente pour lui les mêmes caractéristiques qu'une maison : une ou plusieurs entrées, matérialisées par des portes, des arcs, ou simplement des signes distinctifs ; des couloirs, qui permettent de se déplacer d'une pièce à l'autre et de distribuer les différents espaces : ce sont les rues • des salles de séjour, enfin, qui correspondent aux places publiques. Au-delà de la métaphore, cette définition de la ville révèle une conception fondamentale : il n'y a entre la maison et la ville qu'une différence de degré, d'éléments à prendre en compte. Pour l'architecte, la démarche de création reste donc la même. Cela signifie que remplir un programme, répartir des fonctions n'épuise pas son activité. Tout comme ne l'épuise pas, à l'échelle d'un seul édifice, la mise en place d'escaliers et de cages d'ascenseurs. Il faut revenir à une discipline développée à la Renaissance le dessin de ville. Elle permet en effet d'envisager la création d'un tissu urbain selon des critères proprement architecturaux, c'est-à-dire spatiaux. On peut, sur le papier, dessiner des angles, des figures, des perspectives, allonger des axes, ou au contraire les infléchir. On parvient ainsi à découvrir des systèmes d'organisation autrement plus complexes que la trame orthogonale de New York. Paris, ville dessinée tout au long de l'histoire. peut par exemple se lire comme un tissu réparti autour d'un axe sinueux, qui est la Seine. Perpendiculairement à cet axe. des esplanades introduisent une rvthmique . la Concorde, le ...»

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