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Estimez-vous, comme l'architecte Ricardo Bofill, que la ville a cessé d'être un lieu de rencontre pour devenir le simple tracé de voies de communication ?

Publié le 09/12/2021

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« PLAN ADOPTÉ DANS LE DEVOIR I.

La ville, simple lieu de passage- Moins de rencontres- Traverser au lieu de séjourner- L'anonymat et la solitudeII.

La ville, lieu de rencontres privilégié- L'évolution de l'urbanisme- Les rencontres multipliées- Un lieu d'humanité DEVOIR RÉDIGÉ L'ère industrielle a donné naissance aux grandes villes et au cortège de louanges ou de critiques traditionnellementassocié aux bouleversements de l'Histoire.La ville moderne semble avoir perdu les vertus de lieu d'échange qu'elle avait jadis, « pour devenir le simple tracé desvoies de communication », comme l'écrit l'architecte contemporain R.

Bofill.La ville paraît effectivement un lieu où l'on passe plutôt qu'un espace où rester.

Mais cette sinistre constatation formuléedans les années soixante n'est plus aussi adéquate de nos jours où l'architecture se préoccupe de construire des cités àla mesure de l'homme, pour son bien-être.La ville moderne, par son gigantisme, « a cessé d'être un lieu de rencontre », comme le constate Ricardo Bofill.

La cité quiétait un remède à l'éparpillement des campagnes et à l'isolement des paysans ne remplit plus aujourd'hui ce rôle, puisqueles moyens de communications que sont les médias épargnent aux populations rurales de se déplacer vers les villes poury être informées.

Par ailleurs, la ville était le lieu du marché, donc des échanges commerciaux dont certains étaientl'occasion de grandes réjouissances tels les Comices agricoles décrits par Flaubert dans Madame Bovary.

Or, les grandscentres commerciaux de nos jours sont implantés hors des villes.

A cela s'ajoute le phénomène professionnel, puisque lesmétropoles européennes ou américaines comptent plus de bureaux que de logements : une fois leur travail terminé, lessalariés repartent isolément ou s'entassent dans des transports en commun telles des «grappes de visages aux yeuxtous pareils», comme le constate J.-M.

G.

Le Clézio dans Le livre des fuites, vers des banlieues excentrées où chacuns'enferme.

Les villes ne sont donc plus des lieux de vie, mais de travail.On n'y fait que passer, soit la journée, soit au sens strict, en empruntant ses voies d'accès pour la traverser, la dépasser.La géométrie même des voies interdit la flânerie.

Haussmann, dès 1859, a entamé ses travaux de percement d'axeslarges destinés à éviter les barricades et autres manifestations de l'humeur parisienne.

Baudelaire y vit le signe de l'èremoderne, des « villes énormes » (le Spleen de Paris).

La marque infamante de cette énormité est l'étalement sans fin desbanlieues qui font perdre à la ville son centre, dans un étirement anarchique.Ce qui marque la ville est surtout la solitude douloureusement ressentie par M.

Fombeure : « Je marche sans arrêt Perclusde solitude Dans ces déserts mortels.

» (Poèmes)Les grands ensembles sont un leurre : les voisins s'évitent, par refus de cette promiscuité imposée.

Cette solitudes'accompagne d'un sentiment d'insécurité, surtout dans les villes « nouvelles » implantées de manière totalementartificielle, telles Cergy-Pen-toise ou Evry qui n'ont plus la cohérence interne qui faisait battre le cœur des anciennes villes. Pourtant, ce qui semble manifester la monstruosité des villes, leur anonymat, leur gigantisme, ce que É.

Verhaerenappelait les « villes tentaculaires », fait en réalité leur richesse.Dans les villes chargées d'un passé, telles les capitales européennes, existent des quartiers qui ont chacun leur cachet etoù la convivialité est de mise.

Il est aussi dans les traditions de favoriser les rencontres dans des lieux privilégiés, commela place Saint-Marc à Venise (hors de la saison touristique !) ou Picadilly Circus à Londres.

Mais dans les villes modernesaussi, les architectes ont voulu qu'il fasse bon vivre, aménageant des placettes, éclairant abondamment les rues le soir,pour remédier au sentiment d'insécurité, en multipliant les types de quartiers.

Même si cette démarche peut semblerartificielle, elle confère néanmoins à ces villes une atmosphère agréable.

R.

Bofill lui-même, en réaménageant le quartierde la Gaîté, à Paris, a conçu un système d'immeubles concaves, percés d'arches qui débouchent sur des squares, et aupied desquels s'ouvrent des arcades commerçantes qui ne sont pas sans rappeler une des places les plus belles de lacapitale : la place des Vosges.Mais, hors même de toute prouesse architecturale, la ville permet un grand choix de relations, de regroupements paraffinités, que l'anonymat préserve des commérages, ce que ne permet pas le village.

Car la rue simplement porte en elletoutes les possibilités d'échanges : regards autant que marchandises ; Henri Lefebvre y voit un « microcosme* de laréalité ».

L'abondance des spectacles permet en outre à chacun de communier avec d'autres qui partagent la mêmepassion pour tel ou tel artiste.

Paul Valéry est allé jusqu'à comparer la ville à une « immense maison de jeu », ce qui laisseentendre un danger, le risque de la ruine, mais aussi le plaisir, la possibilité d'être vraiment soi.Car la ville est le lieu où s'accomplir comme individu en réalisant ses capacités, et comme homme social parce que la villeapprend la vie collective.

Xavier Arsène-Henry affirme que c'est en ville « que s'impose à nous le besoin de troquerl'efficacité pour soi contre l'efficacité pour les autres ».

Le cosmopolitisme est donc non seulement un facteur d'échanges,mais de mutuelle compréhension - ou devrait l'être.

Ricardo Bofill fait de cet échange un besoin « qu'autorisent seules uneplace publique ou une avenue ».Ainsi, en dépit des apparences, la ville n'est pas devenue « le simple tracé des voies de communication » ; ou alors, «communication » se charge de valeurs positives indéniables, car force est de constater que les plus récents projets enmatière d'urbanisme font de la ville un espace de contacts diversifiés.

Peut-on néanmoins aller jusqu'à souscrirepleinement à la formule de Raymond Queneau : « L'homme ne s'accomplit que dans la ville » ?. »

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