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LA TECHNIQUE NOUS LIBERE-T -ELLE DU TRAVAIL ?

Publié le 16/05/2020

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« Dissertation : LA TECHNIQUE NOUS LIBERE-T -ELLE DU TRAVAIL ? On a généralement coutume de dire que les progrès techniques apportés par la science ont toujours permis àl'homme de s'affranchir des obligations et des exigences, parfois contraignantes, du travail pour mieux s'adonner àses loisirs ou a des activités intellectuelles.

Si l'ont suit la mentalité des grecs de l'antiquité, le travail était méprisédans la mesure où il soumettait (à cette époque) l'homme à l'ordre de la nécessité et des besoins vitaux et parcette logique, au commandement d'autrui.

De nos jours, la technique et la science permettent à l'homme d'affermirson pouvoir sur son environnement et d'augmenter son contrôle sur la nature afin d'en (ab)user.

Comme l'a dit Kant,l'homme n'ayant que des devoirs envers les autres hommes, il peut devenir propriétaire de la nature.

Dans cetteperspective-ci, il est tentant de rapprocher technique et liberté.

Cependant si l'on regarde l'ère moderne qui aprécédé notre époque, la technique prend une place tellement croissante dans nos existences que l'on en devientdépendant… Or « dépendant » est différent de « libre ».

En effet, il suffit de constater la soumission de l'ouvrier quitravaille à la chaîne dans les idéologies du fordisme, du taylorisme ou encore plus récemment du toyotisme.

Lebourgeois qui possède les moyens de production extorque le travail de l'ouvrier, sa force productive.

Le travail estaliénation… Ainsi l'accroissement des progrès techniques, des moyens de productions et des procédés qui enrésultent permettent-ils à l'homme d'agir de façon indépendante ? N'aboutit-il pas plutôt au développement decertaines contraintes qui guettent les travailleurs et à une certaine forme d'aliénation dans son travail, et au sensplus large, à la liberté humaine ? De plus ne faut-il pas penser la liberté autrement que comme un pouvoir irrationnelsur la nature ? L'enjeu est donc d'éviter de proposer une version naïve ou trop noire du pouvoir de la technique surnotre liberté vis-à-vis du travail.

Nous pourrons cependant tenter de préciser le terme de liberté en l'élargissant àune plus grande échelle que celle du travail.

Dans un premier temps, nous essayerons de définir ce qu'est latechnique afin de mieux voir les possibilités qu'elle nous a offertes.

Nous verrons dans quelle mesure elle nous alibérés.

Dans un second temps nous soulignerons l'impossibilité de réduire le terme liberté au terme indépendance,puis nous nous pencherons sur les nouvelles formes d'asservissements nées du développement de la technique.

I] -Descartes explique dans son « Discours de la méthode » que la technique rend comme maîtres et possesseurs de lanature.

Le « comme » a son importance.

En effet, Descartes ne veut pas dire que la technique est étrangère à lanature, ni qu'elle le dépasse.

Nous ne faisons que nous servir des forces et des lois de la nature, mais nous utilisonsce déterminisme, une fois qu'il est connu, pour le mettre au service de nos besoins, que ça soit en médecine, ensciences, dans le monde du travail ou dans de nombreux autres domaines.

Par exemple une montre fait partie de lanature au même titre qu'une plante ou qu'une montagne, mais elle est ainsi faite pour nous montrer l'heure.

Nousajoutons à Descartes que, plus littéralement parlant, la technique donne au corps (et à l'humanité) desprolongements par toutes sortes d'instruments qui lui donnent une puissance artificielle.

C'est en ce sens qu'on a pudire sans ironie que le travail et la technique étaient libération à l'égard de la nature et de notre propre natureimmédiate.

Cependant, cette libération est, dans la tradition issue de Hegel et de Marx, inséparable de l'aliénation, que nous développerons plus tard.

De plus la technique peut êtredéfinie comme l'ensemble des procédés bien déterminés qui permettent de maîtriser la transformation de la matière,de la soumettre à un projet préétabli.

Il semble alors aller de soi que le fonctionnement de la société (toujours issuede Marx), les rapports sociaux, assimilés à de simples rapports de production, se constitueraient autour destechniques.

Il y a cependant dans le marxisme une dimension libertaire, en ce sens que des techniques plusavancées permettraient à l'homme et à la société de s'affranchir du règne de la nécessité et de la rareté.Périodiquement on retrouve cette perspective à l'occasion de nouveaux objets techniques, comme l'électricité, lamachine à vapeur, l'eau courante, ou, actuellement, Internet, propices par leur souplesse à la constitution d'utopiestechniques.

- L'Antiquité justifiait l'esclavage au nom de la nécessité de travailler, d'accomplir des taches d'entretienquotidiennes.

Par exemple, Aristote écrit que « si les navettes pouvaient tisser toutes seules, il n'y aurait pas besoind'esclaves » (citation extraite d'un cours de philosophie sur la technique).

Aristote lie ainsi la nécessité del'esclavage à l'insuffisance de la technique, n'imaginant pas qu'un jour les navettes à tisser pourraient tisser toutesseules.

D'après lui, il est impossible que les navettes puissent tisser toutes seules, donc il faut des esclaves pourtisser.

Mais ceci veut dire également : si la technique était suffisamment développée, il n'y aurait pas besoind'esclaves.

Pour Aristote, la technique peut en droit libérer les esclaves du travail, même si elle ne le fait pas enfait.

Le défaut de technique légitime l'esclavage, mais le développement de la technique légitimerait son abolition.Ainsi, les hommes pourraient tous être libres, au sens où ils pourraient tous se détacher de la torture du travail(activité méprisable) pour se consacrer aux délices des activités réellement nobles : la politique et les activitésthéoriques (sciences et philosophie).

La version actuelle de cette thèse émise par Aristote serait de dire qu'aprèsles outils, les machines et les instruments, les robots dotés d'intelligence artificielle serait de véritables auxiliaires quipermettraient à l'homme de se libérer des malheurs provoqués par le travail.

- Nous pouvons clôturer cette partiesur un exemple simple qui va nous permettre de montrer une autre facette de cette liberté : imaginons unentrepreneur qui souhaite fabriquer un objet en grande quantité.

Il décide de profiter des bienfaits de la divisiontechnique du travail, en faisant collaborer hommes et machines.

Supposons qu'il possède ainsi 10 couplesmachines/hommes produisant chacun 10 000 exemplaires de l'objet en question par jour, soit une production de 100000 unités par jours.

Sans les machines, il lui faudrait un nombre considérable d'ouvrier pour arriver au mêmerendement, or il n'en emploie ici que 10… La technique permet d'en se cas de s'affranchir littéralement du travail :l'entrepreneur n'a pas besoin d'embaucher des ouvriers supplémentaires (remplacés par les machines, moinsrevendicatives).

- Enfin comme dit précédemment, en plus de nous libérer des tâches les plus contraignantes dutravail, Marx nous dit que la technique est aussi motrice de l'évolution de l'organisation sociale de l'homme, à traversl'éternelle lutte des classes.

Cependant Albert Einstein fait une comparaison intéressante : « Le progrès techniqueest comme une hache qu'on aurait mis dans les mains d'un psychopathe.

».

A travers cet aphorisme, il compare leprogrès à une hache, qui trancherait l'humanité au gré des pulsions dénuées de culpabilités de son porteur.

Et ce. »

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