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LA TCHÉCOSLOVAQUIE AU XXe SIÈCLE

Publié le 27/09/2020

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Ancien État de l'Europe centrale, formé par la réunion de la Bohême, de la Moravie et de la Slovaquie (pour l'histoire de ces régions jusqu'au XIXe s., v. BOHÊME, MORAVIE et SLOVAQUIE) ; capitale Prague. • La lutte pour l'indépendance • De la première République au « coup de Prague » (1918/48) • La Tchécoslovaquie, démocratie populaire • De la « révolution de velours » à la partition La lutte pour l'indépendance Le territoire actuel de la Tchécoslovaquie fit partie jusqu'en 1918 de l'Autriche-Hongrie. Après les révolution qui avaient ébranlé en 1848 l'empire des Habsbourg, des mouvements nationaux s'étaient développés chez les Tchèques de Bohême contre l'Autriche, chez les Slovaques contre la Hongrie, mais cette prise de conscience s'exprima d'une manière beaucoup plus énergique chez les Tchèques, héritiers des vieilles traditions du royaume de Bohême et des luttes hussites du XVe s. Dès 1848 se forma à Prague un comité de Saint-Wenceslas, qui demanda la reconstitution d'un État tchèque indépendant, mais le congrès panslaviste réuni la même année sous la présidence de Palacky se contenta de réclamer une solution fédérale qui eût donné aux Tchèques une autonomie politique et culturelle au sein de l'Autriche. Ces demandes modérées n'obtinrent aucun écho auprès du gouvernement autrichien. Le général autrichien Windischgrätz bombarda Prague, dispersa le congrès et plaça la Bohême sous une dictature militaire (juin 1848). L'aspiration à l'indépendance se manifestait principalement depuis 1862, dans l'organisation des Sokols (sociétés de gymnastique fondées chez les peuples slaves de l'empire des Habsbourg). Le parti national tchèque, dirigé par Rieger, gendre de Palack´y, refusa jusqu'en 1879 de siéger dans les assemblées d'Empire et réclamait que la Bohême, comme la Hongrie, ne fût plus liée à l'Autriche que par une union dynastique. En 1870/71, le ministre Hohenwart engagea des négociations avec les Tchèques en vue de l'établissement d'une monarchie « trialiste », mais il se heurta à l'opposition des Allemands de Bohême, des Hongrois, et aussi de Bismarck. Sous le ministère Taaffe (1879/93), le gouvernement impérial s'engagea cependant dans une série de concessions partielles (abaissement des impôts, égalité des langues tchèque et allemande dans l'administration et la justice, création d'une université tchèque à Prague) ; mais ces réformes venaient déjà trop tard, et le parti extrémiste des Jeunes-Tchèques, rompant avec les Vieux-Tchèques qui acceptaient le cadre institutionnel austro-hongrois, réclamait des mesures plus radicales, notamment l'instauration du suffrage universel. En 1897, Vienne fit une nouvelle concession en imposant dans les écoles l'égalité du tchèque et de l'allemand. Ce qui restait du loyalisme tchèque et slovaque à l'égard des Habsbourg n'allait pas résister à l'épreuve de la Première Guerre mondiale. Masaryk et Benes passèrent du côté des Alliés et fondèrent en 1916 un Comité national tchécoslovaque, sous la présidence de Masaryk, le grand artisan de l'union des Tchèques et des Slovaques. Après avoir obtenu du président Wilson la caution des Alliés pour la cause de l'indépendance, il signa l'accord de Pittsburgh (30 mai 1918) qui accordait aux Slovaques, dans le futur État, une large autonomie. Durant toute la guerre, des milliers de soldats tchèques et slovaques formèrent dans les rangs alliés des légions qui combattirent les puissances centrales, en France et en Russie (celles de Russie jouèrent un grand rôle dans la guerre civile après 1917). Le 29 juin 1918, les Alliés admirent officiellement les Tchécoslovaques parmi eux, et, dès le 28 oct. 1918, avant même le retour de Masaryk et de Benes, le Comité national de Prague proclama l'indépendance de la Tchécoslovaquie. 000200000D3A00000EAF D34,De la première République au « coup de Prague » (1918/48) Les frontières du nouvel État furent fixées par les traités de Versailles (28 juin 1919) et de Saint-Germain (10 sept. 1919). Au vieil antagonisme entre Allemands et Tchèques et entre Hongrois et Slovaques s'ajoutèrent les rancœurs des Slovaques, surtout agriculteurs et moins riches que les Tchèques, qui s'aperçurent que les promesses de Masaryk faites le 30 mai 1918 n'étaient pas tenues. Accrue du territoire silésien de Hultschin et d'une partie de la région de Teschen, partagée avec la Pologne en 1920, la Bohême était une région très industrialisée, et les Tchèques, dans le cadre d'un État non fédéral mais unitaire tel qu'il résulta de la Constitution du 29 févr. 1920, devaient exercer une hégémonie bientôt insupportable aux autres nationalités. La prédominance politique passa des sociaux-démocrates aux agrariens de 1922 à 1938, avec Antonin Svehla (1922/29), puis avec Milan Hodza (1935/38). En Slovaquie, le mouvement autonomiste était animé par Andrej Hlinka et Mgr Tiso ; en juill. 1927, il réussit à obtenir une administration propre et une assemblée. Président de la République jusqu'en 1935, Masaryk fut alors remplacé par son meilleur disciple et compagnon de lutte, Edvard Benes, qui n'avait cessé depuis 1918 de diriger la politique étrangère du nouvel État. Hantée par le danger allemand, la Tchécoslovaquie, par ses traités d'alliance avec la Yougoslavie (1920) et avec la Roumanie (1921), posa les bases de la Petite-Entente qui naquit officiellement en 1929 ; mais c'est principalement sur l'alliance française que Benes fonda la sécurité de son pays (traité du 25 janv. 1924). L'agitation des Allemands des Sudètes, ralliés dans leur majorité au national-socialisme sous la conduite de Konrad Henlein, devint menaçante dès 1935, ce qui poussa Benes à conclure avec l'URSS un pacte dirigé principalement contre l'Allemagne (1935). Le conflit germano-tchèque entra dans sa phase critique après l'annexion de l'Autriche par Hitler (12 mars 1938), ce qui plaçait toute la Bohême dans la tenaille allemande. Dès mai 1938, Hitler mit au point une action militaire contre la Tchécoslovaquie prévue pour le mois d'oct. suivant. Conscientes de leur impréparation militaire, la France et la Grande-Bretagne incitèrent le gouvernement de Prague à la négociation, puis, voyant que la Tchécoslovaquie se préparait au contraire à combattre, elles traitèrent directement avec Hitler. Sur l'initiative de Mussolini, une conférence se réunit à Munich (29/30 sept. 1938 (v.), et fit droit aux revendications des minorités allemande et hongroise, réunies à l'Allemagne et à la Hongrie. Créée par le traité de Versailles, la Tchécoslovaquie était ainsi condamnée par les deux puissances instigatrices de ce traité, la France et la Grande-Bretagne. Les accords de Munich rendaient la Tchécoslovaquie, enserrée par le Reich et privée de ses frontières stratégiques, complètement indéfendable : son agonie dura à peine cinq mois. Benes, qui avait choisi l'exil, fut remplacé par Emil Hacha, un homme sans envergure (30 nov. 1938). Les Slovaques, autonomes dès oct. 1938, proclamèrent leur indépendance le 14 mars 1939, avec l'appui de Berlin. Convoqué le même jour à Berlin, E. Hacha dut céder au Führer. Les troupes allemandes entrèrent à Prague le 15 mars ; le 16 était constitué le protectorat de Bohême-Moravie.  Le premier Reichsprotektor fut une personnalité modérée, von Neurath (1939/41), mais le pouvoir réel appartenait à son secrétaire d'État, un Sudète, Karl Hermann Frank. Le début de la Seconde Guerre mondiale fit renaître l'espoir chez les Tchèques : Benes et le fils de Masaryk, Jan, formèrent un gouvernement tchécoslovaque à Londres, et la résistance tchèque commença à s'organiser. Mesurant les difficultés nouvelles, Hitler décida d'envoyer à Prague l'adjoint immédiat de Himmler, le chef du RSHA, Heydrich (3 sept. 1941). Les chefs du gouvernement émigré à Londres décidèrent alors son exécution, et il fut tué par des agents parachutés d'Angleterre (attentat du 27 mai 1942). En représailles, le 10 juin, les SS brûlèrent le village de Lidice, exécutant toute la population mâle, tandis que les femmes étaient envoyées en camp de concentration. Jusqu'à la fin de la guerre, le protectorat resta soumis à un régime policier féroce. À Londres, Benes, dans l'espoir de sauvegarder, après la victoire alliée, l'indépendance tchécoslovaque, signa une alliance de vingt ans avec l'URSS (12 déc. 1943). Grâce à l'avance des troupes soviétiques, il put établir un gouvernement provisoire à Kosice, en Slovaquie, dès le 3 avr. 1945 et, le 16 mai suivant, il rentrait à Prague. Le premier gouvernement, présidé par un socialiste de gauche, Fierlinger, fut un cabinet d'union nationale qui comptait sept communistes. Ce ministère procéda à la nationalisation des industries clés et des banques (24 oct. 1945) et à l'expulsion des minorités allemande et hongroise. Aux élections de mai 1946, les communistes, avec 38 % des voix, devinrent le premier parti, et un nouveau gouvernement de coalition fut formé, mais sous la présidence du communiste Gottwald. Le veto mis par l'URSS à l'adhésion de la Tchécoslovaquie au plan Marshall (juin 1947) ébranla l'union établie à la libération du pays. Le noyautage de la police par les communistes entraîna la démission de onze ministres « bourgeois » (20 févr. 1948), et le parti communiste, en organisant de gigantesques manifestations, en interdisant des journaux et en procédant à de nombreuses arrestations, assura le succès du « coup de Prague » (25 févr. 1948). Avec la sanction de Benes, Gottwald forma un nouveau gouvernement, uniquement composé de communistes et de sympathisants ; Jan Masaryk, resté cependant ministre des Affaires étrangères, trouva la mort deux semaines plus tard en « tombant » d'une fenêtre (10 mars). La Tchécoslovaquie, démocratie populaire À la suite des élections de mai 1948, une nouvelle Constitution, que Benes refusa de signer (il démissionna le 7 juin et mourut trois mois plus tard), fit de la Tchécoslovaquie une démocratie populaire. Le commerce tchécoslovaque fut désormais entièrement orienté vers les pays du bloc communiste (matériel d'équipement lourd, armes). Dès 1949, l'État entra en conflit avec l'Église catholique, et Mgr Beran, archevêque de Prague, fut confiné dans sa résidence, puis arrêté et libéré en 1963. Cependant, les luttes de tendances au sein de la direction communiste se manifestèrent par la condamnation à mort et l'exécution de Clementis, ancien ministre des Affaires étrangères, et de Slansky, ancien secrétaire général du parti (nov. 1952). Gottwald, devenu président de la République après Benes, mourut en mars 1953. Il eut pour successeurs Zápotocky (1953/57), puis Novotny, lequel cumula ses fonctions avec celles de secrétaire du Comité central du PC.  Les premiers signes de la fermentation qui devait aboutir à la grande crise de 1968 apparurent dans les milieux intellectuels. Bientôt, au sein même de la direction communiste, le stalinien Novotny se trouva aux prises avec un groupe de « libéraux » menés par Alexandre Dubcek (v.), premier secrétaire du PC slovaque ; Novotny dut démissionner et fut remplacé par Dubcek (5 janv. 1968). Tout en s'efforçant de rassurer l'URSS - notamment par l'élection à la présidence de la République du général Svoboda, qui avait jadis combattu aux côtés des troupes soviétiques -, la nouvelle direction supprima presque entièrement la censure, libéra les écrivains emprisonnés et réhabilita les victimes de la période stalinienne ; il adopta une attitude plus favorable à l'égard de l'Église, autorisa les voyages à l'étranger, élabora même une réforme des statuts du PC prévoyant notamment le droit à l'existence de minorités contestataires, la généralisation du vote secret, la limitation de la durée d'exercice des fonctions dirigeantes. Ce printemps de Prague suscita un immense enthousiasme, surtout dans la jeunesse étudiante, et une vive curiosité, à l'étranger, pour cette tentative de « socialisme à visage humain ». Mais l'inquiétude grandissait à Moscou, où l'on craignait que l'exemple de la Tchécoslovaquie ne contaminât rapidement toutes les autres démocraties populaires. L'Armée rouge et les troupes du pacte de Varsovie (à l'exception des Roumains) envahirent la Tchécoslovaquie avec quelque 300 000 hommes, dans la nuit du 20 au 21 août 1968. Le gouvernement Dubcek ayant renoncé à une résistance militaire, l'occupation fut très rapide, mais l'URSS et ses alliés se heurtèrent à la résistance passive de la population. Après avoir emprisonné l'équipe dirigeante, les Soviétiques furent obligés de la remettre au pouvoir (26 août) ; mais, en même temps, ils soumirent la Tchécoslovaquie à leur tutelle et refusèrent tout engagement sur la fin de l'occupation militaire. Cette intervention militaire à Prague fut acceptée avec passivité par les Occidentaux, mais elle provoqua de profonds remous dans le mouvement communiste international. Restée pendant quelques mois encore au pouvoir, l'équipe Dubcek ne put cependant poursuivre sa politique de libéralisation ; elle réalisa du moins une réforme importante en faisant de la Tchécoslovaquie un État fédéral, où les Slovaques jouissaient enfin d'une large autonomie régionale (1er janv. 1969). Le processus de « normalisation » se déclencha à partir du remplacement de Dubcek par Gustav Husák comme premier secrétaire du PC tchécoslovaque (17 avr. 1969). Dans les mois qui suivirent, les collaborateurs de Dubcek - Josef Smrkovsky, Ota Sik, Frantisek Kriegel... - furent exclus de leurs fonctions et parfois du parti, lequel fut soumis à une profonde épuration (500 000 exclus). En 1975, G. Husák cumula tous les pouvoirs en succédant au général Svoboda à la présidence de la République. Cependant, le souvenir du « printemps de Prague » ne s'effaçait pas des mémoires, ni les libertés qui l'avaient accompagné. La Tchécoslovaquie eut, comme en URSS, ses dissidents, tels les signataires de la Charte 77, défenseurs des droits de l'homme. Les timides réformes provoquèrent plus de méfiance que d'intérêt. Le remplacement à la tête du parti, en 1987, de G. Husák par Miklos Jakes, exécuteur des grandes purges de l'après-1968, dessinait les limites des velléités réformatrices du parti. 0002000008F3000036DD 8ED,De la « révolution de velours » à la partition En nov. 1989, après la Pologne, la Hongrie, la RDA et la Bulgarie, la Tchécoslovaquie à son tour mit fin à quarante ans de monolithisme : après la destitution des responsables de la normalisation (dont M. Jakes en nov. et G. Husák en déc.), un gouvernement à majorité non communiste fut nommé et des élections libres furent annoncées pour 1990. Le « printemps de Prague » triomphait enfin, le 28 déc. 1989, avec l'élection de A. Dubcek à la présidence du Parlement. Le même jour, Vaclav Havel, plusieurs fois emprisonné, écrivain et fondateur de la Charte 77 (le plus important mouvement d'opposition à la normalisation), devenait président de la République. Cette « révolution de velours » permit la tenue, en juin 1990, des premières élections libres depuis 1946. La nette victoire du Forum civique (46 % des voix), et de son homologue slovaque Public contre la violence (VPN), offrait désormais au pays une majorité capable de le diriger progressivement vers l'économie de marché, sous l'impulsion du ministre de l'Économie Vaclav Klaus, et d'orienter sa politique étrangère vers un ancrage à l'Occident (entrée au Conseil de l'Europe à l'hiver 1991). Cependant, la vie politique du pays était dominée par la question des rapports entre Tchèques et Slovaques. Aux élections de juin 1992, le système de partis né de l'éclatement de Forum civique et de Public contre la violence marquait, certes, l'ancrage démocratique du pays, mais ôtait à celui-ci la possibilité d'une direction homogène : les deux partis victorieux, le parti démocratique civique (ODS) du Tchèque Vaclav Klaus et le Mouvement pour la Slovaquie démocratique (HZDS) de Vladimir Meciar étaient d'autant plus opposés sur l'avenir de la fédération que ce dernier s'était fait élire sur un programme comportant des revendications séparatistes. Il ne restait plus à V. Klaus et à V. Meciar, désignés respectivement à la tête des gouvernements tchèque et slovaque, qu'à engager les négociations en vue d'une partition de la fédération. En raison de son incapacité à influer en faveur du maintien de la fédération, Vaclav Havel démissionna de son poste en juill. 1992 et la partition fut votée par l'Assemblée fédérale le 25 nov. 1992. Voir SLOVAQUIE et TCHÈQUE (République).

« LA TCHÉCOSLOVAQUIE AU XXe SIÈCLE L'État qui, dirigé par Tomá š G.

Masaryk, en 1918 est entré sous ce nom dans la communauté européenne, a disparu deux fois au cours du xxe siècle : d’abord en 1939 quand l’Allemagne nazie, après l’annexion des régions des Sudètes début octobre 1938, a occupé le reste des pays tchèques, créant ainsi le Protectorat de Bohême et de Moravie, et a aidé à la naissance de la République slovaque (1939-1945) ; ensuite fin 1992, où il fut remplacé par la République tchèque et la Slovaquie. À sa naissance, la Tchécoslovaquie fut une république multiethnique.

Deux peuples, le tchèque et le slovaque, formaient la majorité de sa population, mais de fortes minorités y vivaient, en premier lieu allemande, puis hongroise en Slovaquie et ruthène dans sa partie orientale, appelée alors Russie subcarpatique.

L’histoire du pays a été rythmée par les contradictions entre ces divers peuples possédant langues, cultures et mémoires différentes. Une rare moisson d’expériences. Le xxe siècle a offert à cette contrée une moisson d’expériences rarement vue : Empire austro-hongrois libéral puis autoritaire lors de la Grande Guerre, république démocratique parlementaire, occupation allemande et totalitarisme national-socialiste, république parlementaire socialisante entre 1945 et début 1948, régime communiste totalitaire ; tentative de grande réforme du socialisme à la soviétique, occupation soviétique, régime communiste autoritaire et, enfin, démocratie parlementaire après 1989.

Le poids de la discontinuité et la mémoire amputée servant à opprimer et à humilier auront représenté le lot de la population. Le pays, qui appartenait plutôt aux « petits » de l’Europe et du monde (un peu plus de treize millions d’habitants en 1918, environ quinze millions et demi en 1992), s’est pourtant inscrit plusieurs fois dans la grande histoire européenne du siècle.

D’abord comme îlot de démocratie parlementaire dans les années 1930, sous la présidence d’Edvard Bene š à partir de 1935, offrant refuge aux démocrates persécutés, surtout à partir de 1933 ; Prague représentait alors le centre culturel de l’Europe centrale, son enseignement supérieur, par exemple, était recherché par les Slaves des Balkans.

Puis comme victime des accords de Munich, signés après la conférence des 29 et 30 septembre 1938 sous la pression de Hitler par les dirigeants de l’Allemagne, de l’Italie, de la Grande-Bretagne et de la France, qui ont dépecé la Tchécoslovaquie et ouvert grand la porte à d’autres agressions et à la Seconde Guerre mondiale.

Ou encore comme élément de déclenchement, au niveau international, de la Guerre froide, avec le « coup de Prague » de 1948, qui installa le monopole du pouvoir du Parti communiste tchécoslovaque (PCT) avec Klement Gottwald à la Présidence ; il permettait, entre autres, de justifier la création de l’OTAN (Organisation du traité de l’Atlantique nord).

Et enfin, comme étape importante dans la décomposition du mouvement communiste international et l’autodestruction des régimes communistes avec la révolte de 1968 (le printemps de Prague) qui voulait instaurer, sous la direction d’Alexander Dubček, un « socialisme à visage humain », tentative écrasée par l’empire soviétique via le pacte de Varsovie. La Tchécoslovaquie eut la chance d’hériter d’environ 70 % du potentiel. »

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