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La science peut-elle me dire ce que je dois faire ?

Publié le 16/04/2022

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« La science peut-elle me dire ce que je dois faire ? Lorsque nous nous interrogeons sur les domaines qui permettent d’orienter nos actions, plusieurs possibilités s’offrent à nous : l’expérience empirique acquise au cours d’une vie personnelle, les valeurs et les idéaux que nous nous fixons ou encore les connaissances objectives sur le réel que nous apporte notamment la science, accompagnée de son application dans la technique.

La science, en tant qu’elle est une forme de connaissance du réel, semble pouvoir nous fournir les règles à suivre en vue d’une efficacité réelle d’une action sur la nature, ou sur les réalités humaines telles que la société ou l’histoire.

La science est en effet de plusieurs points de vue utile à la vie pratique de l’homme (dans le sens où elle concerne ses actions) La médecine, accompagnée de la biologie et de ses sous disciplines nous aide à savoir ce qu’il faut faire pour prendre soin de notre santé, de notre corps.

La science peut être de grand secours pour nous donner des principes d’action efficaces et l’augmentation des connaissances sur le réel qui nous entoure permet de nous repérer avec plus de clarté dans le monde et donc peut-être des décisions de façon plus éclairée. Cependant, dans quelle mesure la science peut-elle réellement nous éclairer quant à ce que nous devons faire ? Le véritable problème que pose l’action de l’homme ne se limite pas à la question de la possibilité d’une action, mais concerne plutôt son bien fondé, sa moralité.

Si la science semble pouvoir rationnellement nous fournir les règles à suivre pour certaines actions, est-il bien raisonnable de chercher à en tirer les principes de nos actions morales, c'est-à-dire les fins de nos actions, leur sens et leur valeur ? Est-elle d’ailleurs en capacité de les fournir ? Peut-on réclamer d’une connaissance de la nature, des faits, qui s’arrêtent aux faits qu’elle nous théorise qu’elle soit source des valeurs que suit une action ? Peut-on demander à la science qu’elle nous donne plus que des solutions qui relèvent de moyens, c'est-à-dire des fins, pour nos actions ? N’est ce pas plutôt à un type d’interrogation différent de celui de la science que revient la tâche réflexive de s’interroger sur ce qui garantie la moralité, et non plus seulement la possibilité ou l’efficacité, d’une action ? Comment la science qui fonctionne par théorisation et formalisation mathématique du réel pourraitelle prétendre à répondre à des questions, à résoudre des problèmes qu’elle n’a pas les moyens de formuler dans son langage expérimental et théorique ? Il semble alors que si la science a bien un mot à dire et peut orienter notre action quant aux moyens à utiliser en vue d’une fin, elle ne peut pas fixer la fin de cette action, qui relève d’une question morale, pratique et non pragmatique qui met en jeu le bien de l’action sur lequel la science ne peut rien dire, puisque le bien est une valeur et que la science ne s’occupe que de ce qui a une existence de fait.

La morale au contraire, à travers son objectif qui est de réguler nos actions, s’interroge sur ce qui est en droit d’être mis en œuvre dans l’action, même si cela, de fait, n’existe pas encore dans le réel.

La morale s’interroge sur les idéaux que la science qui a affaire avec le réel concret ne peut viser, car ce n’est simplement pas son objet. L’enjeu de l’examen de la légitimité pour la science à régler mon action du point de vue des moyens autant que des fins est de savoir si ce qui existe de fait, ce qui est scientifiquement, matériellement, techniquement possible de mettre en œuvre doit pou autant être mis en œuvre par l’action humaine.

La science pourrait-elle nous donner autre chose qu’une morale naturalisée, qui prend la nature pour norme et qui fait d’elle et du possible les principes ou les justifications d’une action ? Dans le cadre de la recherche scientifique elle-même, quels dangers éthiques y a-t-il à agir dans le sens de la science rationnelle parfois aveugle à ses conséquences au nom du progrès qu’elle permet ?. »

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