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La satire dans Les regrets de Du BellayIntroduction :En juin

Publié le 22/05/2020

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« La satire dans Les regrets de Du Bellay Introduction : En juin 1553, Joachim Du Bellay arrive à Rome que les troupes de Charles Quint ont mise à sac vingt-six ans plus tôt ; il y accompagne comme intendant le cousin de son père, lecardinal Jean Du Bellay, auquel le roi Henri II vient de confier la mission de négocier avec le pape une alliance contre Charles Quint.

Et c'est pendant ce séjour romain qu'il compose -outre des poèmes en latin - l'essentiel des Regrets, qu'il fait paraître en 1558, après son retour à Paris. Les sonnets des Regrets disent la plainte d'un exilé à Rome - en même temps que la pérégrination (errance) de l'âme sur terre accompagne le thème du voyage ; mais l'élégie se doubleaussi d'une satire contre la cour pontificale. Les regrets se nourrissent évidemment de références littéraires : dès le sonnet liminaire (initial) ("À son livre"), Du bellay se place sous l'invocation d'Ovide, dont il traduit plusieurs versmot pour mot ; mais tandis que les Tristes gémissaient sur l'éloignement de Rome, les regrets renversent la perspective et font de la Ville éternelle « le bord incogneu d'un estrangerivage ».

Au souvenir d'Ovide s'ajoute l'influence décisive de la satire horatienne (de l'auteur latin Horace) . La satire vient moduler et contrecarrer le constat douloureux de l’élégie .

Du Bellay force le trait pour évoquer la corruption de la société romaine, dénoncer les vices de la cour pontificaleet l’hypocrisie des courtisans.

Il utilise volontiers des infinitifs intemporels pour caricaturer les agissements des « vieux singes de cour » en une galerie de portraits qui soulignent lafausseté d’un lieu où il convient de « cacher sa pauvreté d’une brave apparence ». Mais le recueil trouve aussi son originalité dans le mélange avec une dimension satirique.

C’est le « doux-amer » mentionné par Du Bellay dans l’adresse à d’Avanson, mélange de plaisiret de peine, de création et de critique.

On le retrouve aussi dans l’oxymore « douce satire » I) satire contre Rome II) satire sur voyage retour en France III) satire contre ceux la cour IV) un poète désillusionné Rappelons dans un premier temps ce qu’est la satire. La satire est un genre très codifié, depuis les latins Horace, Perse, Juvénal ; et c'est aux satires d'Horace que Du Bellay se réfère le plus, tout en s'inspirant des sonnets "bernesques"contemporains – l'Italie, et en particulier la Rome papale, était féconde en littérature satirique et burlesque. La satire, selon Horace, est un poème assez long, d'inspiration morale, et qui dédaigne les attaques "ad personam" – du moins théoriquement : protégé par l'Empereur, Horace ne segênait pas toujours pour désigner nommément ses victimes.

Du Bellay fait de même : il "pardonne aux personnes" tout en condamnant des types...

même si Jules III, Paul IV, CarloCaraffa et bien d'autres apparaissent sous des portraits transparents, et mieux encore aux yeux des contemporains qu'aux nôtres. I) Nous pouvons aussi nous demander pourquoi Du Bellay fait cette satire de Rome : Il ne reste pas grand-chose de la Rome antique : on ne retrouve guère que le Colisée, les Thermes de Dioclétien (près desquelles le cardinal Du Bellay installera une superbe villa et sesjardins), et le Panthéon ("la Rotonde") ; tout le reste est enseveli sous la broussaille ou des mètres de terre.

La Rome que voit Du Bellay est une ville de 55 000 habitants (elle en comptaitplus d'un million à l'apogée de l'Empire !!), installée essentiellement dans les parties basses ; les collines sont inhabitées.

Peu industrialisée, en proie à la fièvre constructrice des papes etdes princes, elle est peuplée de prostituées et de mendiants, tandis que sa campagne est ravagée par des brigands ! Peu salubre, elle subira de terribles inondations - en 1539, 1559...)sans parler du sac de 1527, dont elle peine à se remettre...

La vie y est donc difficile, et dangereuse : cf.

sonnet 94 (p 104) 1) Satire et attaques contre des personnes à Rome La forme habituelle pour la satire est l’épitre (lettre) en rime tierce.

S’ouvre alors la satire dubellaysienne personnelle contre Le Breton, secrétaire particulier de son oncle le cardinal de DuBellay et compagnon de chambre de notre poète.

Si nous examinons la structure du sonnet 58 nous voyons que les 2 quatrains élogent les vertus de son compagnon : « le Breton estsavant et sais fort bien écrire », « il a bon jugement et sait fort bien lire », « mais il est paresseux », « il est poltron », « son hombre seulement me fait poltronniser ». - Le premier tercet du sonnet 62 contient un message metatextuel et une allusion directe à la satire.

« la satyre (dillier) est un public exemple ». - La séquence qui va des sonnets 63 à 73, dont le sens reste le plus obscur du recueil, est axée sur des critiques personnelles.

Il s’agit là d’une galerie de portraits où apparaissent : « unami faux (63) un batard (64) un pédant »(65-69 peut être la meme personne au 70). Les sonnets 63 et 64 dénoncent la trahison de Carlo Caraffa, le sonnet 71 le dépeint comme un "soldat fanfaron" et suggère son homosexualité ; est-il encore le "jeune ambitieux" dusonnet 73 ? Il ne fait aucun doute que c'est encore Carlo Caraffa qui est visé par le sonnet 103, à l'occasion de la mort de son "mignon", Ascagne Sanguinio ; enfin, l'on retrouve Caraffasous les traits du miles gloriosus dans le sonnet 112 p 116 2) A partir de maintenant commence la satire sur la ville de Rome et l’Eglise. - La partie centrale est la plus importante de la satire c’est a dire les sonnets qui vont du 78 au 122 est consacrée à la censure de Rome et de l’Eglise, comme lui même le devance dansle sonnet 78 : « je te raconterai, du siège de l’église » « couve l’ambition, la haine et la feintise » « je te dirai qu’ici le bonheur et malheur » « la vice, la vertu, le plaisir, la douleur » « lascience honorable et l’ignorance abonde ». Dans ce vaste ensemble des sonnets satiriques romains, on peut distinguer un grand nombre de sous ensemble que Du Bellay a assurément regroupé avec une grande volontéstylistique et thématique. 1) les sonnets 78 à 83 tracent une fresque de la vie romaine, qui se batit sur des structures analogiques (ressemblance) : dans le sonnet 78 « je ne te raconterai » (V1) « je te raconterai« (V4) « je te dirai qu’ici » (V9) « Bref je dirai qu’ici (V12) et pour le sonnet 79 « je n’escris point de » « je n’escris de ». 2) Le sous ensemble des sonnets 84-85 et 86 se caractérise par la présence neutre du mode infinitif : sonnet 86 : « marcher, faire, balancer,respondre, entremêler, contrefaire, discourir,seigneuriser, cacher ». 3) Les sonnets 87 à 90 : basés sur le désir de fuite et de retour.

En effet au sonnet 87 « j’ai voulu mille fois de ce lieu m’estranger », plus des allusions à la belle magicienne ou fée Alcine(qui avait inspirée aussi le « discours contre fortune » de Ronsard). 4) Les sonnets 91-92 : versent sur les courtisanes.

Le premier est aussi une satire contre les lieux communs pétrarquistes des parties du corps féminin : « O beaux cheveux, o beaucrespe, o beaux yeux de cristals ». 5) Sonnets 93 à 96 portent sur les maladies de la pelade et de la vérole appuyé par une structure anaphorique « heureux celui qui..heureux qui…heureux qui peut..heureux qui peut ». 6) Les sonnets 97_98 traitent des femmes possédées p 108 7) Les sonnets 99 et 100 reviennent sur les courtisanes : « qu’on voit dedans paris, la femme vagabonde ». 8) La série des sonnets 101-103 est une satire contre les extravagances et les incongruités du Clergé du Vatican.

Du Bellay fait une satire à la maniere de l’épigraphe au sonnet 104contre le Pape Jules III : p112 La satire de l’Eglise se fait à travers les Papes, notamment : Portrait du pape : Paul IV est d'abord accueilli avec soulagement, après le pontificat désastreux de Jules III : ce Napolitain hostile aux Espagnols qui occupent sa patrie semble proche dela France ; mais déjà son caractère guerrier inquiète...

Un caractère belliqueux qui s'affirme dès le sonnet 111 p 116, où Du Bellay ironise sur ce vieillard qui devient guerrier au soir de savie, tandis qu'un autre vieillard, Charles Quint, qui toute sa vie fit la guerre, se retire lui, dans un cloître ! Et la critique se fait plus acerbe (blessant) : dans le sonnet 113, Paul IV, "une vieille caraffe", provoque les Espagnols, fait renaître l'Inquisition et multiplie les arrestations arbitraires, touten se livrant à un népotisme (favoritisme) acharné : sonnet 113 p 116 Le vieux pape, manipulé par son entourage, est aveugle et sourd, et marche à la catastrophe : sonnet 114 p 117 "O trois et quatre fois malheureuse la terre, Dont le prince ne voit que par les yeux d'autrui, N'entend que par ceux-là, qui répondent pour lui, Aveugle, sourd, et mut, plus que n'est une pierre !" (sonnet 114) Mais la cible privilégiée de Du Bellay, ce sont les neveux, en particulier Carlo Caraffa, qui joua un double jeu entre le Roi de France et le pape.

Sa duplicité est dénoncée dès le sonnet 49(d'un haineux étranger l'envieuse malice...) ; en effet, Carlo Caraffa combat la politique de paix menée par Montmorency, et convainc Henri II de suivre la politique belliciste voulue par lesGuise ; il parvient à faire rompre la trêve de Vaucelles (6 février 1556) ; la reprise de la guerre aboutira au désastre de Saint-Quentin (10 août 1557) et le rappel de François de Guise quise trouvait en Italie avec ses troupes.

Paul IV devra alors faire une nouvelle fois volte-face, et conclure une trêve avec Philippe II d'Espagne. Le second pape que connut Du Bellay ce fut Marcel II un prélat de vertu exemplaire qui tomba malade le jour de son couronnement et mourut après 21 jours de pontificat à l’age de55ans.

Le sonnet que Du Bellay composa sur la mort de Marcel II est une satire féroce contre la papauté de Jules III : sonnet 109 p115 Après la mort de Marcel II, le conclave élut le cardinal Caraffa qui prit le nom de Paul IV.

Il avait plus de 79 ans et c’était le chef des rigides, d’où la satire de Du Bellay : sonnet 110 p 115 9) La longue séquence qui va des sonnets 114 à 126 est consacrée aux nouvelles de l’actualité romaine. - Dans sonnets 114 et 116 il s’agit de l’actualité militaire et le thème de la guerre est abordée : p117 - Les sonnets 118 et 119 ont pour sujet des actualités vaticanes : dans le premier le poète fait dépendre le bonheur à un filet de sang : p 119 - Les sonnets 120 à 122 : carnaval romain - Les sonnets 123 à 126 : la trêve de vaucelles : une trêve en principe de 5 ans, signée entre Henri II de France et l’empereur Charles Quint en 1556 : p121 - Le sonnet 127 : récapitulation des actualités de la ville éternelle. La satire : morale et herméneutique.. »

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