La rhétorique
Publié le 11/12/2020
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«
La rhtorique.
A.
Dfinitions 1.
Dfinitions de la rhtorique.
Le Trsor de la langue franaise informatis (TLFi) propose la dfinition suivante : technique du discours; ensemble de rgles, de procds constituant l'art de bien parler, de l'loquence.
La rhtorique est bien dÕabord lÕart de lÕloquence.
Cependant, cette dfinition gnrale recouvre un ensemble de dfinitions particulires que Michel Meyer regroupe en trois catgories : ‐ Ç la rhtorique est une manipulation de lÕauditoire (Platon) ; ‐ la rhtorique est lÕart de bien parler (ars bene dicendi de Quintilien) ; ‐ la rhtorique est lÕexpos dÕarguments ou de discours qui doivent ou qui visent persuader (Aristote).
È1 Les nombreuses dfinitions de la rhtorique nous permettent de mieux la comprendre, car chacune des catgories proposes par Michel Meyer fait apparatre une dimension particulire de cet art.
Platon, dans le Gorgias, met en cause la rhtorique parce quÕelle se prononce sur lÕopinion et non sur lÕtre (i.e.
sur le vraisemblable, le subjectif, la rumeur versus le vrai), parce quÕelle est lÕart de faire triompher sa propre cause et parce quÕelle est une dmagogie : elle cherche par lÕmotion produire lÕadhsion certaines opinions ; elle engendre une conviction qui tient la croyance et non la conviction, propre la connaissance.
DÕaprs cette conception, la rhtorique est principalement affaire dÕmotion et se concentre sur lÕinterlocuteur et sur les moyens de le persuader.
CÕest lÕune des trois dimensions fondamentales du discours rhtorique, dveloppe dans le chapitre II du cours (voir pathos).
Pour Quintilien, la rhtorique est lÕart de bien dire.
LÕefficacit rhtorique nat de la capacit dÕun orateur sÕexprimer et mettre en valeur le point de vue quÕil dfend.
Par sa maitrise de la langue, par sa rpartie, son aisance, son style, partant, par sa manire dÕtre, par sa posture, lÕorateur devient un exemple suivre : ses discours sont persuasifs et efficaces puisque cÕest lui qui les nonce.
DÕaprs cette conception, la rhtorique trouve son efficacit dans lÕorateur et dans la posture quÕil adopte.
CÕest lÕune des trois dimensions fondamentales du discours rhtorique, dveloppe dans le chapitre II du cours (voir ethos).
Chez Aristote, la rhtorique est lÕquivalent dans le champ du persuasif de ce quÕest la dialectique dans le champ du dmonstratif.
Il rfute lÕargument platonicien de lÕindiffrence de la rhtorique la vrit des arguments.
Il dplace la comptence de la rhtorique : elle devient un art formel rserv la persuasion.
Selon Michel Meyer, cette dfinition de la rhtorique privilgie Ç le poids des propositions et du langage qui les vhicules, ce qui donne lÕapparence de rendre la rhtorique plus objective et rationnelle È.2 DÕaprs cette conception, la rhtorique est principalement affaire de construction rigoureuse dÕarguments.
CÕest du 1 Michel Meyer, La rhtorique, PUF, coll.
Ç Que sais-je È, Paris, 2009 (2004), p.
5.
Voir aussi, du mme auteur, une version dtaille de cette typologie dans Principia Rhetorica, Une thorie gnrale de lÕargumentation, puf, coll.
Ç Quadrige È, Paris, 2010 (2008), p.
13-23.
2 Michel Meyer, La rhtorique, op.
cit., p.
6..
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