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LA RELIGION DANS GARGANTUA DE RABELAIS

Publié le 15/05/2020

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« LA RELIGION DANS GARGANTUA DE RABELAIS Introduction : Gargantua est un roman de François Rabelais publié au XVIème siècle, qui raconte l’histoire de la naissance, de la formation et des exploits du géant Gargantua, filsdu roi Grandgousier.

A travers son œuvre, Rabelais critique la société – et notamment la religion – dans l’idéal humaniste de l’époque.Quelle critique Rabelais fait-il de la religion à son époque ? Quelle est sa vision idéale de la religion ?Nous étudierons dans un premier temps ce que Rabelais veut dénoncer dans la religion de son époque, puis nous nous intéresserons ensuite à sa vision idéaliste despratiques religieuses. Entrée en matière : La religion au XVIème siècle Afin de mieux comprendre à quoi s’attaque Rabelais dans son œuvre romanesque, il faut tout d’abord expliquer dans quel contexte il se trouve. La société du XVIème siècle est une société religieuse.

L’Eglise et le dogme chrétien exercent un pouvoir très important sur le pays, et l’Etat et l’Eglise sontétroitement liés, l’Eglise contrôlant l’Etat, et l’Etat obéissant à la doctrine religieuse. La grande importance de la parole Les prêtres sont assignés à des fonctions bien précises : ainsi, un bon prêtre doit savoir administrer des sacrements et prêcher, notamment à travers la messe qui a audépart pour but de lier les hommes à travers une parole commune.

C’est d’ailleurs le sens étymologique du mot « religion » : religiare = relier.

La parole joue donc unrôle très important, notamment celui d’exercer un pouvoir sur la population.

Cependant l’apparition de l’imprimerie et la diffusion des livres concurrence la parole del’Eglise. Une doctrine intolérante Les professeurs, docteurs en théologie de la Sorbonne jouissent d’une renommée et d’un pouvoir importants.

Ils sont habilités à examiner et analyser toute parole,écrite, professée, dite religieuse ou non, et en estimer la validité ou l’hérésie par rapport à la doctrine de l’Eglise.

Ils sont à la fois gardiens mais également créateursde cette doctrine, qui est née des traductions, puis des commentaires sans fin des textes sacrés.

L’appareil judiciaire de l’Etat est en mesure d’appliquer des sanctionsà l’encontre des personnes qui enfreignent les dures lois de la religion chrétienne (le Parlement de Paris, les forces de police, bourreaux, etc.) Il existe même destribunaux ecclésiastiques.

Le « coupable » est ainsi condamné à brûler avec ses textes dans le pire des cas.

L’organisation de la répression était donc très développée. I.

Une critique de la religion 1) La critique des pratiques religieuses superstitieuses - Rabelais critique les pratiques qui ne sont pas utiles à la religion, comme les chants religieux débités sans compréhension réelle de son sens : (p.315, ch.38) « Ils marmonnent une masse d’antiennes et de psaumes qu’ils ne comprennent nullement.

Ils débitent force patenôtres, entrelardées de longs Je voussalue Marie sans y penser ni rien y comprendre.

Et j’appelle ça moque-Dieu, non prière », ou bien (p.225, ch.25) « Les pauvres diables de moines ne savaient à quel saint se vouer.

A tout hasard ils firent sonner le rappel des moines au chapitre.

Là on décréta de faire une belleprocession, renforcée de beaux sermons et de litanies contre les assauts ennemis, et de beaux répons pour la paix.

» ou encore : « En constatant qu’ils vendangeaient l’enclos dont dépendait leur boisson de toute l’année, il s’en retourne dans le chœur où étaient réunis les autresmoines, tout ahuris comme fondeurs de cloches ; en les voyant chanter Im, im, im, pe, e, e, e, e, e, tu, um, in, i, ni, mi, co, o, o, o, o, o, rum, um (…) » Ici, lebégaiement des moines dans leur chant et l’appellation « les autres moines, tous ahuris comme des fondeurs de cloches » (fondeurs de cloches : fondre = démolir etahuri = étourdi) rend les moines ridicules et lâches. - Il critique également avec force la superstition, la peur illégitime du diable due au peu d’éducation à travers une phrase ironique (p.335, ch.41) « Il envoya donc enreconnaissance, sous la conduite de Tyravant, seize cents chevau-légers comme avant-garde, tous bien aspergés d’eau bénite et portant en guise d’enseigne une étoleen écharpe, pour que, à tout hasard, s’ils rencontraient les diables, la vertu tant de l’eau grégorienne que des étoles les fasse disparaître et s’évanouir.

» 2) La critique du clergé - Rabelais ridiculise totalement l’Eglise en faisant des moines un sujet qui prête à rire :Par exemple (p.315, ch.38) : L’auteur compare les moines à divers animaux, d’abord à des frelons paresseux :« Comment se fait-il qu’on rejette les moines de toutes les bonnes compagnies, en les traitant de trouble-fête, comme les abeilles chassent les frelons de leurs ruches ?‘ La troupe paresseuse des frelons,dit Virgile,elles les chasse de leurs demeures.’ »On notera que cette comparaison prend une valeur légitime grâce à la citation de Virgile, grand écrivain latin.

On peut presque dire que Rabelais invite Virgile àtémoigner contre les moines.Puis ensuite à des singes :« Et si vous comprenez pourquoi un singe dans une maison est toujours raillé et harcelé, vous comprendrez pourquoi les moines sont fuis par tous, vieux et jeunes.

Lesinge ne garde pas la maison comme un chien ; il ne tire pas la charrue comme un bœuf ; il ne produit ni lait ni laine comme la brebis ; il ne porte pas le fardeaucomme le cheval.

Tout ce qu’il fait, c’est de conchier et d’abîmer tout, ce pourquoi il ne recueille que des moqueries et coups de bâton.

De la même façon, un moine(je veux parler de ces moines oisifs) ne laboure pas comme le paysan, ne défend pas le pays comme l’homme de guerre, ne guérit pas les malades comme le médecin,ne prêche ni n’instruit le pays comme le bon docteur évangélique ou le pédagogue, n’assure pas les aises et les besoins de la collectivité comme le marchand.

C’estpourquoi ils sont raillés ou détestés de tous.

» - Rabelais les ridiculise également grâce au rapport de taille très contrasté entre Gargantua, vu comme un géant, et les six pèlerins « Comment Gargantua mangea sixpèlerins en salade » :(p.299-303, ch.36) : Tout d’abord il leur donne une taille minuscule, dans un environnement qui prête à rire :« Il faut ici raconter ce qui arriva à six pèlerins venant de Saint-Sébastien près de Nantes qui, pour s’abriter pendant la nuit de peur des ennemis, s’étaient cachésdans le potager, sur les petits pois, entre les choux et les laitues.

» La vision du potager et des légumes ainsi que des pèlerins cachés fait immédiatement penser à depetits animaux, voire des insectes que Gargantua mange avec sa salade :« Le sixième était dans le plat, caché sous une feuille de laitue, sauf son bâton qui apparaissait par-dessus.

A cette vue, Grandgousier dit à Gargantua :. »

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