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La Princesse de Clèves - aveu au mari

Publié le 16/05/2021

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Introduction : Madame de Lafayette, auteur du XVIIème siècle est habitué des salons littéraires de l’époque. Elle écrit pour la première fois un roman d’analyse. La princesse de Clèves, reflétant les principes du classicisme. L’œuvre publiée anonymement en 1678 connaît un réel succès. Le roman raconte une histoire d’amour vue de l’intérieur, celle qui unit une jeune femme, la Princesse de Clèves, à un homme rencontré trop tard, après son mariage. Sa mère, Mme de Chartres lui a inculqué une éducation complète, elle lui a enseigné les dangers de l’amour. Cette éducation aura une influence cruciale sur les choix de sa fille. L’extrait traite l’aveu : la Princesse de Clèves, après s’être retirée de la Cour, avoue à son mari ses sentiments pour le duc de Nemours, lui-même spectateur de la scène, sans être vu du couple. L’aveu se fait à la campagne, lieu de retraite pour la princesse, mais aussi lieu de révélations. Il sera donc intéressant de voir comment la princesse persuade son époux de son innocence pour qu’il la pardonne. Dans un premier temps nous étudierons l’aveu de la princesse. Par la suite, nous verrons les émotions des personnages. Enfin nous nous intéresserons à la réponse de M. de Clèves. I. Le discours de la princesse : ses aveux. - « Eh bien ! Monsieur » + « en se jetant à ses genoux » : l’aveu montre un désir pour le personnage d’être sincère, l’interjection « Eh bien ! » suivie de l’apostrophe « Monsieur » qui débutent le passage marque l’effort qu’il y a pour la princesse de se livrer. Avec le gérondif « en se jetant à ses genoux » nous avons l’impression qu’elle le supplie (c’est une posture d’une tragédie théâtrale). - « un aveu que l’on n’a jamais fait à son mari » : l’hyperbole « un aveu que l’on n’a jamais fait à son mari » place la princesse en position d’héroïne. -« il est vrai que… » + « éviter les périls…de mon âge » : la princesse évoque son comportement avec une tournure impersonnelle « il est vrai que ». Les paroles qu’elle prononce sont les mêmes que sa mère « éviter les périls où se trouvent quelquefois les personnes de mon âge », ses propos sont généraux et semblent faire comprendre à son mari qu’elle n’est pas coupable. -« je n’ai jamais donné nulle marque de faiblesse » + « si vous…Mme de Chartres » : la Princesse fait une confession ambiguë « je n’ai jamais donné nulle marque de faiblesse ». En effet, le portrait qu’elle a fait du duc de Nemours pour montrer son amour est contradictoire. Cette passion n’est pas digne de son rang social. L’emploi de deux subordonnées circonstancielles de condition « si vous me laissiez la liberté de me retirer de la Cour ou si j’avais encore Mme de Chartres » désigne la Princesse étant une victime d’une passion fatale. -« je » + « je vous demande mille pardons » + « je ne…mes actions » : l’emploi du « je », de l’impératif, de l’hyperbole « je vous demande mille pardons » et du futur simple dans la litote « je ne vous déplairai jamais par mes actions » marquent l’autorité de la princesse. Il y a une reconnaissance de la culpabilité mais elle est ajoutée à un sentiment de supériorité de l’aveu. -« il faut avoir plus d’amitié et d’estime pour un mari que l’on en a jamais eu » : l’hyperbole « il faut avoir plus d’amitié et d’estime pour un mari que l’on en a jamais eu » rappelle la difficulté de cet aveu. Celui-ci devient possible avec l’innocence de la Princesse et le respect pour son mari.

« La princesse de Clèves – scène de l’aveu au mari – Eh bien, Monsieur, lui répondit-elle en se jetant à ses genoux, je vais vous faire un aveu que l’on n’a jamais fait à son mari ; mais l’innocence de ma conduite et de mes intentions m’en donne la force.

Il est vrai que j’ai des raisons de m’éloigner de la Cour et que je veux éviter les périls où se trouvent quelquefois les personnes de mon âge.

Je n’ai jamais donné nulle marque de faiblesse et je ne craindrais pas d’en laisser paraître si vous me laissiez la liberté de me retirer de la Cour ou si j’avais encore Mme de Chartres pour aider à me conduire.

Quelque dangereux que soit le parti que je prends, je le prends avec joie pour me conserver digne d’être à vous.

Je vous demande mille pardons, si j’ai des sentiments qui vous déplaisent, du moins je ne vous déplairai jamais par mes actions.

Songez que pour faire ce que je fais, il faut avoir plus d’amitié et plus d’estime pour un mari que l’on n’en a jamais eu ; conduisez-moi, avez pitié de moi, et aimez-moi encore, si vous pouvez.

M.

de Clèves était demeuré, pendant tout ce discours, la tête appuyée sur ses mains, hors de lui-même, et il n’avait pas songé à faire relever sa femme.

Quand elle eut cessé de parler, qu’il jeta les yeux sur elle, qu’il la vit à ses genoux le visage couvert de larmes et d’une beauté si admirable, il pensa mourir de douleur, et l’embrassant en la relevant : – Ayez pitié de moi vous-même, Madame, lui dit-il, j’en suis digne ; et pardonnez si, dans les premiers moments d’une affliction aussi violente qu’est la mienne, je ne réponds pas, comme je dois, à un procédé comme le vôtre.

Vous me paraissez plus digne d’estime et d’admiration que tout ce qu’il y a jamais eu de femmes au monde ; mais aussi je me trouve le plus malheureux homme qui ait jamais été.

Vous m’avez donné de la passion dès le premier moment que je vous ai vue ; vos rigueurs et votre possession n’ont pu l’éteindre : elle dure encore ; je n’ai jamais pu vous donner de l’amour, et je vois que vous craignez d’en avoir pour un autre.

Et qui est-il, Madame, cet homme heureux qui vous donne cette crainte ? Depuis quand vous plaît-il ? Qu’a-t-il fait pour vous plaire ? Quel chemin a-t-il trouvé pour aller à votre cœur ? Je m’étais consolé en quelque sorte de ne l’avoir pas touché par la pensée qu’il était incapable de l’être.. »

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