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La préciosité, épisode important de la « Querelle des Femmes »

Publié le 26/01/2021

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La préciosité, avant de sombrer dans le ridicule, a d'abord été un moment important de la grande « Querelle des Femmes », qui se poursuit encore de nos jours. Elle ne fut pas seulement comme on l'a dit une volonté d'épurer la vie et le langage mondains des grossièretés importées dans les salons par les officiers démobilisés des guerres civiles ou étrangères ; elle fut une protestation résolue, et vécue, contre l'esclavage des femmes. Ce dernier mot ne doit pas surprendre. Les termes d'esclave, d'otage sont bien ceux qui étaient employés au XVIIe siècle. L'abbé Michel de Pure, dans son roman La Prétieuse achevé en 1658 c'est-à-dire un an à peine avant que soit jouée la pièce de Molière, fait parler ainsi l'une de ses héroïnes : « Je fus une innocente victime sacrifiée à des motifs inconnus et à des obscurs intérêts de maison — mais sacrifiée comme une esclave, liée, garrottée, sans avoir la liberté de pousser des soupirs, de dire mes désirs, d'agir par choix. On se prévaut de ma jeunesse et de mon obéissance, et on m'enterre, ou plutôt on m'ensevelit toute vive dans le lit du fils d'Evandre. » La jeune Arpasie, dans Le Grand Cyrus2, dit les choses moins brutalement parce qu'elle ne les a pas encore éprouvées dans sa chair, mais c'est bien la même situation qu'elle évoque : «Selon toutes les apparences, je suis destinée à celui qui traitera avec le plus d'avantage avec mon père et je me regarde comme un otage, sans que je sache sous la puissance de qui je tomberai. » Et voici comment le grand Corneille, - qui fut aussi par bien des côtés un «précieux», toutes ses pièces en portent témoignage -, fait parler la jeune Doris dans l'une de ses premières comédies. Les vers suivants sont peu connus, mais ils expriment avec une extrême justesse dans leur douceur triste, mélodieuse, la poignante mélancolie des jeunes âmes dont la vie va être gâchée sans qu'elles y puissent rien, et qui le savent :

« 1 / 2 La préciosité, épisode important de la « Querelle des Femmes » C'est probablement Stendhal qui a exprimé avec le plus de force l'enjeu exact, pour les deux sexes, du long combat pour la reconnaissance à la femme comme à l'homme de la même dignité commune, des mêmes droits et libertés d'être humain complet: La supériorité des muscles n'est plus qu'une donnée parmi beau­ coup d'autres, dit Stendhal.

« L'admission des femmes à l'égalité pa rf aite serait la mar que la plus sûre de la civilisation ; elle doublerait les forces intellectuelles du genre humain et ses possibilités de bonheur 1 ••• » Aujourd'hui encore cette égalité juridique et sociale parfaite n'est pas réalisée partout, il s'en faut, même lorsque les lois en affirment le principe solennel.

Au XVII0 siècle le combat avait beau être engagé depüis déjà assez longtemps parmi un certain nombre de gens riches et instruits, les mœurs restaient en pratique les mêmes qu'autrefois, non seulement pour l'immense majorité de la population qui ne savait pas lire et vivait au jour le jour, esclave des contraintes matérielles, mais tout aussi bien, et peut-être même davantage, dans les grandes familles aristocratiques ou bourgeoises.

Les femmes se défen­ daient comme elles pouvaient, suivant leur caractère et les circonstances.

1.

Stendhal, Rome, N@les et Florence, à la date du 19 juin 1817.

Diderot avait énoncé avec la même force la constatation de base, si souvent masquée par les ar_guties les -plus diverses : « La femme est d'abord un être humain, comme l'homme.» 2 / 2. »

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