Databac

La Poésie américaine

Publié le 09/12/2021

Extrait du document

Ci-dessous un extrait traitant le sujet : La Poésie américaine. Ce document contient 0 mots. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système d’échange gratuit de ressources numériques ou achetez-le pour la modique somme d’un euro symbolique. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en : Littérature
Au milieu des années 60, la poésie est aux États-Unis en situation privilégiée : jamais on n'avait publié tant de vers, jamais ils n'avaient rencontré pareille audience. Le foisonnement des auteurs et des oeuvres est tel qu'il serait vain d'en prétendre distinguer toutes les tendances. Du moins faut-il souligner, d'ores et déjà, l'importance exceptionnelle d'une aussi vaste expérience : les textes remarquables abondent, l'inspiration monte des profondeurs ; et il ne s'agit de rien moins, bien souvent, que de revendiquer au milieu de l'angoisse et de la confusion contemporaines les vrais pouvoirs de l'homme, son authenticité la plus nue, au moyen si possible d'un nouveau langage. Le poème semble, dès lors, répondre aux besoins d'un public assez considérable, largement constitué par la jeunesse des universités, qui volontiers cherche en lui un principe de communication sociale, une expression valable des anxiétés latentes, et, à l'extrême, quelque forme de réconciliation avec l'univers difficile, tumultueux, où l'homme de ce temps ne peut éviter de vivre. Dans la mesure même où la pression sociale se révèle plus forte ici que partout ailleurs ­ comme aussi le risque d'une mortelle " déshumanisation " ­ la quête de vérité, la sauvegarde de " l'identité personnelle ", passent au premier plan et ont suscité, de New York à San Francisco, un violent lyrisme, et toute une poésie expérimentale. Les audaces actuelles prolongent, d'ailleurs, et développent celles que depuis les années 20 cultive toute l'avant-garde littéraire américaine, en liaison, il va sans dire, avec celle du monde entier.

« La Poésie américaine Au milieu des années 60, la poésie est aux États-Unis en situation privilégiée : jamais on n'avait publié tant de vers,jamais ils n'avaient rencontré pareille audience.

Le foisonnement des auteurs et des oeuvres est tel qu'il serait vaind'en prétendre distinguer toutes les tendances.

Du moins faut-il souligner, d'ores et déjà, l'importance exceptionnelled'une aussi vaste expérience : les textes remarquables abondent, l'inspiration monte des profondeurs ; et il ne s'agitde rien moins, bien souvent, que de revendiquer au milieu de l'angoisse et de la confusion contemporaines les vraispouvoirs de l'homme, son authenticité la plus nue, au moyen si possible d'un nouveau langage. Le poème semble, dès lors, répondre aux besoins d'un public assez considérable, largement constitué par la jeunessedes universités, qui volontiers cherche en lui un principe de communication sociale, une expression valable desanxiétés latentes, et, à l'extrême, quelque forme de réconciliation avec l'univers difficile, tumultueux, où l'homme dece temps ne peut éviter de vivre. Dans la mesure même où la pression sociale se révèle plus forte ici que partout ailleurs comme aussi le risque d'unemortelle " déshumanisation " la quête de vérité, la sauvegarde de " l'identité personnelle ", passent au premier planet ont suscité, de New York à San Francisco, un violent lyrisme, et toute une poésie expérimentale.

Les audacesactuelles prolongent, d'ailleurs, et développent celles que depuis les années 20 cultive toute l'avant-garde littéraireaméricaine, en liaison, il va sans dire, avec celle du monde entier. Il est significatif, aussi bien, que les poètes eux-mêmes bénéficient aux USA, depuis la dernière guerre, de facilitésconsidérables.

Non sans risques, pour l'une et l'autre partie, les collèges ont favorisé leur essor, instaurant unemanière de mécénat en nommant un grand nombre d'entre eux professeurs de " creative writing, resident ", ou,simplement, en les chargeant de cours de littérature.

Simultanément, beaucoup d'étudiants s'enthousiasmaient pourla recherche de nouveaux modes d'expression.

Certaines universités sont ainsi devenues de véritables foyers decréation poétique, tandis que de multiples jeunes revues, des magazines plus ou moins confidentiels, diffusaientoeuvres et manifestes (pour ne rien dire des innombrables cercles ou cénacles qui leur étaient associés).

Mentionparticulière doit évidemment être faite du rôle considérable, en ce domaine, joué par la Evergreen Review et par lesNew Directions Paperbooks. D'autre part, l'avènement dans les années 60 de la " Beat Generation " (dont Kerouac fut le chef de file), liée àl'étonnante promotion littéraire de San Francisco et de la " côte ouest ", a développé l'usage des lectures publiquesde poèmes et des enregistrements.

On peut dès lors constater une sorte d'intégration (ou de réintégration) de lapoésie dans la culture normale des Américains, et prévoir même, en raison du caractère familier et oral qui lamarque, le jour où elle s'insérera normalement dans quelque " mass culture " enfin satisfaisante. Ce développement spectaculaire de la jeune poésie et de ses expériences agressives ne saurait toutefois masquercertaines continuités flagrantes.

Ceux qui faisaient figure de leaders en ce domaine Olson, Ferlinghetti, Kerouac,Ginsberg… se plaisaient à reconnaître tout ce qu'ils devaient à leurs illustres prédécesseurs.

Les thèmes majeurs etles audaces formelles de T.S.

Eliot, d'Ezra Pound, de Wallace Stevens, de Sandburg, se prolongeaient ici, menant àd'autres outrances, servant de tremplin à des exaspérations plus vives, légitimant toutes les violences. Ceux-là même qui proclament en 1963 avec Charles Olson et les tenants du " projective verse " que les objets "doivent être traités exactement de la manière dont ils se présentent et non en fonction d'idées ou de conceptionspréalables extérieures au poème ", poursuivent, en fonction d'un anti-intellectualisme exacerbé, une entreprise déjàsérieusement amorcée dans les années 20 avec l'Imagisme et l'école de Chicago.

Inversement, la rhétorique contrelaquelle s'élevaient avant les Beatniks, les Imagistes et les Modernistes, survit encore sporadiquement, tout commecertains traditionalisme de bon aloi cultivé par d'éminents universitaires. Plus encore que l'influence exercée par André Breton (qui résida aux États-Unis durant la guerre) et par leSurréalisme européen, il faut mentionner celle de W.H.

Auden, établi définitivement aux USA et naturalisé : par lapublication en 1948 de The Age of Anxiety, il fit très tôt figure de porte-parole de l'inquiétude occidentale ; et il estimportant de souligner le rôle de Dylan Thomas et de ses tournées triomphales ; la magie verbale du poète, de mêmeque son inspiration complexe (plus ou moins liée à des interprétations psychanalytiques) séduisirent vivement sesauditoires. Cette continuité, ce chevauchement des tendances et des générations étant admis, il reste qu'une époqueessentielle s'achève avec les dernières oeuvres d'Eliot, de Pound et de Stevens.

Un certain équilibre de culturetouche en fait à son terme à la fin des années 60.

Toute une conception de la Poésie-Harmonie, liée à certainesinterprétations mythiques, symboliques, de l'homme-dans-l'Histoire, disparaît en même temps que cet Humanismeaux puissantes assises dont Eliot fut encore un admirable représentant. Images, symboles, structures vigoureuses, cela impliquait transposition savante, élaboration intellectuelle,stylisation : il s'agit, par contre, pour l'avant-garde des années 60 (celle qui notamment suit les traces deCummings), d'appréhender le monde dans son immédiat, dans sa violence hurlante, dans ses discordances et sesdissonances. C'est alors, au niveau du langage parlé, et non à celui de l'écriture et de l'édition, qu'un poésie de communication. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles