Databac

La Pléiade (Exposé – Art & Littérature – Collège/Lycée)

Publié le 18/05/2020

Extrait du document

Ci-dessous un extrait traitant le sujet : La Pléiade (Exposé – Art & Littérature – Collège/Lycée) Ce document contient 3951 mots soit 9 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Littérature.

« UN RENO'-'VELLEMENT DE LA POESIE FRANÇAISE le YN1' siècle est une période faste pour la poésie française.

Dans le contexte de la Renaissance et de l'humanisme, elle se renouvelle , s'épanouit et s'impose comme une des formes majeures de l'art littéraire, notamment grâce aux jeunes artistes de la P léiade, qui vers 1550 se retrouvent autour de goûts communs, tels que l'amour des modè les antiques, et de hautes ambitions comme celle d'être investi d'une mission sacrée .

Parmi ces poètes, deux figures éminentes se détachent : Pierre de Ronsard et Joachim du Bellay.

magistère au collège Boncourt où il a pour auditeurs Jodelle et Belleau .

Ces cercles intellectuels se familiarisent avec la beauté des chefs-d 'œuvre grecs et latins , toujours vivace à leurs yeux.

Conscients d 'être liés par des intérêts littéraires , des goûts et des dégoûts communs , un appétit pour tout connaître depuis Homère jusqu'à l'astronomie et aux mathématiques, ils choisissent de fair e cause commune et Dorat imagine de les regrouper sous l'appellation militaire de « Brigade ».

En 1556 , Ronsard , qui s'est imposé comme chef de file, lui substitue le nom de Pléiade .

C'est une réfé r e nce au nom d 'un groupe de sept étoiles, que des poètes grecs de l'Alexandrie ----------- --1 du 111' av.

J.-C.

avaient déjà choisi UN dNACLE DE JEUNES AITISŒS NOVATEUIS Au début du XVI' siècle, le grand poète français est Clément Morot (1496- 1544) , lié à la cour du roi François t• et à sa sœur Marguerite de Navarre .

Il pratique les genres à forme fixe comme le rondeau et joue avec toutes sortes de brillantes recettes d'écriture Oeux sur les mots , sur les rimes, développements allégoriques, etc.), prolongeant ainsi le lyrisme médiéval.

La Pléiade va marquer u n e rupture avec cette tradition « marotique •.

LIS ACTEURS, LES LIEUX.

LE NOM Avant que n'émerge le mouvement de la Pléiade , une première école novatrice s'est développée à lyon autour du poète Maurice Scève, influencée par la philosophie platonicienne et la poésie italienne de Pétrarque (x111' siècle).

Deux femmes se rattachent à cette école: Louise Lob é (1524-1566) et Pernette du G uillet (152Q-1545) , que Scève surnomme Délie dans ses poèmes d'amour .

• C'est vers 1550 que se retrouvent à Paris, autour de savants érudits, un certain nombre de jeunes gens, pour la plupart gentilshommes et provinciaux.

Ils s'enthousiasment pour la culture des Anciens, l'Antiquité gréco-latine .

Parmi ces savants, Dorat (1508-1588) professe dans un établissement du Quartier latin, le collège Coquere~ que fréq uentent Ronsard, du Bellay et Bal Un autre lettré, Marc-Antoine Muret (1526-1585), exerce son pour affinmer leur désir d'immortalité .

Sept noms donc : Ronsard, du Bellay, Ba.ll, Jodelle, Belleau , Pontus de Tyard et Doro t, figure tutélaire .

UN MANIFESTE FONDATEUR Joachim du Bellay , en 1549 , publie Défense et illustration de la langue française.

l'ouvrage fixe les ambitions de la Pléiade .

Un héritage antique p rodigieux .

Il convient de rompre avec l'héritage du Moyen Âge, de renouveler en profondeur la poésie française , d'éga ler le génie des Ancie n s et de parvenir, grâce à la langue française , à cette perfection littéraire jadis atteinte avec le grec et l e latin .

Les modèles son~ chez les Grecs, Homère, Pindare , les trois grands tragiques (Eschyle , Sophocle et Euripide), l'auteur de comédies Aristophane et le philosophe Platon.

Chez les Latins , les modèles sont Horace , Virgile , Catulle .

..

le souci des artistes de la Pléiade est de lire ces auteurs pour se nourrir de leurs créations, les imiter , leur emprunter genres , thèmes et procédés .

Dignité et ri chesse de la langue .

le manifeste de du Bellay, en forme de pamph let, s'inscrit dans un large mouvement de revalorisation du français .

Jusqu'au YN1' siècle, lettrés et savants pratiquaient surtout le latin et le grec , appréciés pour leur universalité.

Désormais , on fait confiance au français et pour que cette langue , réputée pauvre et vulgaire , se perfectionne dans son vocabulaire, ses tournures et affirme son excellence et son efficacité , on travaille à l'embellir, à la vivifier .

Ainsi, par l'ordonnance de Villers­ Cotterêts en 1539 , il avait été décidé que les actes de justice seraient « prononcés, enregistrés et délivrés en langage maternel français et non autrement ...

» .Cette affirmation de la dignité de la langue française s'accomplit avec et non contre les autres langues : les écrivains de la Pléiade empruntent volontiers à l'italien , à l'espagnol ou à des parlers régionaux considérés comme un réservoir fertile .

Fort de cette langue revitalisée, le poète, qui se livre non à un jeu divertissant mais à une activité noble et sérieuse , accomplit une mission d'origine sacrée, qui fait de lui l'inspiré des dieux.

Cette position glorieuse , les hommes de la Pléiade la revendiquent avec orguei l.

PIERRE DE RONSARD , " PRINCE DES POÈTES 11 Ronsord ( 1524-1585) est le véritable meneur de la Pléiade et recon n u de son temps comme le « prince des poètes ».

Né dans une famille noble du Vendômois, il entre comme page à la cour des Valois en 1536 .11 semble se destiner à une carrière militaire ou diplomatique quand la maladie le frappe à seize ans, le laissant presque sourd .

Dès lors, i l consacre sa vie aux études et à la poésie, développant un œuvre d 'une grande ampleur et d'une grande diversité : l'inspiration poétique s'empare de tou~ célébrant l'amour, la nature, abordant la philosop hie, les sciences , la religion , la politique ...

Travailleur acharné , Ronsard reman i e beaucoup ses textes d 'édition en édition , jusqu'à la fin d'une vie bien remplie .

I.E LY R ISME AMOUREUX Il débute par des pièces brèves et légères: les Odes (155D-1552), le s Amours de Cassandre (1552) et les Amours de Marie (ou Continuation des Amours, 1555- 1556) .

Ce sont de savan tes imitations des modè les grecs (Pindare) , latins (Horace) ou italiens (Pétrarque) , riches d'une érudition mytho logique très pointue .

Elles révèlent un art maîtrisé de la composition et du mouvement et se destinaient à être mises en musique .

Ronsard y chante l'amour et les femmes.

Celles qu'il a aimées y apparaissent en filigrane : Cassandre Salviati , fille d'un banquier italien rencontrée à B lois en 1545 ; Marie l'Angevine ou Marie Dupin , une jeune paysanne native de Bourgueil.

Il y présente le visage d'un épicurien voulant jouir des plaisirs de la vie et du moment qui passe, tout en laissant surgi r par endroits sa hantise de la mort ; il exprime un attachement constant à la nature et à la beauté comme dans cette ode mélancolique et célèbre souvent intitulée d'après l'incipit «Mignonne , allons voir si la rose ..

.

)), mais également connue sous le nom d'« Ode .....

~.-- oUI:!&..& à Ctrsstmdre » : « Mignonne, allons voir si la rose Qui ce matin, avait déclose Sa robe de pourpre au soleil.

A point perdu cette vesprée les plis de sa robe pourprée , Et son teint au vôtre pareil.

» LE POÈTE DU ROI Ronsard obtient la gloire et la consécration officielle avec les Hymnes (1555-1556) puis les Discours (156 1-1563) qui fortifient sa position de poète officiel de la cour, auprès d'Henri Il puis de Char les IX (il est« poète du roi • e n 1554, conseiller et aumônier du roi en 1558) .

Ses ouvrages poétiques délaissent l'intimisme des sujets galants pour aborder des sujets élevés, nécessitant des développements majestueux, une éloquence soutenue .

les Hymnes sont des poèmes didactiques , nourris de références à la mythologie (l'Hymne à Henri Il est un lo ng parallèle entre le roi de France et le dieu Jupiter) .

Ce sont des fresques aux vastes dimensions, accueillant des méditations à caractère scientifique (Hymne des astres) , religieux , philosophique (Hymne de la mort) ; parfois Ronsard s 'y livre à des confide nces plus perso nnelles , comme dans l'Hymne de l'autom n e où il retrace sa formation intellectuelle et sa vocation poétique .

les Discours su r les misères de ce temps (1562) abordent des questions politiques et religieuses au moment où débutent en France les guerres de Religion .

Ronsard s'y mont re passionné et partisan, affirmant avec beauco u p de verve, d'éloquence et de virulence , sa foi catholique ainsi qu'un engageme nt fervent au service du roi.

LA TEN TATIVE D'tPOPtE En 1572, il p u blie ce qui aurait dû être sa grande œuvre , la Franciade .

Imitée de I'Énéide du Latin Virgile, cette épopée patriotique déve loppe un récit fantaisiste et compliqué selon lequel F rancus, descendant des Troyens, aurait fondé Paris, cœur du royaume de France.

le projet avait été conçu en 1554 et commandé officiellement par le roi Henri Il.

Ronsard y travaille de façon discontinue pendant près de trois décennies .

Et l'ouvrage reste inachevé ; Ronsard n'est parve n u à composer que quatre chants .

La Franciade est donc un échec, q ui est aggravé par le fait que le nouveau roi Henri Ill (1574-1589) accorde plus de crédit et de faveur au jeun e Philippe Desportes (1546 - 1606) qu'au vieux Pierre de Ronsard.

LES CHAN T S DU C RtPUSCUL E Ronsard termine sa vie, retiré à la campagne, loin de Paris et d'une cour qu'il a prise en haine .

«C'est fait! J'ai dévidé le cours de [mes destins ; J'ai vécu ; j'ai rendu mon nom assez [insigne; Ma plume vole au ciel pour être [que lq ue sign e, loin des appas mondains qui [trompent les plus fins.

» LA LANGUE FRANÇAISE DANS LA FRANCE DU xvr SIÈCLE Au XVI' siècle, l a p ratique du français n'est pas aussi gén éralisée qu'aujourd'hui.

Au plan linguistique, la France populaire se compose alors d 'une mosaï que de dialectes régio na ux e t de langues, certaines rom an es (occitan) d'autr es non roma nes (comme le bre to n, le basque ..

.

).Les parler s d'o.l1, pratiqués dan s le nord du p ays, sont p erç u s co mm e des variantes du françai s.

les p arlers d'oc pré d om inent d an s le sud (gasco n , provençal, etc.) Tous ces parlers ou p atois sont consid érés par les poètes d u YN1' siècle, ceux de la Pléiad e notamm e n~ comme un rich e réserv oir où il leu r est lo isible de puiser.

la F rance des élites est part agée entre le fra n ça is, lan g ue des rois et d e l'lie de F rance (b er ceau de la roy auté), et le la tin , l a n gue des savants et des lettrés.

Plusieurs décisions royales man ifestent la v o lo n té d 'impo ser e t d e di ffuser le françai s : outre l'ordonnan ce d e Villers-Cotter êts, qui va perm e ttre la progressi on méridio nale du franç a is comm e langue jurid ique, notons la création e n 154 3 d e l'Imp rime rie royale.

L a pratique savante du latin se m aintie n t dan s le mond e culturel et r eligieu x (m ê me si elle règresse dans les sciences) car elle concr étise le rêve hum aniste d 'une Républiqu e européenn e.

M ais c e latin est non classiqu e : il est calqu é sur le français e t prononc é selon le c aprice d e c ha cun.

Enfin, des la ng ues étran gères comme l'italien et l'espagnol sont très en vogue chez les élites : nombr eu x s ont les italianism es (enviro n 2000 ) introduits dan s la langue et la litt éra ture , pou r des domaines aussi variés que l'architecture , la g uerre, les relations sociales.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles