La perte de l'IndeUn empire peu regretté.
Publié le 17/05/2020
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Un empire peu regretté
En 1742, le marquis François-Joseph
Dupleix est nommé gouverneur général
des possessions françaises de l'Inde;
celles-ci comprennent
Pondichéry (fon
dé en 1674), Chandernagor (en 1686),
Mahé (en 1721) et Karikal (en 1738).
Dupleix décide d'affermir la permanen
ce et
le rendement des centres commer
ciaux par une extension territoriale.
En
1746, à la faveur de la guerre de Succes
sion d'Autriche,
il s'empare de Madras
que l'Angleterre récupère néanmoins en
1748,
à la paix d'Aix-la-Chapelle.
Dupleix intervient dans les conflits indi
gènes: en échange de son soutien militai
re,
il obtient des princes locaux des
droits de protectorat et d'occupation.
Cette politique réussit dans
le Deccan:
en 1751, ayant occupé Yanaon, il est
reconnu «nabab» (gouverneur) du sud
de l'Inde.
Grâce à lui, la France domine
la péninsule.
La Compagnie anglaise des Indes,
inquiète des progrès de sa rivale françai
se, confie au jeune général Clive
le soin
de réagir.
Dans le Carnatic, Clive force Chanda Sahib, allié indien de Dupleix, à retirer une partie de ses troupes qui
assiègent la garnison anglaise de Trichi
nopoly;
il bloque le contingent franco
indien dans l'île de Srirangam et, le 9
juin 1752, l'oblige à capituler.
Cette dé
faite amène Versailles à condamner les
entreprises de Dupleix qui est rappelé en
1754.
Pendant la guerre de Sept Ans, Robert
Clive, ayant repris la politique de
Dupleix, s'impose militairement au Ben-
1758-1761
gale.
La France se décide alors à envoyer les renforts nécessaires, confiés
au lieutenant général Lally-Tollendal.
Débarqué en avril 1758, Lally obtient
quelques succès, mais son caractère vio
lent rend difficiles ses rapports avec les
officiers et, ce qui est plus grave, avec
les indigènes.
On gêne son action; il échoue devant Madras, puis, en 1760, à V andivash.
Assiégé dans Pondichéry,
malgré une défense longue et héroïque, il doit se rendre le 16 janvier 1761.
Par le traité de Paris (1763), la France
doit renoncer à toute nouvelle expansion
aux Indes et laisser désarmer les cinq
établissements qui lui restent: Pondiché ry, Chandernagor, Mahé, Karikal et
Yanaon.
Ceux-ci, passés en 1769 sous
l'autorité royale, repris plusieurs fois
par les Anglais entre 1778 et 1816, sont res
tés français jusqu'en 1948.
Dupleix est mort dans la misère.
Lally
Tollendal, accusé de concussion et de
trahison, a été décapité en 1766.
Voltai
re avait pris vivement sa défense et, en
1778, Louis XVI autorisa la révision de
son procès.
Quant
à l'opinion publique,
la perte de l'Inde la laisse indifférente.
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