Databac

LA PERSONNALITÉ DE VIGNY

Publié le 09/12/2021

Extrait du document

Ci-dessous un extrait traitant le sujet : LA PERSONNALITÉ DE VIGNY. Ce document contient 0 mots. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système d’échange gratuit de ressources numériques ou achetez-le pour la modique somme d’un euro symbolique. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en : Littérature
Alfred de Vigny laissait, à sa mort, soixante-dix carnets remplis de documents sur sa vie et sur sa pensée. Sous le titre Journal d'un poète, Louis Ratisbonne publia un premier choix de ces témoignages, approximativement classés par années. Des érudits contemporains ont enrichi ce journal en y introduisant un grand nombre d'autres reliques autobiographiques, empruntées, soit aux carnets, soit à des « agendas » ou à des feuillets épars, conservés dans la famille de l'écrivain. Dans ces pages se révèlent les hautes préoccupations d'une âme ardente, dont la réserve hautaine a masqué parfois la ferveur.

« A L'homme Alfred de Vigny laissait, à sa mort, soixante-dix carnets remplis de documents sur sa vie et sur sa pensée.

Sous le titre Journal d'un poète, Louis Ratisbonne publia un premier choix de ces témoignages, approximativement classés par années.

Des érudits contemporains ont enrichi ce journal en y introduisant un grand nombre d'autres reliques autobiographiques, empruntées, soit aux carnets, soit à des « agendas » ou à des feuillets épars, conservés dans la famille de l'écrivain.

Dans ces pages se révèlent les hautespréoccupations d'une âme ardente, dont la réserve hautaine a masqué parfois la ferveur. LA RÉSERVE Vigny a souffert d'un orgueil qui l'isolait parmi les hommes.

A la fierté de ses origines aristocratiques s'ajoutait, plus exigeante encore, la conscience d'un mérite personnel que l'avilissement du siècle ne pouvait, selon lui, reconnaître.

Il refusa de s'abaisser pour plaire etde s'assurer par des compromissions une gloire factice : « Un des plus grands malheurs qui puissent arriver à un homme, c'est d'êtrepopulaire.

La popularité est un signe infaillible de sa faiblesse par un côté de l'esprit.

» (Journal, 1844).

Ce mépris des contemporains lui inspire, dans les périodes de découragement, des accents d'une misanthropie farouche : « Oh! fuir, fuir les hommes et se retirerparmi quelques élus, élus entre mille milliers de mille! » (Journal, 183o.) A l'horreur des promiscuités dégradantes, il oppose la sainteté de la solitude. LA FERVEUR Vigny, pourtant, s'intéresse avec passion aux problèmes qui mettent en jeu l'avenir de l'homme.

Il ne s'est jamais enfermé, comme on le croit souvent, dans une tour d'ivoire : « Quand j'ai dit : la solitude est sainte, je n'ai pas entendu par solitude une séparation et unoubli entier des hommes et de la société, mais une retraite où l'âme se puisse recueillir en elle-même, puisse jouir de ses propresfacultés et rassembler ses forces pour produire quelque chose de grand.

» (Journal, 1832).

Son orgueil n'implique donc aucun égoïsme : « J'aime l'humanité.

J'ai pitié d'elle.

» (Journal, 1832.) Sa tristesse au' spectacle de la médiocrité qui l'entoure s'explique par la pureté de l'idéal qui l'habite : « Le poète est toujours malheureux parce que rien ne remplace pour lui ce qu'il voit en rêvant.

» (Journal, 1828.) Parfois, le découragement l'envahit et lui fait concevoir l'espérance comme une folie; mais dès qu'il se ressaisit, il proclame samission de régénérer l'homme en l'instruisant comme un « prédicateur laïque », en lui enseignant le respect des valeurs éternelles : «J'élèverai sur ces débris, sur cette poussière, la sainte beauté de l'enthousiasme, de l'amour, de l'honneur, de la bonté, lamiséricordieuse et universelle indulgence qui remet toutes les fautes...

» (Journal, 1835.) Il pense ainsi travailler, non pour sa génération, trop corrompue, mais pour les générations futures; et s'il dédaigne l'illusoire griserie d'un succès éphémère, il compte, enéchange de son zèle, sur l'impérissable hommage de la postérité. B Le poète L'oeuvre de Vigny est à l'image de son caractère.

Ardente et discrète, elle traduit fidèlement une expérienceintérieure, mais la plupart du temps sous une forme générale et symbolique. L'EXPÉRIENCE INTÉRIEURE En dépit d'une légende tenace, Vigny est peut-être le plus personnel des écrivains romantiques.

« J'ai dit ce que je sais et ce que j'ai souffert », notait-il quelques mois avant sa mort.

Il a subi avant de les décrire les humiliations dugentilhomme déclassé, de l'officier déçu, du poète incompris ou de l'amant trompé.

Il a été obsédé par l'inquiétudepolitique, par le doute religieux, par le tourment métaphysique.

Il a découvert en lui-même ce sentiment del'honneur et cet instinct de la pitié qui lui ont permis de surmonter ses souffrances avant de lui fournir les principesde sa morale; et c'est en mesurant son oeuvre du regard qu'il a pu clamer sa foi dans le rayonnement du géniehumain. L'ÉLABORATION PHILOSOPHIQUE Vigny, pourtant, ne s'abandonne guère au lyrisme.

D'ordinaire, il n'éprouve ni le besoin ni le goût de l'épanchement.

Même lorsqu'il raconte des souvenirs, il témoigne plutôt qu'il ne se confie.

De ses sentiments naissent des idées, que sa réflexion élabore lentement.

Son esprit l'incline à retrouver dans sa propre angoisse l'angoisse fondamentale de l'Homme Il s'est d'ailleurs flatté d'être un philosophe et d'avoir mis l'Art au service del'Idée. LA TRANSPOSITION SYMBOLIQUE Vigny rend sa pensée concrète grâce au procédé du symbole.

Chacune de ses oeuvres est la mise en scène d'une abstraction sous l'aspect d'un épisode historique ou d'une fiction dramatique : Cinq-Mars figure la noblesse humiliéepar la monarchie absolue; Chatterton résume les tourments du génie ignoré; l'aventure de la bouteille lancée à lamer illustre les vicissitudes de la pensée dans sa marche vers le progrès.

En recourant à ces transpositions,l'écrivain n'est pas toujours heureux : son vers est quelquefois rude ou prosaïque; mais ses plus belles strophes sont des miracles de densité lumineuse ou de grâce impondérable.

Vigny, en cristallisant l'idée, obtient ce « diamant pur », ce « miroir », cette « perle de la pensée » dont il a célébré l'éclat magique; et en suggérant lesnuances fragiles du sentiment, il crée des rythmes aériens, des harmonies évanescentes : L'oiseau n'est sur la fleur balancé par le vent Et la fleur ne parfume et l'oiseau ne soupire Que pour mieux enchanter l'air que ton sein respire; La terre est le tapis de tes beaux pieds d'enfant. (La Maison du berger). »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles