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La peau de chagrin est il un roman de l'ambition

Publié le 02/04/2024

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« La peau de chagrin est-il un roman de l’ambition ? “Un homme n’est pas malheureux parce qu’il a de l’ambition, mais parce qu’il en est dévoré.” Disait Montesquieu.

Cette soif de succès, aspiration profondément humaine, a inspiré de nombreux auteurs de la littérature, intéressés autant par les ressorts psychologiques soulevés par les personnages en quête d'évolution que par les rebondissements inévitables dans le cours du récit.

L'ambition est le désir d'avoir du succès, de posséder, la prétention de réussir, envier ou envisager quelque chose.

La littérature réaliste évoque ce désir et c’est dans les œuvres de Maupassant, de Balzac ou de Stendhal, qu’on le retrouve de façon récurrente. Désirer la gloire ou la réussite sociale, capturer le pouvoir, s’enrichir, s’anoblir, l’ambition est pour certain haïssable, pour d’autres, elle est indispensable.

Avec le roman réaliste et naturaliste, le personnage de l’ambitieux est devenu un véritable type romanesque.

La Peau de chagrin de Balzac, publié en 1831, en est un bon exemple.

Balzac y expose sa conception de l’existence humaine, où il met en scène les ravages du désir, de l’ambition.

Il y dépeint la société toute entière : la mansarde du jeune étudiant désargenté, les orgies parisiennes, les salons, le mon de du jeu, l’aristocratie, la science le monde rural. La peau de chagrin est-il un roman de l’ambition ? 1.

La Peau de chagrin, ou l’histoire du parcours d’un ambitieux - Raphaël de Valentin, le « héros » principal, est jeune, empli d'ambition et de bonne volonté, mais rien ne lui réussit.

Pas d'éditeur pour son colossal ouvrage, sa fameuse Théorie de la Volonté ; aucune maison d'édition ne souhaitant publier son œuvre.

Pas de fortune pour s'élever socialement, pas de femme sur laquelle s'épauler et avec laquelle se distraire, des amis qui n'en sont pas, des ambitions qui se fanent et des rêves qui se flétrissent...

Et voilà que ce vieil antiquaire lui offre le pouvoir de désirer absolument tout sans la moindre mesure.

L’ambition, qui va jusqu’à l’excès dont fait preuve Raphaël, apparait comme un sentiment, une volonté auquel Raphaël ne peut pas échapper « Comment un jeune homme naturellement avide d’émotions renoncerait-il aux attraits d’une vie aussi riche d’oppositions et qui lui donne les plaisirs de la guerre en temps de paix ? » Il inspire de la compassion et de la pitié, devenant une victime de la peau. - Raphaël a une soif de richesse matérielle, une certaine ambition qui se remarque rapidement dès le chapitre 1 « Je veux un dîner royalement splendide, quelque bacchanale digne du siècle où tout s’est, dit-on, perfectionné ! Que mes convives soient jeunes, spirituels et sans préjugés, joyeux jusqu’à la folie ! Que les vins se succèdent toujours plus incisifs, plus pétillants, et soient de force à nous enivrer pour trois jours ! Que la nuit soit parée de femmes ardentes ! » L’ambition se remarque par l’adverbe « royalement » les comparatifs « plus incisifs, plus pétillants » et les adjectifs mélioratifs « splendides » « spirituel » « joyeux » « incisif » - « pétillant » « ardent ».

L’ambition apparait alors comme « le dernier refuge de l’éche »c comme disait Oscar Wilde dans Formules et maximes à l'usage des jeunes gens. Un autre souhait du jeune homme est celui de la richesse, convaincu que l'argent fait le bonheur.

Ce dernier étant exaucé, sa Théorie de la Volonté trouve un éditeur et se vend miraculeusement à des milliers d'exemplaires dans tout Paris.

Logiquement, sa popularité s'accroît, il se voit confier des responsabilités et se laisse peu à peu entraîner par le pouvoir de la peau de chagrin, sans se méfier.

« Vingt-sept mille francs, répétait Rastignac en ajoutant quelques billets de banque au tas d’or.

À d’autres cet argent suffirait pour vivre, mais nous suffira-t-il pour mourir ? Oh ! oui, nous expirerons dans un bain d’or.

Houra ! » Le parallélisme vivre-mourir montre les excès vers lesquels la richesse emmène.

La richesse est révélatrice de la réussite de Raphaël, c’est le résultat de son ambition grâce à la peau. En cela La Peau de chagrin est un roman de l’ambition, il en décrit les bonheurs et les vices, qui consistent surtout en la réussite superficielle de l’homme. 2.

Le blâme de l’ambition face à l’éloge de la science - « Vouloir nous brûle et Pouvoir nous détruit mais Savoir laisse notre faible organisation dans un perpétuel état de calme » Le vouloir représente l’ambition, le désir excessif, le pouvoir la réalisation grâce à la peau et le savoir la sagesse.

Ces trois verbes mis à l’infinitif en tant que sujets sont mis en opposition.

Dans cette citation, Balzac fait le blâme de l’ambition, qui se matérialise par la peau, et l’éloge du savoir qui est source d’un « perpétuel état de calme ».

« La possession du pouvoir, quelque immense qu'il put être, ne donne pas la science de s'en servir.

» Là encore le pouvoir et le savoir entrent en opposition, le savoir présenté comme supérieur. - Raphaël apparait finalement esclave de son ambition « L'ambitieux se rêve au faîte du pouvoir, tout en s'aplatissant dans la boue du servilisme.

» Chez Raphaël l’ambition est ce qui va causer sa perte.

Tout au long de l’histoire il est puni d’avoir préféré le vouloir au savoir.

C’est le principe de la peau, représentant l’énergie vitale, un paradoxe, plus on désire plus la vie s’écourte.

Par cette métaphore Balzac montre comment le désir est une énergie destructrice qui entame et dévore la vie.

Face à l’énergie implacable du destin, il est impossible de lutter.

Les efforts et la raison échouent.

Par la « la boue du servilisme » Balzac entend que finalement Raphaël est esclave de la peau, comme il va l’être à la fin de sa vie quand il s’enferme dans un hôtel et récuse de son vocabulaire toute référence au.... »

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