La paternité

« La paternité Les réactions d'un homme face à la grossesse de sa fem­ me sont diverses: il éprouve un sentiment de protecteur, il en retire un plus grand orgueil du point de vue de son ma­ riage ou de sa virilité, il se réjouit à l'idée qu'un enfant va naître.

Mais, bien souvent, on voit apparaître des sentiments tout à fait inattendus.

Stéphane et Anne étaient heureux.

Mais le jour où Anne se rendit compte qu'elle était enceinte, Stéphane se sentit rejeté (c'est le cas également des petits garçons lorsqu'ils apprennent que leur mère est enceinte).

Ce sentiment se traduisit par une mauvaise humeur envers Anne, par une recherche d'amis à l'extérieur et par des liaisons avec d'autres femmes.

Mais Stéphane accusait un tel comportement juste au moment où sa femme avait le plus besoin de son soutien et de son aide, car, pour elle comme pour lui, c'était une nouvelle phase de sa vie qui commençait.

Lorsque Anne se rendit à l'hôpital pour accoucher, il se sentit tout à fait exclu.

Il avait fait tout son possible pour faire entrer sa femme à l'hôpital dans les meilleures con­ ditions de sécurité.

Puis, soudain, il se sentit seul, sans savoir que faire en dehors des heures de travail.

Il alla à A droite: Pendant que la mère se repose après sa grossesse, le père peut déjà commencer à s'occuper activement du bébé .

Ainsi, il éta­ blira un contact direct entre lui et l'enfant.

l'hôpital, s'assit dans la salle d'attente avec quelques vieux magazines et suivit l'évolution du travail.

De retour chez lui, il trouva la maison vide et se sentit très seul.

Il se réfugia donc dans le premier bar qu'il rencontra pour y trouver un réconfort.

Des collègues lui accordèrent un peu de leur attention, mais même ses meilleurs amis plaisantaient à ses dépens.

Lorsqu'il se rendit une nouvelle fois à l'hôpital pour voir sa femme et son enfant, il dut s'arrêter pour vomir, telle­ ment la tension intérieure était grande.

Arrivé à l'hôpital, il se sentit encore plus abattu et plus découragé.

Puis, quand il ramena le bébé et Anne à la maison, les parents et ceux qui étaient venus apporter leur aide ne s'occupè­ rent que de l'enfant.

On traitait vraiment le père comme un étranger.

Il se sentit encore moins important que ja­ mais auparavant et il en voulut à l'enfant d'être la cause de son malheur.

L'histoire de Stéphane n'est pas inhabituelle.

A ces moments-là, la plupart des pères sont souvent surpris de se rendre compte qu'ils éprouvent des sentiments mitigés envers leur femme et leur enfant.

Mais Stéphane aurait pu remédier à sa situation s'il avait pensé aux sentiments qu'éprouvait alors sa femme: ce qu'elle venait de subir ressemblait à une opération.

Tout son système hormonal venait d'être bouleversé par cette nouvelle situation.

Elle était angoissée- ce qui est normal avec un premier enfant -et il lui fallait trouver de nouvelles forces physiques et mentales.

C'est pourquoi, dans ces moments, les femmes ont be­ soin du soutien de leur mari.

Pour qu'elles puissent se consacrer à l'enfant, elles doivent recevoir une assistance. »