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La nouvelle Héloïse de Rousseau

Publié le 06/06/2022

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Diderot, la volonté générale n'est pas universelle, elle est propre à un État, à un corps politique particulier. Rousseau est le premier à conférer la souveraineté au peuple. En cela, on peut dire que c'est un des penseurs de la démocratie (et notamment de la démocratie directe) même s'il est favorable à ce qu'il nomme l'aristocratie élective ou le gouvernement tempéré dans le domaine du pouvoir exécutif. Rousseau a accepté le catholicisme romain à l'âge de 16 ans, forcé par les circonstances. À l'âge de 40 ans, il est revenu au calvinisme strict de sa Genève natale dans le cadre d'une période de transformation morale et a maintenu cette philosophie religieuse pour le reste de sa vie, bien qu'à un moment donné il ait renoncé à sa citoyenneté genevoise. Contrairement à de nombreux philosophes plus agnostiques des Lumières, Rousseau a affirmé la nécessité de la religion. Cependant, ses vues sur la religion présentées dans ses œuvres philosophiques peuvent sembler à certains contraires aux doctrines du catholicisme et du calvinisme. Le soutien inconditionnel de Rousseau à la tolérance religieuse a été interprété comme la défense de l'indifférence religieuse, qui est une hérésie, et le livre a été condamné à la fois dans la Genève calviniste et dans le Paris catholique. Bien qu'il ait fait l'éloge de la Bible, Rousseau était dégoûté du christianisme à son époque.L'affirmation de Rousseau dans Du contrat social que les vrais disciples du Jésus ne deviendront pas de bons citoyens peut être une autre raison de sa condamnation à Genève. Il rejette également la doctrine du péché originel, qui joue un rôle majeur dans le calvinisme. Dans sa lettre à Monseigneur de Beaumont, l'archevêque de Paris Rousseau écrivait : « Il n'y a pas de perversion innée dans le cœur humain. 1. l’histoire du roman, et les références à qui s’appuit le roman. Intitulé à l’origine Lettres de deux amans, Habitans d'une petite ville au pied des Alpes, La Nouvelle Héloïse s’inspire de l’histoire d’Héloïse et de Pierre Abélard, où la passion amoureuse est dépassée pour céder la place à la renonciation sublimée. Eloïse est une nièce du chanoine Fulbert qui a vécu au XIIe siècle. Eloïse est séduite par son professeur théologien Pierre Abélard. Lorsque l'oncle d'Eloïse l'a découvert, il était en colère et ses serviteurs ont mutilé Abélard, de sorte qu'il ne pouvait plus être l'amant ou le mari secret d'Eloïse. Dans un couvent, fondé par lui, y ferma sa bien-aimée. L'autobiographie d'Abélard, « l’Historia calamitatum » (Histoire de mes malheurs), est pleine de larmes et de colère, d'avidité pour la vie charnelle et d'ascèse pénitente. De cette autobiographie se dégage l'apparence peu attirante d'un surdoué, égoïste, ambitieux et fanatique qui se dit « pauvre petit homme ». Mais l'apparition d'Eloïse est exceptionnellement tragique et fascinante. Par fidélité au despote Abélard, elle s'est vouée au monachisme. Malgré le titre du roman La Nouvelle Eloïse, Saint-Pré et Julie ont peu de choses en commun avec les vrais héros du XIIe siècle. Saint-Pré et Julie sont également privés de « l'expérience des passions » ; l'amour est tombé sur eux comme un élément, et quand cela s'est produit, ils sont devenus de parfaits amants. Julia n'est pas seulement chaste et extrêmement timide - on peut en dire autant de Saint-Pré. La Nouvelle Héloïse relate la passion amoureuse entre Julie d’Étange, une jeune noble, et son précepteur, Saint-Preux, un homme d’origine humble. Après avoir tenté de s’en défendre, ce dernier tombe sous le charme de sa jeune élève. Saint-Preux et Julie vont alors s’aimer dans le décor du lac Léman, mais leur différence de classe sociale les force à garder leur relation secrète. En raison des conventions sociales qui empêchent cet amour de s’exprimer au grand jour, Saint-Preux quitte la Suisse pour Paris et Londres d’où il écrit à Julie. Les deux personnages échangent alors de nombreuses lettres et billets amoureux délibératifs, cherchant une réponse au dilemme que leur pose leur amour et à la situation catastrophique qu’elle engendre, jusqu’à ce que la famille d’Étange, ayant découvert cette relation, persuade Julie d’épouser un autre homme, le vieux M. de Wolmar. Lorsque Saint-Preux rentre, des années plus tard, Julie a déjà choisi d’honorer ses vœux matrimoniaux et de remplir ses devoirs d’épouse et de mère. Incapable pourtant d’oublier Saint-Preux, Julie décide, par loyauté, d’avouer cet amour à son mari. Julie se jette à l'eau pour sauver son fils cadet et tombe gravement malade.Elle meurt en confiant à Saint Preux l'éducation de ses enfants ainsi qu'en lui réitérant son amour. Le roman de Rousseau est une référence directe au Mythe de Tristan. Le mythe raconte l'histoire de deux amants qui, en raison de leurs différences sociales et de nombreux autres obstacles, ne peuvent pas être ensemble. C'est exactement ce qu'on voit dans le roman de Rousseau Les thèmes principaux tout au long du roman sont: l’opposition de la vie «publique» et «naturelle»; le despotisme paternel et le noble honneur et finalement l’amour impossible 2. L’analyse En commençant l'analyse de cette 14e lettre, il faut d'abord prêter attention au contexte même de la situation. Cette lettre a été écrite après que Julie et Saint Preux se soient embrassés dans le bosquet pour la première fois. Cela peut être appelé l’acmé de leurs sentiments, lorsqu'ils parviennent tous les deux à partager leurs sentiments à travers ce baiser, ce qui leur fait un instant oublier les différences sociales entre eux et être ensemble. La lettre est quelque chose d'extrêmement intime. Le fait qu'il y en ait 14 à ce jour, et comme nous savons qu'il y en a beaucoup plus, montre que ces lettres étaient quelque chose de quotidien à travers lequel Saint Preux a pu partager ses sentiments. Elle est pleine de beaucoup de sentiments et de sincérité. L'utilisation excessive du pronom personnel "je" met à nouveau l'accent sur l'intimité et la sincérité. La lettre commence d’une manière étrange à première vue. Après leur premier baiser, il est tout à fait normal de supposer que Saint-Preux sera content de ce qui s'est passé et exprimera son bonheur par des mots remplis de sentiments d'amour très forts pour Julie. On peut dire que cela se produit, mais d'une manière très différente. Saint-Preux commence sa lettre par des accusations : bien que Julie n’ait que de meilleures intentions, elle lui a fait mal physiquement. Dans ce premier paragraphe, nous trouvons de nombreuses phrases d'exclamation (« Qu'as-tu fait, ah ! », « Cruelle ! ») qui témoignent de son trouble intérieur. Passion destructrice qui altère les "sens" (le corps) et trouble les "facultés" (l’esprit), l'être dans sa totalité n'est plus maître de lui-même; l'individu n'agit plus, il est agi par elle. La description de son état est très dramatique et émouvante. En utilisant le champ lexical de la mort « ivre, perdu, mortel, maux, aigrire, poison, tuer, mourir », Rousseau explique l’état intérieur du Saint-Preux. La gradation des termes marquent à travers la métaphore du poison l'aspect néfaste de cet amour, un venin, un poison actif qui l'emporte vers la mort: manque de maîtrise de soi (ce poison "fermente, embrase mon sang, me tue, et ta pitié me fait mourr"). C'est ce poison, la chose qui le rend ivre, pas lui-même, mourant littéralement à cause de lui, c'est l'amour de Julie. C'est à travers cette description dramatique qu'il partage ce qu'il ressent quand Julie est autour de lui. avec cethyperbole dénotant la passion source de choses néfastes baiser mortel"). La femme assimilée à Eve d'où vient le risque de la tentation. La description de l'ensemble de l'événement est encore plus dramatique, complexe et pleine de sentiments. C'est en elle que l'on peut voir l'utilisation de mots qui sont leurs propres antonymes.Le souvenir de leur baiser est à la fois un « délire » et un « enchantement », un « supplice » et un « bonheur ». L'amour de Julie l'affecte à la fois intérieurement et extérieurement. Le « cœur agité » de Saint-Preux lui fait prendre conscience de son intérieur (ses sentiments) et il se traduit par un geste visible à l'extérieur (ses soupirs). Le paragraphe commence par l'interjection « Hélas », qui indique quand quelqu'un veut exprimer une plainte. On voit un conflit interne à Saint-Preux, où le corps et l'âme sont en conflit avec cette passion dévorante pour qu’il ne soit pas vaincu d’elle. Il voudrait la contrôler, la gouverner. « J’avais dompté les fougueuses saillies d’une imagination téméraire ; j’avais couvert mes regards d’un voile, et mis une entrave à mon cœur ; mes désirs n’osaient plus s’échapper qu’à demi ; j’étais aussi content que je pouvais l’être». Il compare l'amour aux fougueuses saillies d’une imagination téméraire. L'utilisation du verbe dompté montre la comparaison indirecte de cette émotion avec une catastrophe naturelle, une force brutale qui ne peut être contrôlée Mentalement, Saint-Preux retourne au moment où il a rencontré Claire et Julie dans le bosquet, et compare sa réaction après chaque baiser. Une description extrêmement détaillée des souvenirs de St. Preux de toute la situation commence, à la fois interne (des émotions) et externe (de la nature). la description détaillée des émotions et des mouvements qu'il fait exprime comment une personne peut perdre le contrôle d'elle-même lorsqu'elle est possédée par la magie appelée amour - un moment après quand je sentis… la main me tremble… un doux frémissement. Cette fois, la réaction corporelle est beaucoup plus forte et ne peut être contrôlée .On regarde Julie à travers ses yeux, le lecteur peut sentir la joie et l'impatience de l'enfant dans les mots d'un précepteur si intelligent. La comparaison des lèvres de Julie avec des lèvres roses symbolise sa tendresse. Le verbe rassembler et son utilisation jouent un rôle très important dans cette description. St. Preux se sentait déconnecté, littéralement brisé. Ce baiser agit comme un adhésif à travers lequel chaque partie de l'âme du précepteur est collée. Après le baiser, l'euphorie est extrêmement rapide - Non, le feu ne passera pas, mais ce ne sera plus qu'une invite qui embrassera l'instant souvenir. Par le champ lexical du feu, Saint-Preux compare l'émotion ressentie à l'élément dévastateur. Le feu est notre ressource énergétique, notre Soleil intérieur, qui se caractérise par sa vitalité et son dynamisme. Directement, spontanément, franchement. Elle est la plus capricieuse, la plus passionnée. Malheureusement, plus vite il s'enflamme, plus vite il peut s'éteindrе.Le corps de Julie, lui aussi, réagit de manière très forte : suite au baiser, elle s'évanouit, et Saint-Preux doit reconnaître que « [s]on bonheur ne fut qu'un éclair ». Dans le dernier paragraphe, Saint-Preux s'interroge sur ce qui s'est passé après le baiser, le considérant presque comme une césure qui a laissé des traces ineffaçables, et il reprend ainsi non seulement ses mots du deuxième paragraphe (« jamais tu ne t'effaceras de mon âme »), mais aussi qu'une bonne intention de Julie n'a produit qu' un « tourment horrible », que ce « fatal moment » est à la fois positif et négatif, et qu'il la voit autrement à cause de ses sens altérés. Ce baiser, Il le sent dans tout son corps. En décrivant le baiser, il le compare à une arme, une balle extrêmement mortelle « ils sont trop âcres, trop pénétrants ; ils percent, ils brûlent jusqu’à la moelle… » Son pouvoir est si grand qu'il agit comme un purificateur. Après cela, Saint-Preux a changé. Sa vision de Julie a également changé. „… ils me rendraient furieux. Un seul, un seul m’a jeté dans un égarement dont je ne puis plus revenir. Je ne suis plus le même, et ne te vois plus la même. Je ne te vois plus comme autrefois réprimante et sévère”. On peut supposer qu'il ne l'accepte plus comme sa maîtresse, quelqu'un à qui il est subordonné, mais voit une âme sœur en qui il est amoureux et ne veut pas partir. Que Saint-Preux la touche est également important : à travers cette perception physique, on entre en contact avec un autre corps et on définit sa place en relation avec ce dernier et le monde en général.Cette passion a engendré un désordre : Saint-Preux a perdu inévitablement sa volonté – un transport dont je ne suis plus maître » A la fin de sa lettre, Saint-Preux montre clairement par son exclamation que statu lui est insupportable (« O Julie ! »).St. Preux sait très bien que leur amour conduira à une fin fatale pour l'un d'eux, à moins qu'il ne soit interrompu - il ne peut plus supporter ce "jeu" et veut soit être ensemble jusqu'à ce que la mort les sépare, soit il meurt ainsi qu'il ne supporte plus ce chagrin et cette douleur et il en conclut qu'il n’y a qu’une solution pour lui qui est la mort (« il faut enfin quej'expire à tes pieds... ou dans tes bras »). .Enfin Si Descartes a dit : « Je pense, donc je suis », alors Saint-Pré, pour ainsi dire, a paraphrasé cet aphorisme en paroles adressées à Julia. « Est-ce que je t'aime encore ? Quel doute ! Ai-je cessé d'exister ? "Julie, ou la Nouvelle Eloïse", comme une œuvre de sentimentalisme, du sentiment naturel et du culte de la nature, opposés à une civilisation vicieuse. Rousseau crée un nouveau type de paysage émotionnel sublime lié aux expériences du héros. Saturé d'analyse psychologique lyrique, il définit le développement futur des romans européens

« Né le 28 juin 1712 dans la république calviniste de Genève, JeanJacques Rousseau perd sa mère quelques jours après sa naissance.

À Annecy, il rencontra Mme de Warens en 1728, jeune dame pieuse qui devint sa protectrice et sa maîtresse en 1733 et il se convert ainsi au catholicisme. En 1742, Jean-Jacques Rousseau se rend à Paris pour y gagner sa vie comme maître de musique, copiste et secrétaire particulier et se mit ensuite à composer un opéra, les Muses galantes, qui ne remporte pas le succès attendu. La vocation littéraire de Rousseau, il le raconta par la suite, survint un jour de 1749.

En allant rendre visite à Diderot enfermé au donjon de Vincennes, il lut le sujet du concours de l'Académie de Dijon, et rédigea son Discours sur les sciences et les arts.

Un an plus tard, il apprit qu'il avait remporté le prix.

Paru en 1750, ce premier ouvrage provoqua immédiatement des réactions diverses et, en six mois, son auteur se trouva au centre de tous les cercles intellectuels et mondains. Rousseau composa alors coup sur coup ses grandes œuvres : Le roman sentimental de Rousseau Julie ou la nouvelle Eloïse (1761) est important pour le développement du pré-romantisme et du romantisme dans la littérature.

Son ouvrage "L’Emile ou de l'éducation" (1762) est un traité pédagogique sur la place de l'individu dans la société.

Les livres autobiographiques de Rousseau Les Confessions (achevés en 1769 mais publiés à titre posthume) et Les Rêveries du promeneur solitaire (compilés en 1776-1778) sont des événements importants de la vie intellectuelle de la fin du XVIIIe siècle.

littérature et donnent naissance au genre autobiographique moderne.

Rousseau se livre à une observation approfondie de ses sentiments intimes.

L'élégance de l'écriture de Rousseau provoque une transformation significative de la poésie et de la prose françaises en les libérant des normes rigides venues du Grand Siècle. La philosophie politique de Rousseau est bâtie autour de l'idée que l'Homme est naturellement bon et que la société le corrompt.

Par « naturellement bon », Rousseau entend que l'être humain à l'état de nature a peu de désirs, de sorte qu'il est plus farouche que méchant.

Ce sont les interactions avec les autres individus qui rendent les êtres humains « méchants » et conduisent à l'accroissement des inégalités.

Pour retrouver une bonté naturelle, l'homme doit avoir recours à l'artifice du contrat social et être gouverné par des lois découlant de la volonté générale exprimée par le peuple.

Pour Rousseau, contrairement à ce que pense par exemple. »

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