LA NOUVELLE ET LE ROMAN EN ITALIE

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« B - Le XVIe siècle. établi un répertoire bibliographique des manuscrits italiens). Il s'est illustré par sa polémique contre l'Arétin. auteur dramatique et auteur politique), Matteo Ban-dello (1485-1561) Luigi da Porto (1485-1529) auteur de poésies amoureuses, de considérations historiques sur les guerres d'Italie (1509-1513), d'oeuvres latines diverses et surtout d'une nouvelle, Giulietta et Romeo (Roméo et Juliette) dont le sujet sera immortalisé par Shakespeare. • Nous isolerons Pietro Aretino, dit l'Arétin (1492-1556), qui peut être considéré comme le précurseur du roman italien moderne (Voir ci-dessous, d et Annexe tableau n°7). b) Nicolas Machiavel (Niccolo Machiavelli). Pour saisir la destinée politique de Machiavel, il convient de se souvenir qu'on est alors en pleine guerre d'Italie. Le supplice de Savonarole, qui avait institué une république théocratique, a lieu en 1498; le roi de France Louis XII et le roi d'Espagne Ferdinand le Catholique se sont approprié l'un le Nord et l'autre le Sud de la péninsule (1505), tandis que Jules Il a pour ambition de réaliser l'unité de la péninsule sous l'hégémonie du Saint-Siège. • Les oeuvres politiques de Machiavel sont étudiées au n° 3 (Sciences sociales). Elles comprennent, en premier lieu, Le Prince (il Principe), écrit vers 1513 à San Casciano et édité après sa mort en 1531. Les idées du Prince sont précisées dans Les Discours (Discorsi), qui portent, les premiers (1508) sur les affaires d'Allemagne et sur l'Empereur, les seconds (1513-1521) sur la première décade de Tite-Live (ils constituent en fait un commentaire politique de Tite-Live). Les autres oeuvres politiques et historiques de Machiavel peuvent être considérées comme des applications des doctrines exposées dans Le Prince et dans Les Discours; il s'agit de : De la manière de traiter les populations révoltées du Valdechiana (Del modo di trattare i popoli della Valdichiana ribellati, 1502); De l'art de la guerre (Deli' arte della guerra, 1521) ; de ses ouvrages historiques : Les Décennales (Decennali, 1504-1509), Histoire de Florence (tstorie Fiorentine, 1521-1525) et des rapports qui furent publiés après sa mort Sur les choses de la France et Sur les choses de l'Allemagne (1532). a) Les grandes lignes. • Penseurs, historiens, moralistes. Cette catégorie littéraire est dominée par Machiavel (14691527; voir ci-dessous, b) et Guichardin (Guicciardini, 1483-1540; voir ci-dessous, c). Tous les autres écrivains sont mineurs, mais intéressants à plus d'un titre, comme tout ce qui touche à la Renaissance italienne. Ils ont été, dans l'ensemble, marqués par le tacitisme (admiration et imitation de Tacite). • Les biographes. Le siècle d'or a connu le culte des individualités; fleurissent à cette époque les Vies des grands hommes, les apologies. Ces écrits de second rang nous fournissent quantité de précisions historiques sur cette époque si riche et encore si mystérieuse, tout comme les Autobiographies, écrites par ceux qui n'avaient guère confiance dans leur futur apologiste. L'Apologia de Lorenzino de' Medici (15131548) est une exaltation du meurtre politique (tyran-nicide) justifié par l'amour de la patrie et de la liberté (Lorenzino, qui fit tuer le tyran Alexandre de Médicis, a inspiré le drame d'Alfred de Musset Lorenzaccio), c'est une oeuvre dure et sévère. La Vita de Benvenuto Cellini (1500-1571 ; sculpteur et orfèvre florentin qui a composé, en outre, des Traités sur son art), est restée inconnue jusqu'en 1728; c'est un grand témoignage, d'autant plus spontané qu'il est antilittéraire, dans lequel l'artiste se peint, avec désinvolture, comme il désire se voir. • Mémorialistes et moralistes. Le XVIe siècle italien est un peu comparable au XVIIe siècle français. La vie brillante qui s'y développe a pour conséquence littéraire d'inciter certains esprits à se poser en témoins et en juges de leur temps. La France aura Mme de Sévigné, Saint-Simon, La Rochefoucauld; l'Italie du Rinascimento connaît, après le traité du parfait poète pétrarquiste de Pietro Bembo (1470-1547), Les Asolani (1505), le traité du parfait courtisan (// Cortegiano; 1528), de Baldassare Castiglione (1478-1529), et le traité de savoir-vivre de Giovanni della Casa (15031556), // Galateo. Innombrables sont aussi ceux qui ont écrit sur un peu tous les sujets, au gré de leur fantaisie, des influences qu'ils subissaient, ou de leurs voyages. Le plus célèbre d'entre eux est le Florentin Anton Francesco Doni (1513-1574), un peu poète, un peu «journaliste», éditeur et libraire à ses moments, charlatan quand il le fallait, mais aussi érudit (il a • La nouvelle. Elle est pratiquée par de très nombreux écrivains, qui traitent de tous les sujets : sérieux, légers, polémiques et même pornographiques. Le genre retrouve la saveur et l'originalité qu'il avait chez Boccace (sans doute parce que les auteurs de nouvelles sont moins soucieux d'imiter le maître), dont l'ombre avait paralysé les novellatori du Quattrocento: rapide, suffisamment intellectualisante pour plaire à un public cultivé, mais vive et très proche de ses racines populaires, la nouvelle italienne au XVIe siècle est représentée notamment par Machiavel (déjà cité comme Machiavel (à gauche) n'est pas le père du « machiavélisme », mais l’un des premiers Européens qui envisagea d'établir une théorie de l'État (bien que ce mot soit absent de son vocabulaire) : il est l'ancêtre de Richelieu et de la Convention française. Le Prince est né, en partie, d’une méditation sur l'échec de César Borgia (à droite), dans sa tentative d’unification de l’Italie, c'est un traité de politique positive dédié à Laurent II de Médicis. ...»