LA NAMIBIE AU XXe SIÈCLE
Publié le 20/09/2020
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État du sud-ouest de l'Afrique, riverain de l'océan Atlantique, compris entre l'Angola au N., le Botswana à l'E. et la République sud-africaine au S.-E. ; capitale Windhoek. Cette région, en partie désertique, était occupée au milieu du XIXe s. par les Hottentots et les Bochimans d'une part, et par les Bantous d'autre part, dont les Owambos, au N., et les Hereros étaient les plus nombreux. Découvert par les Portugais dès le XVe s., le Sud-Ouest africain reçut des missionnaires anglais et allemands dans la première moitié du XIXe siècle. Le gouvernement britannique laissa les Allemands s'installer dans cette région en 1883 ; un agent de Lüderitz, négociant de Brême, acheta aux Hottentots des territoires autour de la baie d'Angra Pequena, et la colonie du Sud-Ouest africain allemand (Deutsch-Südwestafrika) fut fondée en avr. 1884. Après trois ans de lutte (1903/06), les Hottentots et les Hereros finirent par se soumettre mais le peuple herero fut quasiment anéanti. Durant la Première Guerre mondiale, les troupes de l'Union sud-africaine, membre du Commonwealth britannique firent la conquête de la colonie allemande (janv./juill. 1915), et la SDN, en 1920, confia le territoire en mandat à l'Afrique du Sud. Les colons allemands, automatiquement naturalisés en 1924, se rallièrent dans leur quasi-totalité au national-socialisme après 1933 ; la plupart d'entre eux furent privés de la nationalité sud-africaine en 1942, mais ils devaient la retrouver en 1949. Après la Seconde Guerre mondiale, l'Union sud-africaine, déjà suspecte en raison de sa politique ségrégationniste, ne put obtenir de l'ONU, en 1946, le droit d'annexer le Sud-Ouest africain. Le gouvernement sud-africain affirma alors que l'ONU n'avait aucun droit sur les territoires confiés en mandat par la SDN, thèse qu'accepta en 1950 la Cour internationale de justice. Dès 1949, le Sud-Ouest africain fut pratiquement intégré dans l'Union sud-africaine. L'ONU, sous la pression des pays afro-asiatiques, décida en oct. 1966 de retirer à la République sud-africaine son mandat sur le Sud-Ouest africain, auquel elle donna le nom de Namibie (1968) et dont elle exigea l'indépendance en 1978 (Résolution 435). L'ONU et l'Organisation de l'unité africaine reconnurent en outre comme seul représentant authentique du Sud-Ouest africain la SWAPO (South West Africa People's Organization), composée en majorité de membres de l'ethnie owambo, et qui menait, depuis 1966 une guérilla contre les troupes sud-africaines. Les maquisards de la SWAPO établirent leurs bases en Angola. Pretoria répliqua en soutenant militairement les rebelles antimarxistes de l'UNITA qui combattaient en Angola (v.) contre le gouvernement central prosoviétique du MPLA. Finalement, en déc. 1988, un accord entre l'Angola, Cuba et l'Afrique du Sud prépara l'indépendance de la Namibie contre un retrait des soldats cubains venus en Angola comme mercenaires de l'URSS. Aux élections pour l'Assemblée constituante en 1989, la SWAPO obtint 57 % des suffrages exprimés. Le 21 mars 1990, la Namibie accédait à l'indépendance sous la présidence du dirigeant de la SWAPO, Sam Nujoma. Enfin, l'Afrique du Sud reconnaissait, en août 1993, la souveraineté namibienne sur le port de Walvis Bay - port d'importance stratégique et base militaire majeure. Le président S. Nujoma fut réélu en 1994 puis en déc. 1999, grâce à un aménagement de la Constitution. Simultanément et en liaison avec l'opération « Vérité et réconciliation » menée en Afrique du Sud sur l'époque de l'apartheid, la SWAPO fut interrogée sur le sort des nombreux prisonniers qu'elle avait faits à l'époque de la lutte armée, mais refusa de répondre. En 1998, la Namibie décida, avec le Zimbabwe et l'Angola, de soutenir militairement Laurent-Désiré Kabila, président de la république démocratique du Congo, en même temps que se prolongeaient les opérations militaires contre l'UNITA.
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LA NAMIBIE AU XXe SIÈCLE
Annexé en 1884 par l’Allemagne puis administré par l’Afrique du Sud après 1920,
le territoire du Sud-Ouest africain (SOA) ne deviendra indépendant qu’en 1990.
La colonisation allemande marque le début de l’exploitation des riches sous-sols
du pays et la création de réserves afin de prendre possession de la terre.
La
déprivation des populations s’accompagne d’un système ségrégationniste
légalement encadré.
Une série de révoltes est violemment réprimée entre 1903 et
1909.
La Première Guerre mondiale et la défaite allemande de Khorab (1915)
permettent à l’Afrique du Sud de se voir confier par la SDN (Société des
Nations) le mandat sur le protectorat.
À partir de 1945, l’Afrique du Sud et
l’ONU s’opposent au sujet de la souveraineté du territoire.
L’ONU refuse la
proposition d’intégration du SOA à l’Union sud-africaine et revendique le droit
de l’administrer.
L’intransigeance de Prétoria, renforcée après l’avènement de
l’apartheid (1948), favorise la formation de nombreux groupes politiques comme
la SWANU (Union nationale du Sud-Ouest africain), qui se scinde sur une base
ethnique ovambo en 1960 pour créer la SWAPO (Organisation du peuple du Sud-Ouest
africain) dirigée par Sam Nujoma (1929-).
La répression de la contestation par
la police, comme en 1959 à Windhoek, le projet sud-africain de division du
territoire en trois parties séparées et surtout le rejet du droit de l’ONU sur
le Sud-Ouest africain par la Cour internationale de justice (1966) précipitent
le protectorat dans un conflit armé.
La SWAPO est la principale organisatrice de la lutte et est reconnue par l’ONU
comme le représentant légitime du peuple du Sud-Ouest africain.
De nombreux
leaders indépendantistes sont emprisonnés.
En 1973, la grève générale et le
boycottage massif des élections du futur homeland de l’Ovamboland se heurtent à
une forte répression qui provoque un exode massif vers les bases de la SWAPO en
Zambie.
L’accession à l’indépendance de l’Angola et du Mozambique en 1975 et
l’accession de communistes à la direction des nouveaux États ont modifié la
stratégie sud-africaine dans le Sud-Ouest africain.
Celui-ci est désormais perçu
comme une zone tampon.
Le Premier ministre Balthazar Johannes Vorster
(1915-1983) ouvre la voie d’une détente avec les organisations présentes sur le
territoire.
Entre 1975 et 1977, la conférence de Turnhalle définit les modalités
d’accession à l’indépendance.
Un gouvernement intérimaire est formé autour d’une
coalition libérale, mais des désaccords persistent, notamment à propos de la
restitution des terres et du statut du port de Walvis Bay.
Ce dernier sera
conjointement géré par les deux pays jusqu’à la fin des années 1990.
En 1988, le
retrait sud-africain du conflit angolais ouvre la voie à une indépendance
définitive de la Namibie.
L’ONU en supervise le processus dans un climat de
violence persistant.
L’Assemblée élue lors des élections de 1989, remportées par la SWAPO, devient
Constituante, et prononce l’indépendance le 21 mars 1990.
Sam Nujoma est élu
président.
La reconstruction du pays et la réconciliation nationale se heurtent
au difficile partage du pouvoir économique.
L’exploitation des ressources
minières et hallieutiques est modernisée, mais demeure souvent sous contrôle
étranger.
Le pays est resté dépendant de l’Afrique du Sud, notamment pour ses
besoins en eau.
Après les élections de 1994, le pouvoir de la SWAPO se renforce
et la domination de l’État par les Ovambos réactive les velléités
sécessionnistes, notamment dans la région de Caprivi où des affrontements
éclatent en 1998.
Un amendement constitutionnel permet finalement à S.
Nujoma
d’être réélu pour un troisième et dernier mandat en 1999, alors que le régime se.
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