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La littérature italienne

Publié le 21/06/2020

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« a) L'école provençale. Lorsque la littérature en langue vulgaire apparaît en Italie, au XIIIe siècle, elle a près de deux siècles de retard sur la littérature « française » (chansons de geste matière de Bretagne, romans antiques, poésie courtoise : voir 842.1 ). Les traductions vont être nombreuses à partir de la fin du XIIIe siècle en Italie (Rus-tichello de Pise, vers 1270 : il a écrit en français). Les thèmes de cette littérature où dominent le sens du merveilleux, le romanesque, l'admiration pour l'héroïsme des chevaliers, l'amour pour les belles dames sont alors italianisés : nouveaux personnages, nouvelles personnalités (c'est ainsi que Roland le Preux, neveu de Charlemagne, devient le Méditerranéen Orlando), nouveaux paysages (ceux de l'Italie), etc.; cette littérature adaptée fleurira jusqu'au XVIe siècle. .../... DANTE ALIGHIERI. A - Dante et son temps. a) La vie. La vie de l'auteur de La Divine Comédie, l'une des plus importantes œuvres de la littérature mondiale, a été marquée par deux grands événements : un amour d'enfance non réalisé et un exil politique auquel il a été condamné à partir de 1302. — Mai 1265 - Naissance de Dante à Florence dans la famille guelfe d'Alighiero, d'où son nom : Dante di Alighiero ou Dante Alighieri. — Mai 1274 - Rencontre d'une fillette de son âge dont il aurait été amoureux : Bice, fille de Folco Portinari, et qu'il chantera dans La Vita Nova sous le nom de Béatrice. — 1283 - Bice Portinari épouse Simone de Bardi. — 1290 - Mort de Bice. — 1292-1294 - Dante écrit La Vita Nova. — 1295 - Mariage avec Gemma, fille de Manetto Donati, qui lui donnera trois enfants. Début de l'activité politique de Dante à Florence : il est inscrit à l'arte (corporation) des docteurs et des apothicaires, l'une des sept corporations de la ville, et élu Prieur pour la période du 15 juin au 15 août 1300. C'est à ce moment qu'il est amené à exiler les chefs des Guelfes blancs et des Guelfes noirs, les deux factions qui, par leurs combats, troublent constamment la cité (voir ci-dessous, b). — 1 er nov. 1301 - Arrivée à Florence de Charles de Valois, envoyé par le pape Boniface VIII pour pacifier la cité florentine; Charles de Valois favorise les Noirs. — Nov. 1301 - Dante envoyé auprès du pape. — 27 janv. 1302 - Dante à Sienne, condamné à deux ans d'exil et à une amende de 5 000 florins pour concussion. Le 10 mars, nouvelle sentence : il est condamné à être brûlé vif. — 1302-1321 - Dante en exil, réfugié dans les villes ennemies de Florence où d^ine le parti gibelin. — 1308 - Henri VII de Luxembourg élu roi des Romains. Il annonce son intention de descendre en Italie (pour unifier la péninsule). — 1313 - Mort d'Henri VII, — 14 sept. 1321 - Mort de Dante à Ravenne. Vie de Dante Alighieri, b) Les idées politiques de Dante. Dante était un guelfe Blanc, c'est-à-dire que, tout en soutenant l'autonomie des Communes, il était résolument hostile à l'immixtion du pape dans la vie politique de Florence et d'une manière générale au pouvoir temporel de l'Église. Il souhaitait en secret que le principe d'unité de la péninsule soit le fait de l'empereur et l'annonce, à la Diète de 1309, par Henri VII, comte de Luxembourg, qu'il se fera couronner à Rome par le pape fut pour Dante une véritable illumination. Il comprit alors que l'équilibre moral, politique et social de l'Europe occidentale avait pour condition première l'indépendance du pouvoir temporel, représenté par l'Empereur, et du pouvoir spirituel, représenté par la papauté qui, voulant assumer le pouvoir temporel, s'est engagée dans la simonie politique. L'échec d'Henri VII, fut pour Dante une grande désillusion et il semble que le poète, renonçant aux problèmes politiques, ne songea plus alors qu'à la béatitude. c) Les œuvres de Dante. Les deux œuvres principales sont la Commedia (à laquelle les commentateurs ultérieurs ajoutèrent le qualificatif de Divina, qui n'avait pas été prévu par Dante) et La Vita Nova (ou, avec l'orthographe moderne : La Vita nuova). Cette dernière est de la lignée du dolce stil nuovo, dont elle constitue le chef-d'œuvre. La Divine Comédie, d'autre part, est une œuvre colossale séparée de la précédente par un véritable abîme. Mais cela ne signifie pas que la Comédie soit née ex nihilo dans l'esprit de Dante : un certain nombre de réflexions et d'œuvres intermédiaires nous permettent de suivre l'évolution de sa pensée (essentiellement orientée vers le problème politique). B - La « Vita Nova ». a) Béatrice. 11 faut séparer la légende et la réalité. A travers les pièces poétiques qui composent la Vita Nova (25 son- Dante (par Raphaël, au Vatican). — 1291-1294 - La Vita Nova (La Vie nouvelle). Voir ci-dessous B. — v. 1307-1321 - La Commedia en 3 parties : L'Enfer, Le Purgatoire et Le Paradis. Voir ci-dessous C. — 1304-1306 - De Vutgari eloquentia (Traité de /éloquence vulgaire, en latin) et il Convivio (Le Banquet). Le Traité de /éloquence est une défense vigoureuse de la langue vulgaire dont il affirme la suprématie sur le langage savant des érudits. Le Banquet devait se présenter comme une vaste encyclopédie du savoir du temps, une sorte de Somme allégorique qui est restée inachevée. — 1312-13 - De Monarchia (La Monarchie universelle), traité politique en 3 livres dans lequel Dante soutient que la monarchie universelle est nécessaire au bonheur du monde (occidental) pour lui assurer la justice et la paix (livre I), que le peuple romain s'est attribué à bon droit le ministère impérial (livre Il) et que la monarchie temporelle dérive directement de Dieu et non de son vicaire sur la terre, à savoir du pape (le pape et l'empereur sont les « deux moitiés de Dieu »). Le De Monarchia est un traité de philosophie politique rigoureux, le premier de son espèce avant l'œuvre de Machiavel. Il est en latin. — 1304-1315 - Epistole (Lettres). Treize lettres qui permettent de suivre l'évolution de Dante dans la période de son exil. — 1320-1321 - Egloghe (Églogues). — 1320 - Ouæstio florulenta ac perutilis de duobus elementis aquæ et terra, tractans (Question de l'eau et de la terre). Rime (Rimes); recueil de divers poèmes. Les œuvres de Dante Alighieri. nets, 4 chants ou canzoni, 1 ballade, des stances et un commentaire en prose dans lequel Dante explique ses intentions), Dante raconte l'histoire de son amour malheureux pour une femme qu'il nomme Béatrice. Ce nom désigne la fille d'un voisin des Alighieri, Bice Portinari (voir ci-dessus A, a), mais toute l'histoire amoureuse qui nous est contée dans La Vita Nova s'est passée. semble-t-il, dans l'imagination du poète. Il n'est d'ailleurs pas impossible que celui-ci ait été secrètement attiré, alors qu'il avait neuf ans (ce qui est quand même bien jeune!) par la fillette voisine, qui avait le même âge que lui. Cependant la littérature est coutumière de ces situations (Proust et Gilberte, Gérard de Nerval dans Sylvie, etc.). Mais c'est sans doute céder à une conception un peu romantique de l'histoire de la littérature que s'imaginer Dante perdant le goût de la vie entre 1290 et 1292, après la mort de Béatrice et ne retrouvant l'espoir qu'en se débarrassant de son obsession avec La Vita Nova. Nous savons, par quelques témoignages (en particulier celui de Guido Cavalcanti) qu'il a connu libertinages et débauches, comme beaucoup de jeunes bourgeois florentins de son époque, et qu'il a vécu bien des amours (Lisette, Gentucca, Pietra dont il nous a rapporté les noms, sans compter Gemma, qu'il épousa). b) Aspect extérieur de l'œuvre. A s'en tenir au sens littéral, la Vita Nova est l'histoire d'une passion secrète qui transforme la vie morne et matérielle du jeune Dante en une vie radieuse, une véritable Vie nouvelle devenant, après la mort de Béatrice, le moteur de son salut. Dante raconte comment il rencontre pour la première fois Béatrice alors qu'il est âgé de neuf ans et qu'elle-même va précisément avoir neuf ans (neuf est pour Dante, amateur de symboles cabalistiques, un nombre mystique et sacré); comment, neuf ans après, jour pour jour, il la revoit de nouveau dans la rue, est salué par elle, ce qui l'emplit d'un bonheur infini et le décide à chanter son amour. Par discrétion, pour que nul ne sache que c'est Béatrice qu'il aime et qu'il chante, il affecte d'être épris d'une autre femme qui devient en quelque sorte le masque de sa passion, et lorsque cette femme quitte Florence, il s'empresse de la remplacer par un autre masque. Il se prend tellement à son jeu de l'amour masqué que la société florentine se trompe sur son compte et que Béatrice, le considérant comme un jouisseur cynique, refuse de le saluer et en vient même à sourire du trouble qu'elle provoque chez le poète. Celui-ci cherche alors à se consoler en ne chantant plus que Béatrice. Puis, alors qu'il est gravement malade, il prend conscience de la brièveté de la vie et il a le pressentiment hallucinatoire de la mort de sa Donna, devenue le guide et l'étoile (Stella rectrix) de sa vie. Béatrice meurt, en effet, en 1290 : le poète reste seul avec son souvenir, s'élève, par la vertu de l'amour, jusqu'à une extase mystique et décide alors « de ne pas en dire davantage de cette Bénie, jusqu'à ce que [il] puisse plus dignement traiter d'elle » et il conclut : « Si c'est le plaisir de Celui pour qui toutes les choses vivent, que ma vie dure encore quelques années. j'espère dire d'elle ce qui jamais n'a été dit d'aucune autre » (« lo spero di dicer di lei quello che mai non tue detto d'alcuna ». (Vita Nova, XLII). On a vu dans cette promesse l'annonce de La Commedia. c) Signification de la « Vita Nova ». Dans Le Banquet (Il, 1) Dante rappelle une doctrine fort courante au Moyen Age sur la signification des œuvres littéraires « Les écrits peuvent être entendus et doivent être expliqués en quatre sens. Le premier s'appelle le sens littéral, et c’est celui qui ne s'étend pas plus loin que la lettre du texte proprement dite; le second s'appelle le sens allégorique, et c'est celui qui se cache sous le manteau des fables.... le troisième s'appelle le sens moral, et c’est celui que les lecteurs doivent chercher avec grande attention dans les œuvres écrites .... le quatrième s'appelle le sens anagogique, c'est-à-dire « supersens »' et c'est celui que l'on a parce qu'on explique, au point de vue spirituel un écrit qui, tant par le sens littéral que par les choses signifiées, représente les choses de la vie éternelle. » • Le sens littéral est sans doute autobiographique (voir ci-dessus, a). On notera simplement que, en l'exprimant conformément à un aspect de la culture du temps, Dante utilise une symbolique cabalistique fondée sur le chiffre 9. • Le sens allégorique est lié aux préoccupations du dolce stil nuovo. C'est une analyse psychologique subtile, avec les moyens symboliques du temps, de la passion amoureuse, dans le cadre d'une technique poétique presque parfaite (cf. le sonnet le plus célèbre du livre : Tanto gentile et tanto onesta pare la donna mia (« Si gentille et si honnête semble ma Dame »). • Le sens moral se confond avec le sens anagogique. Il ne fait aucun doute que la Vita Nova a un but bien plus élevé que de décrire l'histoire d'un amour humain. Béatrice est un symbole; elle est un reflet de la Divinité aperçue dans un éclair (Dante et Béatrice ne se sont jamais parlé), le signe d'un certain absolu que l'homme, dans sa faiblesse et dans ses péchés, ose à peine entrevoir. L'amour possède ici la vertu que lui décrit Platon. On passe d'une façon continue de l'amour d'un corps à l'amour de Dieu, par une série de stades amoureux intermédiaires (l'amour d'un corps, l'amour de tous les beaux corps, l'amour de la beauté dans les corps, l'amour de ce qui donne la beauté au corps, c'est-à-dire l'amour des belles âmes, l'amour des belles pensées, qui confèrent aux âmes leur propre beauté, et l'amour du Bien qui est la belle pensée suprême). .../... Les principales œuvres de Leopardi. Risorgimento : Giuseppe Mazzini (1805-1872), Carlo Cattaneo (1801-1869), Vicenzo Gioberti (18011852), etc. Les idées de Berchet sur la nécessité pour l'Italie de rajeunir sa culture et de réaliser son unité morale grâce à la poésie, sont développées dans la Lettre semi-seneuse de Chrysostome (Lettera semiseria di Crisostomo, 1816), Les poésies de Berchet, expression à la fois de son lyrisme et de son patriotisme, n'ont d'intérêt que leur sincérité. b) Giacomo Leopardi (1798-1837). Il a été le plus grand, et l'on pourrait presque dire le seul véritable poète romantique italien (Manzoni est surtout un prosateur). • Vie et œuvre. Leopardi est né le 29 juin 1798 à Recanati, dans les Marches. Son enfance s'est déroulée dans une ambiance passéiste, entre un père refusant le monde moderne et une mère préoccupée de gérer Maison de Giovanni Pascoli à Castelvecchio-Pascoli, près de Lucques. ses biens. Enfance studieuse, précoce (il avait terminé, à quinze ans, une Histoire de l'astronomie et, en 1815, un Essai sur les erreurs populaires des Anciens), toute imprégnée de classicisme. Malade (plus psychiquement que physiologiquement), recherchant névrotique-ment l'isolement et même la mort, Leopardi semble avoir écrit la plupart de ses œuvres sous l'impulsion de ses élans affectifs. Néanmoins, au sein même de sa détresse, il n'a cessé d'avoir le goût de la gloire et le mépris de tout ce qui n'était pas lui-même. Cet individualisme effréné lui a fait mépriser l'agitation politique du Risorgimento (ce qui ne l'a pas empêché d'écrire des chants patriotiques et lyriques). Il a eu des amitiés très chères, qui l'ont aidé à s'exprimer et à vivre : l'érudit Pietro Giordani (1774-1848), qui développa en lui des idées libérales et nationalistes, l'historien Pietro Colleta (1775-1831), qui l'arracha à la solitude de Recanati, Antonio Ranieri (1806-1888) avec qui il vécut à Naples ses dernières années. Il est mort le 14 juin 1837. L'œuvre principale de Leopardi est poétique, mais il a réalisé de nombreuses traductions (d'auteurs anciens et contemporains) et a laissé d'importantes œuvres en prose : Les Opuscules moraux et une sorte de journal intitulé Lo Zibaldone (1817-1832), dans lequel il a, au jour le jour, noté ses réflexions et ses projets. • Léopardi a été, avec peut-être un peu moins de génie mais autant de détresse, le Baudelaire italien. Il a développé, à travers des poèmes simples et une prosodie classique, les thèmes de l'absurdité de l'existence, du désespoir, de la solitude, de la mort, du néant. Le romantisme de Leopardi est plus proche de la poésie de l'angoisse que des épanchements byroniens. Pour la première fois dans l'histoire de la littérature italienne depuis Dante, on aborde, avec Leopardi, un thème de cette ampleur, qui dépasse tout lyrisme et toute passion. Leopardi parvient à nous transmettre ses détresses grâce à une langue poétique qui, elle aussi, est particulièrement nouvelle : ce n'est plus le vocabulaire ou les métaphores vagues et tendrement nostalgiques des poètes idylliques, même lorsqu'ils réfléchissent sur le temps qui court et la mort qui attend toute chose, mais une langue particulièrement intense, rigoureuse et, par là même, profondément bouleversante. c) Les autres courants de la poésie romantique. • Alessandro Manzoni (1785-1873) est un critique avant d'être un poète. Ses Hymnes (La Résurrection, Le Nom de Marie, Noël, La Passion, La Pentecôte) sont artificiels. Son œuvre poétique la plus importante est finalement constituée par ses tragédies (voir 853.2, B, a). • Les poètes romantiques et le Risorgimento. C'est le courant le plus important; il est caractérisé par un effort réaliste qui prélude au mouvement du XIXe siècle. Les principaux noms ici sont ceux de Carlo Porta (1776-1821, Milan) qui écrivit en dialecte piémontais, Giuseppe Giusti (1809-1850) poète satirique qui fut aussi un prosateur très brillant, Giuseppe Gioacchino Belli (1791-1863). • Une dernière tendance est celle du romantisme larmoyant (Cantu, Tommaso Grossi, Defendente SacChi, etc.) et de l'exploitation, par certains écrivains, du filon historique imité de Walter Scott. C - La poesie italienne dans la seconda moitié du XIX* siècle. Peu de recherches originales en cette fin du XIXe siècle où l'on peut voir deux tendances essentielles. • La Scapigliatura — la Bohème — est un mouvement milanais qui groupe des écrivains réunis par un commun désir de réagir contre les « bourgeois», de scandaliser, et qui imitent ceux qu'en France on appelle les décadents ou les cubistes bien qu'il n'y ait pas parmi les Scapigllati — « les hirsutes » — de poètes qui puissent se comparer à Jarry, à Max Jacob ou à Apollinaire. Ce groupe est cependant intéressant car il a permis l'introduction en Italie des tendances modernistes. • La seconde tendance est celle des poètes — professeurs comme Giosuè Carducci. (1835-1907) ou Giovanni Pascoli (1855-1 912). Démocrates, idéalistes, libéraux, poètes de la justice et des bons sentiments, classiques, comblés d'honneurs et de gloire, ce sont des poètes académiques. ...»

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