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La France, une puissance maritime ?

Publié le 25/01/2024

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« Thème 1 : Question spécifique : La France : une puissance maritime ? Objectifs : cette mise en perspective permet d'acquérir les points de repères essentiels et d'appréhender les lignes de force du territoire français, de connaître et de mieux comprendre les enjeux de l'organisation et de l'aménagement du territoire national, quelle que soit l'échelle considérée. INTRODUCTION : La France métropolitaine et ses territoires d'Outre-Mer bénéficient des nombreux atouts d'un vaste espace maritime.

La France qui contrôle la deuxième ZEE au monde grâce à ses territoires ultramarins est considérée comme une puissance maritime.

Une puissance maritime, c'est la capacité d'un État à agir sur les espaces maritimes et à en tirer profit en utilisant des moyens de force directe (Hard Power) et des moyens d'influence non forcée (Soft Power).

Reposant en partie sur une flotte et des bases navales, elle combine défense de la souveraineté, contrôle des routes maritimes, exploitation, mais aussi protection des ressources. Le Hard Power correspond au pouvoir de contraindre ( par exemple par le biais de bases navales et d'une flotte militaire tandis que le Soft Power correspond au pouvoir de convaincre ( par exemple en faisant rayonner l'image d'un pays qui protège une partie de son domaine maritime pour le bien commun). Séance 3 : La France, une puissance maritime Problématique : Quels sont les atouts et les défis de la puisance maritime française ? 1) La France, une forte présence maritime A) L’atout d’un espace maritime immense • La deuxième ZEE au monde La ZEE française est le deuxième au monde ( 10,8 millions de KM2) dont 96, 6 % en Outre-Mer.

La France a déposé des demandes d'extension auprès de la Commission des limites du plateau continental.

Elle a obtenu 579 000 km2 supplémentaire en 2015 et d'autres dossiers sont en attente d'examen, pour Saint Pierre et Miquelon par exemple. Graphique en bâtons des 20 pays ayant les plus grandes ZEE ainsi que leur superficie Une ZEE : La Zone Économique Exclusive est une bande de mer ou d'océan située entre les eaux territoriales et les eaux internationales, sur laquelle un État riverain (parfois plusieurs États dans le cas d'accords de gestion partagée) dispose de l'exclusivité d'exploitation des ressources (halieutiques, hydrocarbures, sable…). La France dispose d'importants espaces maritimes : – La France métropolitaine constitue un atout majeur par les multiples ouvertures maritimes qu'elle offre sur l'océan Atlantique, la Manche, la mer du Nord et la mer Méditerranée.

Si les terres émergées françaises sont infimes ( 0,45% des terres mondiales), la France, par sa zone économique exclusive , est le deuxième espace maritime mondial ( 10, 8 millions de km²) juste après les Etats-Unis ( 12,2 millions de km2). – L'Outre Mer est au coeur de la puissance maritime française.

Héritages de son ancien empire colonial dans les trois océans de la planète, les territoires ultramarins concentrent 96,5 % des surfaces maritimes françaises dont la moitié dans le Pacifique ( Nouvelle Calédonie, Polynésie Française, Wallis et Futuna) , dans l'océan Indien ( Mayotte, La réunion et les TAAF) , dans l'Atlantique ( Saint Pierre et Miquelon, Guyane) et dans la mer des Antilles ( Martinique, Guadeloupe, Saint Martin, Saint Barthélémy).

La France est ainsi présente sur quasiment toutes les mers du monde.

Les délimitations de son espace maritime sont encore parfois contestées ( Clipperton, Tromelin). L'immensité de ses espaces maritimes constitue un atout pour la France.

Elle bénéficie ainsi d'une implantation stratégique sur les routes maritimes les plus fréquentées du monde ( rail de Ouessant, canal de Mozambique) profitant à ses activités marchandes ( 66 ports français de commerce maritime ) ou de défense ( 10 bases navales françaises). • L'espace français présente des enjeux géostratégiques et nécessite d'être sécurisé Carte de la présence militaire française dans le monde Contrôler les espaces maritimes permet de surveiller et protéger les ressources de l'immense ZEE française, mais aussi les flux de marchandises sur les grandes routes maritimes et aux larges de nos côtes, ainsi que les flux de données qui transitent par des câbles sous-marins.

Contrôler c'est aussi lutter contre les flux illégaux ( drogue...).

Contrôler, c'est enfin mieux connaître, assurer une présence scinetifique, via les moyens d'Ifremer par exemple. Les routes maritimes ont une importance stratégique ( énergétique, économique, souveraineté) qui exige le maintien d'une sûreté.

Les menaces maritimes sont nombreuses : pêche illégale en Guyane, narcotrafic dans les Caraïbes, piraterie dans l'océan Indien et le golfe de Guinée.

La France demeure une puissance navale mondiale : navires et sous marins militaires contribuent à la puissance militaire globale et constituent une force de dissuasion. Comme les Etats-Unis, la France a fait le choix de l'outil aéronaval et dispose d'un porte-avions à propulsion nucléaire : le Charles de Gaulle.

Cependant ce sont surtout les 4 sous marins nucléaires lanceurs d'engins ( SNLE) qui assurent la permanence en mer de la dissuasion nucléaire au quotidien ( au moins l'un d'entre eux est toujours en patrouille, en tout 14 sous marins nucléaires).

Des bases militaires établies dans le monde entier permettent aux navires d'avoir des appuis pour leurs missions B) Un espace maritime aux multiples ressources • Une biodiversité Les TAAF, qui sont de petits territoires insulaires qui assurent à la France une présence dans l’océan Indien (notamment dans le canal du Mozambique, une des voies maritimes les plus empruntées du monde), et dans l’Antarctique. La superficie des îles composant les TAAF est limitée, mais leur ensemble donne accès à une importante ZEE (Zone économique exclusive) dans l’océan Indien pour la France. C’est pourquoi, dans un souci d’affirmation de sa puissance, la France a lancé le programme Extraplac : des dossiers concernant l’extension des ZEE, notamment celles liées à Crozet et Kerguelen, sont en cours d’examen auprès de la Commission des Limites du Plateau Continental (CLPC). Les eaux des TAAF, notamment autour de Crozet, des Kerguelen, de Saint-Paul et Amsterdam, disposent de nombreuses ressources halieutiques.

Elles sont fortement exploitées.

La pêche dans ces ZEE constitue 15 % des bénéfices de la pêche maritime française. Les ressources halieutiques sont un atout en terme de croissance bleue : en métropole certaines eaux sont encore très poissonneuses ( Golfe de Gascogne), la France possède aussi le plus grand champ d'algues d'Europe ( Mer d'Iroise)… Cependant, les ressources sous marines de la ZEE restent inexploitées : L’absence d’organisation de la filière entraîne une surexploitation des eaux côtières plus accessibles aux pêcheurs artisanaux alors que le large est presque abandonné.

Cependant, un nouveau programme d’investissement qui suscite beaucoup d’espoir doit voir le jour prochainement.

Dans les eaux de l’océan Indien, le bilan est mitigé.

Seules les pêcheries des Kerguelen et de Crozet, où la légine et la langouste assurent une bonne rentabilité de l’activité, sont dynamiques.

Ailleurs, la pêche côtière, mal organisée, contraste avec l’abandon de la haute mer faute de navires de pêche adaptés et d’une véritable filière de valorisation de la ressource. Autour des îles Éparses, se trouvent des hydrocarbures qui sont peu exploités.

Des nodules polymétalliques sont aussi présents même s’ils ne sont pas encore exploités.

La présence de ressources minérales, convoités par d’autres puissances parce qu’elles sont utilisées pour des produits technologiques et pour la recherche, est aussi à noter. Ces ressources sont donc éminemment stratégiques, dans un contexte de compétition mondiale pour l’accès et l’exploitation des ressources halieutiques, minérales ou d’hydrocarbures.

Ces territoires sont également devenus des laboratoires pour la biodiversité et la recherche marine. Les espaces maritimes français recèlent donc des ressources énergétiques et minérales importantes : le vent et la houle offrent un potentiel pour les énergies marines renouvelables, la présence de ressources minérales profondes semble prometteuse ( nodules polymétalliques de Clipperton...). La présence de la France est contestée dans certaines régions.

Le président malgache Andry Rajoelina a officiellement demandé la restitution des îles Éparses.

En effet, les quatre îlots situés dans le canal du Mozambique sont revendiqués par Madagascar (le 5e îlot, Tromelin, situé dans l’océan Indien, est revendiqué par l’île Maurice).

La demande de restitution s’appuie sur une résolution adoptée en 1979 par l’ONU, qui reconnaît la souveraineté de Madagascar sur l’archipel.

Ces revendications ont des conséquences importantes, car les États tiers en question refusent évidemment de négocier pour tracer des limites en mer.

En toute rigueur, il faut bien admettre que les revendications françaises dans ces espaces sont tout à fait unilatérales, ce qui affaiblit notablement leur légitimité.

L’attitude de la France n’est pas sans conséquence.

En effet, l’opinion publique malgache fait grand cas de la question des îles Éparses : c’est un sujet de fierté nationale et le gouvernement n’hésite pas à dénoncer les revendications françaises comme des vestiges de la colonisation.

Il n’est pas rare que la presse malgache s’empare du sujet et présente ce différend comme la preuve que la France n’a pas renoncé à une politique impérialiste. La France déclare posséder une ZEE autour d’îles inhabitées, notamment Clipperton.

Le Mexique conteste ce point et considère qu’il s’agit de la haute mer en s’appuyant sur le principe que l’existence d’une ZEE est conditionnée par la présence d’habitants.

De fait, les.... »

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