La détention d’un diplôme d’enseignement supérieur favorise-t-elle l’accès à l’emploi ?

« Mon intérêt pour le sujet s’est fait tout naturellement étant donné le fait que je suis concernée par la question. INTRODUCTION Sur la période 2013-2015 «seulement 31 % des non-diplômés occupaient un emploi contre 82 % des jeunes sortant du supérieur. Cette fracture face à l’emploi montre que la détention d’un diplôme d'enseignement supérieur(nous entendons par diplôme d’enseignement supérieur…) représente aujourd’hui un atout majeur face au chômage. Pourtant, le diplôme n’est plus un passeport absolu, car une insertion réussie dépend de multiples facteurs, économiques mais aussi sociaux et culturels, devant lesquels tous les postulants ne sont pas égaux. La détention d’un diplôme d’enseignement supérieur favorise-t-elle l’accès à l’emploi ? Dans un premier temps, nous nous attacherons donc à montrer comment le diplôme facilite les conditions de d’accès à l’emploi, puis dans un second temps quelles sont les limites de son efficacité dans le processus d’une intégration réussie dans le monde du travail. I. Le diplôme d’enseignement supérieur un indéniable avantage pour l’insertion sur le marché du travail Il permet d‘accéder plus facilement et rapidement à un emploi stable. Puisque les emplois occupés par les plus diplômés exigent des compétences spécifiques, moins sujettes à un turn-over qui peut être élevé En effet, 22 % des non-diplômés étaient en situation de sous-emploi, alors que leur proportion ne dépasse pas 6 % dans les diplômés du supérieur Et les non-diplômés mettaient en moyenne un an pour accéder à leur premier emploi en CDI, contre 3,3 mois pour les diplômés du supérieur (selon rapport de l’Insee de 2016) La détention d’un diplôme de l’enseignement supérieur permet aussi d’obtenir un emploi plus prestigieux/avec une meilleure perspective de progression de carrière et mieux payé. On peut expliquer le lien entre salaire et diplôme par le fait que la poursuite d’études entraîne une augmentation du capital humain et donc de la qualification.

Cette hausse de qualification est synonyme d’une productivité plus élevée, qui facilite l’embauche par une entreprise.

Les plus diplômés sont donc en mesure d’être plus efficaces lorsqu’une entreprise les recrute De plus la détention d’un diplôme d’enseignement supérieur est un excellent levier quelque soit la conjoncture économique: La situation des diplômés de l'enseignement supérieur lors de la crise économique de 20082009 illustre parfaitement cette situation de chômage de masse ou la détention d’un diplôme d’enseignement supérieur était une excellente arme contre le chômage puisque leur taux de chômage n'avait augmenté que de 5 points pour les diplômés du supérieur, tandis qu'il s'est élevé de 10 points pour les diplômés du secondaire et de 13 points pour les jeunes titulaires au plus du DNB (selon rapport de l’Insee de 2016). II. Il s’avère parfois que le diplôme d'enseignement supérieur est une condition parfois insuffisante et des disparités d'insertion et de conditions de travail existent. Cela peut dépendre de la spécialité du diplôme ou du type de diplôme. Les diplômés de l'architecture, au contraire de ceux des arts plastiques, s'insèrent plus facilement et sont mieux rémunérés. Ces difficultés d'insertion sont liées principalement au manque d'offres d'emploi en adéquation avec le diplôme, et à la formation insuffisante ou inadaptée et manque réseau Par exemple, seuls 38 % des diplômés dans le domaine des arts plastiques accèdent à un premier emploi en lien avec leur diplôme en moins d'un an contre 85 % des diplômés de l’architecture, (selon un enquête du ministère de la culture datant de 2017). Le poids du capital social économique et culturel peut avoir une influence sur l'impact du diplôme. A diplôme égal, un enfant de cadre à deux fois plus de chance de devenir cadre qu'un enfant d'ouvrier car ces derniers bénéficient d’un réseau relationnel plus étendu et grâce au soutien pécuniaire de leurs parents ils peuvent également prolonger leur recherche d’emploi afin de trouver un poste conforme à leurs attentes. Outre le soutien financier, leurs connaissances du système qui leur ont été transmises par leurs parents leur permettent de s'orienter vers les filières les plus sélectives et porteuses; les grandes écoles notamment dont la « population » est socialement très peu diversifiée. Il peut aussi exister des discriminations à l’embauche; les recruteurs sous-estiment les compétences de ces salariés et ne les recrutent pas, ou bien les recrutent à un salaire moindre, à cause du genre, de la couleur de peau, de l’origine géographique, d’un handicap ou encore de certains.... »