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La défense du patrimoine est-elle compatible avec les exigences du monde moderne ?

Publié le 15/05/2020

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« La défense du patrimoine est-elle compatible avec les exigences du monde moderne ?RÉSUMÉL'architecture, parce qu'elle ne peut exister sans la matière, exige de nous une réflexion sur ce que nous devons faire pour intégrer le passé auprésent et au futur.

Il faut conserver notre patrimoine architectural dans son intégrité matérielle ou accepter de le perdre.Or, c'est lui qui permet au plus grand nombre l'accès à une œuvre d'art : nous vivons au milieu de lui, il nous parle directement.

Mais il ne nous est pasacquis sans que nous ayons d'effort à fournir.

Il nous faut le sauvegarder, mais aussi lui redonner le rayonnement culturel qui doit être le sien.Ces vingt dernières années ont vu beaucoup d'efforts en ce sens : on a tantôt rétabli les monuments dans leur aspect le plus proche de l'original, commec'est le cas au château de V ersailles, et tantôt on en a fait des musées témoignant globalement d'une époque, comme pour le musée de la Renaissance àEcouen.

D'autre part nous assistons à une entreprise de restauration et d'animation des quartiers anciens des villes — comme le M arais à Paris — auxquelson s'efforce de garder leur unité architecturale et historique en évitant d'y recréer une vie artificielle.

(205 mots) DISCUSSION : P LAN DÉTA ILLÉ IntroductionTrop longtemps négligé, le patrimoine architectural de la France est maintenant souvent remis à l'honneur : on restaure les châteaux, les églises, on recréeune vie dans les vieux quartiers des villes.

Il y a même eu il y a quelques années une « année du patrimoine » (1981).Nous avons souvent pris conscience de la nécessité de sauvegarder nos oeuvres d'art ; mais souvent aussi la sauvegarde de ces oeuvres sembles'opposer aux nécessités de la vie moderne.

« P our entrer dans la voie de la modernisation, faut-il jeter par-dessus bord le vieux passé cultural qui a été laraison d'être d'un peuple ? » se demandait Paul Ricœur (revue Esprit, 1961). I.

Les difficultés posées par la vie moderne. 1.

Les problèmes d'urbanisme.Il faut sans cesse créer de nouveaux logements, et les immeubles neufs s'intègrent souvent très mal dans un paysage urbain qui avait un passé : lenouveau étouffe l'ancien dans certains quartiers de P aris et des grandes villes, dans les banlieues qui avaient jadis leur personnalité propre.Il faut également créer des voies de communication rapides, de grands axes routiers qui trop souvent aussi défigurent le paysage urbain.2.

Le souci de la rentabitlité.Notre société accorde beaucoup de place à l'argent et recherche ce qui immédiatement rentable.

Or il est plus souvent rentable, au sens financier du terme,de détruire et de reconstruire que de restaurer.

C'est ainsi que des îlots entiers de vieilles maisons sont rasés pour faires place à de grands immeubles ou àdes tours.

Le grand architecte Le Corbusier constatait amèrement à propos des villes modernes : « il n'y a eu qu'une passion vorace : le gain » (Sur quatreroutes).3.

Le désintérêt du passé.Il y a trop souvent perte de la culture historique, ce qui fait que les oeuvres du passé ne nous parlent plus, parce que nous ne comprenons plus leur langage: cela est vrai pour l'architecture, mais aussi pour les autres arts, en particulier la littérature.

Il nous semble plus facile de lire un roman contemporainqu'une oeuvre du xvite siècle.

A l'heure du progrès technique, il nous semble que nous n'avons plus rien à apprendre du passé. II.

La nécessaire sauvegarde du patrimoine. Faut-il pour autant juger qu'il y a incompatibilité entre les exigences de la vie moderne et la sauvegarde du patrimoine ? C e serait une position dangereusepour notre avenir culturel.1.

En perdant notre patrimoine nous perdons notre identité culturelle.C'est le patrimoine culturel d'une nation qui assure son identité comme le dit Michel Leiris : « alors que la race est strictement affaire d'hérédité, la cultureest essentiellement affaire de tradition, au sens large du terme » (Cinq études d'ethnologie).

Or, la tradition pour survivre a un besoin essentiel detémoignages des siècles passés.2.

« Les vrais hommes de progrès sont ceux qui ont pour point de départ un respect profond du passé», Et Renan (L'A venir de la Science, 1848).Il n'y a pas opposition entre le passé et le futur, mais le second se nourrit du premier.

S'il est certain qu'il n'y a pas de « progrès » en A rt, il y a des acquisqui se transmettent de génération en génération (cf.

en peinture par exemple les lois de la perspective linéaire).C'est en sauvegardant le patrimoine culturel que nous avons accès à des oeuvres qui nous parlent de l'époque où elles furent créées, c'est grâce à lui quece passé cesse pour nous d'être abstrait et incolore.En fait dans tout le développement de l'humanité, l'Histoire ne cesse d'être présente.

« Puisque tout doit mourir, commençons par aimer les morts...

Ignorerl'Histoire, c'est rester à jamais enfant », disait Michelet.3.

Les techniques modernes doivent permettre une meilleure sauvegarde de notre patrimoine.Des progrès considérables ont été accomplis dans le domaine de la conservation des oeuvres d'art ; citons notamment :— les microfilms permettant de conserver sous un faible volume les oeuvres littéraires,— l'examen aux rayons X des tableaux permettant de déceler les « repentirs » d'un peintre, les restaurations abusives ;— le transfert des fresques de leur support mural sur un autre support afin de les conserver dans de meilleures conditions ;— le nettoyage des tableaux, des fresques, des monuments avec des techniques de plus en plus sophistiquées et efficaces (cf.

le travail entrepris poursauver La Cène de Léonard de V inci à Sainte-Marie-des-Grâces à Milan, et pour redonner leur éclat aux fresques de Michel-A nge à la Chapelle Sixtine) ;— le sauvetage d'oeuvres d'art menacées par la pollution (par exemple l'Erechteïon à A thènes), par les catastrophes naturelles (oeuvres restaurées aprèsla crue de l'Arno à Florence), par la lente dégradation du temps (injections de béton dans les monuments de V enise).On voit qu'ici il n'y a plus antinomie entre le progrès et l'A rt, mais aide considérable des techniques modernes pour la protection des oeuvres d'art. Conclusion Loin d'être incompatible avec les exigences de la vie moderne, la défense du patrimoine culturel apparaît plus que jamais comme nécessaire, si nous nevoulons pas perdre notre passé, notre ancrage culturel, nos racines.Or, justement, des moyens nouveaux ont été inventés ces dernières années permettant une meilleure sauvegarde : il appartient à la collectivité de mettreen oeuvre au maximum ces moyens nouveaux, en faisant sienne cette affirmation de Renan (L'A venir de la Science, 1848) « L'humanité va ainsi, d'une mainserrant dans les plis de sa robe les conquêtes du passé, de l'autre tenant l'épée pour des conquêtes nouvelles.

». »

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