Databac

La croyance

Publié le 15/05/2020

Extrait du document

Ci-dessous un extrait traitant le sujet : La croyance Ce document contient 1235 mots soit 3 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Philosophie.

« La croyance. Introduction. La position philosophique du problème a quelque chose de déconcertant.

On nous parle de Descartes, de Spinoza,des problèmes de la vérité objective, alors que dans le langage courant le mot croyance s'applique à dessentiments, à des principes d'action : croyances morales, politiques, religieuses.

Dans le cas des vérités objectives,il semble que seule l'intelligence soit concernée, et la thèse volontariste paraît difficile à admettre.

Dans le cas del'action, de la conduite, la part de la volonté paraît si évidemment essentielle que la thèse intellectualiste paraîtimmédiatement discréditée. Si bien que pour le sens commun, et pour une psychologie prisonnière des cadres étroits d'une identification des «facultés », il semble se poser deux problèmes distincts, comportant aussitôt leur solution respective : — l'assentiment aux vérités objectives est le fait de l'entendement; — l'engagement en matière d'action est le fait de la volonté. Dans cette perspective, il n'y a plus de problème de la croyance. I.

La croyance dans l'ordre des vérités objectives. A En matière de connaissance vulgaire, il est facile d'admettre que la volonté intervienne pour fausser notreconnaissance.

1° Il y a d'abord le rôle de la précipitation, de la prévention.

En somme, l'erreur s'explique ici parl'intervention illégitime de la personnalité totale, là où l'entendement devrait fonctionner seul : entendement pur,soustrait à toute influence de la subjectivité. 2° La thèse volontariste paraît avoir raison pour cette forme inférieure de la connaissance, soit dans sa formulationcartésienne, soit dans la formulation atténuée qu'en donnent Pascal et Leibniz, qui insistent sur le rôle del'attention, grâce à laquelle on ne voit que ce qu'on veut voir. B En matière de connaissance scientifique, nous avons au contraire de la peine à admettre que la volonté soit pourquelque chose dans l'erreur. 1° Sans doute, il y a une influence générale de la volonté : elle nourrit la persévérance dans la recherche, et parfoismême l'héroïsme du savant, son esprit critique toujours en éveil, etc.

(Cf.

Goblot.) Mais le propre de cette volonté est, semble-t-il, de faire place nette à l'entendement pur par l'élimination de toussentiments subjectifs.

Le savant est celui qui ne sait pas ce qu'il veut.

Qu'importe si la vérité est triste? Que lavérité soit triste, voilà ce qui n'empêchera pas le savant de la proclamer. Donc, en matière de science, l'assentiment à la vérité semble dépendre du seul entendement.

Il paraît difficiled'imputer à la volonté l'erreur dans les conclusions scientifiques.

Le savant n'a-t-il pas honnêtement fait ce qu'il apu? tout ce qu'il a pu? Lui était-il possible de faire mieux à son époque? L'erreur n'avait-elle pas quelque chosed'inévitable au moment où elle a été commise? Bref, le savant paraît avoir été forcé de conclure comme il a conclueffectivement, obéissant à la nécessité rationnelle ou à la nécessité de fait, expérimentale. 2° Cependant, une étude plus approfondie permet d'apercevoir encore ici le rôle de la volonté.

L'erreur scientifiqueconsiste toujours à avoir converti l'hypothèse en certitude, à n'avoir pas expressément maintenu le caractèrehypothétique de l'hypothèse.

Faut-il dire alors que le savant commet une faute quand il commet une erreur? Non,car non seulement il a des excuses pour cette transformation indue de l'hypothèse en certitude, mais même il estutile et nécessaire que ce passage, quoique illégitime, soit opéré. Le savant qui fait la science a l'excuse du créateur, du génie qui invente, et qui, même s'il a commis desimprudences, a surtout réalisé une œuvre, a fait une percée.

De même, dans l'ordre littéraire il n'est pas tout à faitfaux que Victor Hugo soit « le plus grand imbécile du XIXe siècle », mais ceux qui le disent ne lui arrivent pas à la cheville. Néanmoins, cela n'est qu'une excuse.

Il est plus instructif de noter que le fait d'avoir converti l'hypothèse enexplication décisive a permis de développer l'hypothèse jusqu'à ses dernières conséquences, parmi lesquelles lesunes seront vraies (parce que du faux peut découler le vrai) et les autres fausses, d'une fausseté qui se révélera etpréparera ainsi le renversement de l'hypothèse. Quoi qu'il en soit, la thèse volontariste n'a pas tort en dernière analyse, même en matière de connaissancescientifique.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles