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La crise du langage: Fin de partie de Beckett

Publié le 25/01/2021

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Le dernier monologue de Hamm (p. 108-110) accumule les phrases nominales et interjections monosyllabiques comme si le langage s’engloutissait lui aussi dans la «fin de partie»: «Voyons. (Un temps.) Ah oui! [...] Bon. (Un temps.) Jeter. [...] Et puis? (Un temps.) Enlever. [...] Et remettre. [...] Égalité. [...] Essuyer. [...] Et puis? [...] Bon (Un temps.) Père! (Un temps. Plus fort.) Père! (Un temps.) Bon. (Un temps.) On arrive. » Les tout derniers mots de Hamm sont d’ailleurs « ne parlons plus » (p. 110). D’appauvrissement en amoindrissement, le langage s’amenuise jusqu’à disparaître.

« La crise du langage B eckett impose au langage d ram atique tra ditionnel des m odi­ f ications c onsidérables.

Pendant de s siècles, un « bea u » texte théâtral fut en effet un texte « bien » éc rit.

Le mot d evait être juste, p récis, et , du moins pour la t ragédie, rele ver d u registre nob le ou s outenu.

C'ét ait la c onception qu'e n ava it par e xemple l'époq ue classique a u XVII• siècle: « Ce q ue l'on c onçoit b ien s'énonce c lai­ r eme nt,/ Et les mots pour le dire arrivent ais ément », écri t Boileau (1636-1711) dans s on Art poétique ( 167 4).

Celle-ci i mp liquait d onc u ne confiance a bsolue dans le langage, jug é apte, si on le m aniait c orre ctement, à tout s ignifier et t out dévoiler.

Cette confiance, B eckett (et, ave c lui , tout le théâtre c onte m­ p orain) ne la pa rtage pas.

Loin d 'être transparent, le lan gage lui s emble problématique: s a maîtr ise ne va pa s de soi et en core moins ce qu 'il est c ensé d ire, s ign ifier.

C'est ce q u'on ap pelle la « c rise d u langage �.

Il la m et en scène e n pulvérisant le langage, e n l' appauvrissant et le vidant d e tout se ns.

LA PULVÉRISATION DU LA NGAGE La d isloc ation de s m ots, l'hési tation à p arler et l'introduction d e nombreux s ilences sont les pri ncipales ca ractéristiques de la pulvérisation du langage c hez Beckett.

1 La dislocation d es mo ts o u des phras es « A - (bâillements) - à moi » ( p.

14): tels s ont les premiers mots et g estes s onores de Hamm.

Le bâillement rompt la conti nuité s yntaxiqu e de la phrase.

La compréhension en devient m oins. »

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