La Comédie-FrançaiseIl y a trois cents ans.

« 1 / 2 La Comédie-Française Il y a trois cents ans C'est en 1680 que, par ordre de Louis XIV, la troupe de l'hôtel de Bourgogne et celle du théâtre Guénégaud, rue Mazarine, à Paris, sont réunies sous le nom d' «hôtel des comédiens du roi, entretenus par sa majesté».

En 1689, le théâtre, après divers décrets de Louis XIV fixant le nombre des acteurs et des actrices et mentionnant les subventions royales, prend définitive­ ment le titre de Comédie-Française.

Celle-ci s'installe dans une rue de Paris, près de Saint-Germain-des-Prés, qui porte aujourd'hui, en souvenir, le nom de rue de l'Ancienne-Comédie.

Elle dé­ ménagera souvent: on la verra aux Tui­ leries, à l'Odéon, avant qu'elle n'élise domicile rue de Richelieu.

Au XVIII• siècle, la Comédie-Française se développe sous la protection des rois Louis XV et Louis XVI; c'est le duc de Richelieu qui est plus spé_cialement chargé de veiller sur sa bonne marche.

Au moment où éclate la révolution de 1789, les acteurs et les actrices de la Comédie-Française montrent peu d'en­ thousiasme à jouer le répertoire que le nouveau régime leur impose.

Aussi, en septembre 1792, tous les comédiens sont emprisonnés; Collot d'Herbois pro­ nonce cette phrase terrible: «La tête de la Comédie-Française sera guillotinée et le reste sera déporté.» Heureusement, au bout de.

quelques jours, les comé­ diens sont relâchés.

Diverses réformes interviennent qui se contredisent et empêchent la Comédie- 1680 Française d'acquérir enfin un statut dé­ finitif.

C'est Bonaparte, alors Premier consul, qui décide, en 1803, de la réor­ ganiser.

En 1804, les comédiens-fran­ çais se forment en association.

Sous l'Empire, la Comédie-Française suit Napoléon dans ses principales résiden­ ces.

Elle part également en tournée en Europe.

C'est la grande époque de Mlle Mars, de Mlle George et de Talma.

Au lendemain de la prise de Vienne, Napo­ léon accorde à la Comédie-Française une dotation de 100000 francs.

Le 15 octobre 1812, l'Empereur, enfermé au Kremlin après l'incendie de Moscou, dicte les fameux décrets qui fixent défi­ nitivement «la surveillance, l'organisa­ tion, l'administration, la distribution des emplois, la formation du répertoire, la comptabilité, la police, la discipline de la Comédie-Française».

Ces décrets de Moscou forment en quelque sorte la Constitution originale de la Comédie­ Française et n'ont que peu varié depuis. 2 / 2. »