La campagne contre Abd el-KaderBugeaud conquiert l'Algérie.

« 1 / 2 La campagne contre Abd el-Kader Bugeaud conquiert l'Algérie En septembre 1839, ·en raison d'une vio­ lation de ses territoires par une colonne française, Abd el-Kader dénonce le trai­ té de la Tafna, conclu deux ans plus tôt, et pille la Mitidja.

Le général Bugeaud tire la leçon des événements à la Cham­ bre des députés: «li faut donc que le pays soit conquis et la puissance d'Abd el-Kader détruite.» Nommé gouverneur général de l'Algérie le 29 décembre 1840 , Bugeaud obtient des moyens accrus et inaugure une nouvelle straté­ gie.

li engage l'armée dans une guerre de mouvement.

De petites colonnes à l'équipement allégé mènent des opéra ­ tions foudroyantes et razzient les tribus hostiles: «C'est en enlevant aux Arabes les ressources que leur sol leur procure que nous pourrons en fmir avec eux.» Bugeaud s'appuie sur des fortins judi­ cieusement situés et encourage la colo­ nisation pour occuper le pays.

Abd ei­ Kader demeure insaisissable, mais est réduit à la défensive.

La sécurité renaît autour d'Alger.

En mai 1843 , la chance sourit au jeune duc d'Aumale: avec 1800 hommes à peine, il surprend la smala de l'émir et s'en empare par une charge audacieuse qui désoriente les défenseurs.

Privé de sa suite, de sa fortune et de nombre de ses guerriers , Abd el-Kader se réfugie au Maroc.

La gloire de ce fait d'armes rejaillit sur Bugeaud que l'on nomme maréchal.

La Chambre, jusque-là réti­ cente , se décide à lui confier des moyens à la mesure de sa tâche.

L'armée passe à 100000 hommes en 1844.

Mais l'émir a obtenu le soutien du Maroc et reconsti­ tue ses troupes à Oujda .

Bugeaud 1840-184 7 s'apprête à intervenir.

Devant les protes­ tations de 1 'Angleterre, Louis-Philippe et Guizot le retiennent jusqu'à ce que les négociations engagées avec l'empire chérifien échouent.

Tandis que l'escadre du prince de Joinville bombarde Tanger et Mogador, le maréchal attaque l'armée marocaine sur les rives de l'Isly et la met en déroute malgré la supériori­ té numérique des Chérifiens (14 août 1844).

Par crainte d'une réaction britan­ nique et contre l'avis de Bugeaud, la paix est aussitôt conclue.

Abd el-Kader est chassé du Maroc.

Emaillée de révoltes réprimées avec une rare brutalité, l'occupation de l'Algérie se poursuit.

Quoique traqué sans relâ­ che , Abd ei-Kader entreprend de nou ­ veaux raids en 1845; il menace à nou­ veau la Mitidja et anéantit un détache­ ment à Sidi Brahim.

A Paris, on est las de cette guerre sanglante et ruineuse.

Les projets de colonisation militaire, chers à Bugeaud, sont repoussés et celui-ci remet sa démission après une dernière campagne en Kabylie (1847).

Le duc d'Aumale lui succède .

Abd el­ Kader est de plus en plus isolé; chassé du Rif par le sultan qui lui inflige des pertes sévères, il tente de revenir en Algérie.

Arrêté au col des Beni Snassen, il doit se rendre au général Lamoricière le 23 décembre 1847. 2 / 2. »