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LA BOSNIE-HERZÉGOVINE AU XXe SIÈCLE

Publié le 12/09/2020

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État de l'Europe balkanique, issu de l'éclatement de l'ex-Yougoslavie ; capitale Sarejevo. Sous les Romains, elle fit partie de la province de Pannonie, fut envahie par les Slaves (VIIe s.) et passa sous la suzeraineté hongroise mais avec une dynastie nationale : les Kotroman (1254/1463). Elle se rendit indépendante sous Tavrtko Ier (1353/91), qui se fit couronner « roi des Serbes, de Bosnie et de la côte » (1377) après avoir annexé une partie de la Dalmatie et l'Herzégovine. Dès 1386 cependant, les Turcs envahirent la Bosnie qui fut alors incluse dans l'Empire ottoman jusqu'au soulèvement de 1875. La Russie et de la Serbie intervinrent en faveur des populations bosniaques. Le congrès de Berlin, en 1878 (article 25), laissa la Bosnie et l'Herzégovine sous la suzeraineté nominale du sultan, mais les plaça sous l'administration de l'Autriche-Hongrie qui les annexa en 1908. Une guerre avec la Russie et la Serbie fut évitée par la médiation allemande (1909). Le problème bosniaque constitua cependant une des causes de la Première Guerre mondiale par l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand à Sarajevo, le 28 juin 1914. La Bosnie-Herzégovine fut incluse en 1919 dans le royaume des Serbes, des Croates et des Slovènes, et dans le royaume de Croatie de 1941 à 1945 ; elle forma, en 1945, l'une des six républiques de la République populaire fédérative de Yougoslavie. Peuplée de 45 % de musulmans (au sens national que le régime de Tito a donné à ce terme), de 30 % de Serbes et de 17 % de Croates, elle était parmi les républiques les plus pauvres de la Fédération, mais connut, sous le régime de Tito, un développement industriel important. Après l'adoption du multipartisme en Yougoslavie, en janv. 1990, des élections libres furent organisées en Bosnie-Herzégovine en déc., remportées par les trois partis nationalistes représentant les communautés musulmanes, serbe et croate. Président du parti musulman, en tête aux élections, Alija Izetbegovic fut élu président de la République en déc. 1990. La question de l'indépendance bosniaque fut posée et les tensions entre communautés devinrent manifestes : résolus à rester au sein d'un État yougoslave, les Serbes de Bosnie constituèrent, à partir de sept. 1991, des provinces autonomes. Boycotté par les Serbes, le référendum de mars 1992 sur l'indépendance fut un succès. Mais Radovan Karadzic fit proclamer la république serbe de Bosnie-Herzégovine. Le conflit pour le contrôle du pays s'engagea entre l'armée bosniaque, à majorité musulmane, et les Serbes soutenus par la nouvelle Fédération yougoslave où se retrouvaient la Serbie et le Monténégro. Les forces serbes assiégèrent les principales villes musulmanes, parmi lesquelles Sarajevo, et contrôlèrent dès le mois de mai, les deux tiers du territoire. Les combats s'accompagnaient de la « purification ethnique », qui éliminait ou transférait massivement des populations pour créer des zones de peuplement homogène. Le président Izetbegovic dénonça ces crimes, demanda, à plusieurs reprises, une intervention occidentale et la levée de l'embargo sur les armes, et sollicita le soutien des pays musulmans. Tout en dénonçant les exactions, les Occidentaux limitèrent leur action à une présence humanitaire, soutenue par les forces de l'ONU, et à la diplomatie. En janv. 1993, les médiateurs Cyrus Vance et David Owen proposèrent un partage de la Bosnie en dix cantons sur une base essentiellement ethnique. D'abord approuvé par les représentants des trois parties, ce plan fut rejeté en mai 1993 par le Parlement autoproclamé des Serbes de Bosnie. Cet échec conduisit l'ONU à constituer autour de six villes assiégées à majorité musulmane des « zones de sécurité » pour les protéger des forces serbes.  En mai 1993, les Croates de Bosnie rompirent leur alliance avec les musulmans. Les combats croato-musulmans s'intensifièrent dès lors dans l'ouest du pays et le pouvoir de Sarajevo s'en trouva affaibli. À la fin de l'année 1993, la situation était bloquée, chaque belligérant cherchant à contrôler le plus possible de territoire pour peser sur les négociations internationales qui se poursuivaient en marge du conflit. En févr. 1994, le bombardement meurtrier du marché de Sarajevo conduisit l'OTAN, soutenue par l'ONU, à obliger les Serbes de Bosnie à se retirer à 20 km de la ville. Un cessez-le-feu durable s'installa à Sarajevo, mais les forces serbes reportèrent leurs offensives dans l'est de la Bosnie, notamment sur Tuzla, Srebrenica et Gorazde. Les premières frappes aériennes occidentales contre les positions serbes furent déclenchées. En mai 1994, encouragés par les puissances européennes et les États-Unis, Croates et musulmans de Bosnie formèrent une « fédération croato-musulmane » qui isolait d'autant plus les Serbes de Bosnie que Belgrade, acculée au compromis par l'embargo que subissait la Serbie, décida, en août, de suspendre le soutien qu'elle leur avait prodigué jusque-là. Durant l'été 1994, les Serbes se maintenaient sur les deux tiers du territoire malgré plusieurs offensives croato-musulmanes. Un « groupe de contact » réunissant France, Allemagne, États-Unis, Grande-Bretagne et Russie élabora un plan de partition de la Bosnie rejeté par les Serbes en août. Pour en finir avec la détermination serbe, qui s'exprima notamment par la prise en otages de plusieurs centaines de casques bleus (fin mai 1995) ainsi que par la réduction des résistances musulmanes à Srebrenica (où des milliers de musulmans furent massacrés) et à Zépa et par le bombardement de Sarajevo, les Occidentaux créèrent une Force de réaction rapide (FRR) qui mena avec l'OTAN une opération de bombardements intensifs des positions serbes en août 1995. Acculés à négocier, les Serbes durent admettre le principe du partage égal de la Bosnie avec les Croates et les musulmans, qui avaient entre-temps conquis tout l'ouest du pays. Sous la médiation de l'Américain Richard Holbrooke, le cessez-le-feu fut signé en oct. et, en nov., s'ouvrit la conférence de Dayton (Ohio). Le partage de la Bosnie entre une fédération croato-musulmane et les Serbes de Bosnie fut décidé sous le contrôle d'un haut représentant civil, Carlos Westendorp, et d'une Implementation Force (Ifor) composée de troupes américaines, françaises et britanniques déployées début 1996. La présidence tripartite revint au musulman Alija Izetbegovic, au Croate Krésimir Zubak et au Serbe Mancilo Krajisnik. Ils ne surent pas trouver une position diplomatique commune lors de l'intervention de l'OTAN au Kosovo. Les tensions se concentrèrent alors au sein de la République serbe dont l'ancien dirigeant, Radovan Karadzic, s'opposa militairement à la présidente Biljana Plasvic que soutenait l'Ifor. Une intervention de S. Milosevic en faveur d'un compromis permit la tenue d'élections anticipées et la formation d'un gouvernement modéré favorable à B. Plasvic. Mais les élections de sept. 1998 installèrent à la présidence l'ultranationaliste Nicola Poplasen, bientôt limogé par C. Westendorp.  Malgré une victoire de l'opposition social-démocrate aux élections municipales d'avr. 2000, les partis nationalistes ont renforcé leurs positions aux élections générales de nov. 2000, au sein des trois communautés et sur l'ensemble du territoire.


KARADZIC Radovan (* Savnik, Monténégro, 1945): Homme politique serbe. Psychiatre issu d'une famille paysanne, fondateur, en 1990, du parti démocratique serbe, une formation extrémiste, il devint président de la « république serbe » de Bosnie-Herzégovine créée en avr. 1992. Accusé d'être l'un des principaux responsables du « nettoyage ethnique » mené par les Serbes dans les régions passées sous leur contrôle, il fut inculpé, en nov. 1995, par le Tribunal pénal international constitué pour juger les crimes de guerre, crimes de génocide et crimes contre l'humanité commis dans l'ex-Yougoslavie. Il fut contraint à la démission par la communauté internationale en juill. 1996. En 2003, il n'avait pas encore été arrêté.

« LA BOSNIE-HERZÉGOVINE AU XXe SIÈCLE Jusqu’à la fin du xxe siècle, la Bosnie-Herzégovine a conservé une société de type pluricommunautaire héritée de la période ottomane (1463-1878), comme l’atteste la présence sur son sol de trois grandes communautés - musulmane (43,7 % de la population au recensement de 1991), serbe (31,4 %) et croate (17,3 %) - auxquelles s’ajoutent plusieurs minorités plus réduites. Sous occupation de l’Empire austro-hongrois depuis 1878, la Bosnie-Herzégovine est annexée par Vienne en 1908.

À l’issue de la Première Guerre mondiale, en 1918, elle est intégrée au royaume des Serbes, Croates et Slovènes, qui devient en 1929 le royaume de Yougoslavie.

À la suite du démantèlement de cette première Yougoslavie en avril 1941, elle est absorbée par l’État croate oustachi, avant de devenir l’une des six républiques constitutives de la nouvelle Yougoslavie créée le 29 novembre 1945. L'insertion de la Bosnie-Herzégovine dans des ensembles plurinationaux (successivement Empire ottoman, Autriche-Hongrie, Yougoslavie) ne la préserve pourtant pas complètement de la montée des nationalismes.

Dès le début du xxe siècle, les nationalistes serbes et croates la revendiquent comme partie d’une Grande Serbie ou d’une Grande Croatie à venir.

Le premier Parlement provincial, élu en 1911, est dominé par les partis communautaires.

Dans l’entre-deux-guerres, l’existence de la Bosnie-Herzégovine en tant qu’entité territoriale spécifique est menacée, le compromis serbo-croate signé le 26 août 1939 se soldant par son partage territorial.

Enfin, entre avril 1941 et mai 1945, la politique d’extermination des Juifs, des Tsiganes et des Serbes conduite par les oustachis, les violences intercommunautaires et les combats entre troupes d’occupation et mouvements de résistance entraînent la mort de quelque 320 000 personnes, soit plus de 10 % de la population. Le mouvement des Partisans, dirigé par le Parti communiste yougoslave de Josip Broz Tito, parvient à rétablir un certain équilibre intercommunautaire en restaurant la Bosnie-Herzégovine comme entité territoriale spécifique, mais ne peut effacer les peurs et les ranc œurs nées de la Seconde Guerre mondiale.

Dans la période communiste, la modernisation rapide de la société bosniaque, l’application de quotas dans la répartition des postes et la reconnaissance des Musulmans comme nation à part entière, en 1968, n’empêchent pas la reproduction des clivages communautaires au sein même de la Ligue des communistes.

Quand, en novembre 1990, les premières élections libres sont organisées en Bosnie-Herzégovine, elles sont remportées par les partis nationalistes que sont le Parti de l’action démocratique (SDA, musulman), le Parti démocratique serbe (SDS) et la Communauté démocratique croate (HDZ). L'éclatement de la deuxième Yougoslavie, en juin 1991, exacerbe les conflits entre ces partis, le SDA voulant faire de la Bosnie-Herzégovine un État unitaire que les Musulmans domineraient par leur nombre, tandis que le SDS et le HDZ cherchent à obtenir son partage territorial.

La reconnaissance de l’indépendance de la Bosnie-Herzégovine par la Communauté européenne (6 avril 1992) coïncide avec le début d’un conflit qui, en provoquant le déplacement forcé (« nettoyage ethnique ») de 2 100 000 personnes (soit plus de la moitié de la population), sonne le glas de la société pluricommunautaire bosniaque. Conclus le 21 novembre 1995 à Dayton (Ohio, États-Unis), les accords de paix. »

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