La bataille de L'EcluseUn Trafalgar médiéval.

« 1 / 2 La bataille de L'Ecluse Un Trafalgar médiéval 24 juin 1340 Dès le début de la guerre de Cent Ans, le roi Edouard III d'Angleterre fait des Pays-Bas sa base d'opérations.

Pour forcer la collaboration des Flamands, il saisit les biens de leurs compatriotes ins­ tallés en Angleterre et interdit l'exporta­ tion des laines anglaises vers la Flandre (1336).

Cet embargo atteint l'économie de Gand, de Bruges, d'Ypres.

Dès 1337, Jacob Van Artevelde, un grand bour­ geois de Gand, préconise l'alliance avec les Anglais.

Son programme le rend populaire; élu capitaine de sa ville, il ral­ lie à ses vues Bruges et Ypres; l'agita­ tion est telle que le comte de Flandre doit s'enfuir à Paris.

Le 3 décembre 1339, Edouard III s'entend avec les Fla­ mands; il lève l'embargo; il est reconnu comme roi légitime de France.

Le 6 fé­ vrier 1340, il tient sa cour à Gand où il prend solennellement le nouveau titre, introduisant les fleurs de lys dans son grand sceau et dans ses armes.

Mais ses créanciers le pressent; il doit regagner Londres pour obtenir du parlement de nouveaux subsides, laissant en otages la reine et les enfants royaux.

Pendant ce temps, la flotte du roi de France, Philippe VI, s'active dans la Manche.

Bien équipée, elle comprend, outre des nefs normandes, de nombreux bâtiments monégasques, castillans et, surtout, génois, qui ont attaqué plu­ sieurs fois les ports anglais.

Au printemps 1340, la flotte française, forte de 200 navires et de 20000 hom­ mes d'équipage, vient bloquer l'entrée du Zwyn; elle mouille à L'Ecluse, en flamand Sluis, l'avant-port de Bruges.

Le 22 juin, Edouard III veut forcer le blocus; il fait voile vers la Flandre avec 250 navires.

Le 24 juin 1340, les deux «armées de la men> se rencontrent à l'entrée du port de L'Ecluse.

Les Génois se retirent; les Français s'entendent mal avec les Castillans et sont mal comman­ dés.

Les archers gallois font pleuvoir des volées de flèches depuis les hautes nefs anglaises.

Presque tous les navires des V al ois sont coulés ou brûlés en quel­ ques heures.

La flotte française est anéantie.

Désormais, pour une longue période, les Anglais domineront la mer.

Ils pourront débarquer sur le continent comme ils le voudront.

Cependant, la fine fleur de la noblesse française ne s'émeut guère de cette défaite: presque tous les morts sont des gens du peuple.

Dans l'immédiat, Edouard III fait dé­ barquer son armée.

Toutefois, les opéra-.

tions terrestres seront bien décevantes pour lui.

Le 25 septembre 1340, une trê­ ve est conclue à Esplechin.

Prolongée trois fois, elle durera jusqu'en 1342. 2 / 2. »