LA BATAILLE DE L'ENCYCLOPÉDIE (1751-1772)
Publié le 09/12/2021
                             
                        
Extrait du document
L'oeuvre écrasante à laquelle Diderot voua sans défaillance et avec désintéressement une grande partie de sa vie mit plus de vingt ans à paraître et fut en butte aux attaques les plus violentes. UNE VASTE ENTREPRISE. A la fin du XVIIe siècle et au début du XVIIIe, de nombreux dictionnaires avaient été publiés : outre ceux de Moreri, de Bayle (1697) et le dictionnaire de Trévoux, des dictionnaires de sciences, de philosophie ou de beaux-arts avaient révélé au public l'utilité des ouvrages de vulgarisation; mais ces diverses publications n'étaient pas au courant des dernières découvertes. Il y avait une lacune à combler. Le libraire-imprimeur Le Breton conçut l'idée de faire traduire en français la Cyclopedia or Universal Dictionary of the Arts and Sciences d'Ephraïm Chambers. Cette compilation avait été publiée à Londres, en 1727, avec un succès considérable. Après des démêlés orageux avec des traducteurs étrangers, Le Breton s'adresse à Diderot, qui venait de traduire un ouvrage de médecine.
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                                                                                                                            L'oeuvre écrasante à laquelle Diderot voua sans défaillance et avec désintéressement une grandepartie de sa vie mit plus de vingt ans à paraître et fut en butte aux attaques les plus violentes.	
UNE VASTE ENTREPRISE.	
A la fin du XVIIe siècle et au début du XVIIIe, de nombreux dictionnaires avaient été publiés :outre ceux de Moreri,  de Bayle  (1697)  et le dictionnaire  de Trévoux,  des dictionnaires  desciences, de  philosophie ou  de beaux-arts avaient révélé  au public l'utilité  des ouvrages devulgarisation; 	mais ces diverses  publications  n'étaient pas au courant  des dernières	découvertes.
Il y avait une lacune à combler.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Le libraire-imprimeur Le Breton conçut l'idée de faire traduire	en français la 	Cyclopedia or Universal Dictionary of the Arts and Sciences 	d'Ephraïm Chambers.	Cette compilation avait été publiée à Londres, en 1727, avec un succès considérable.
                                                            
                                                                                
                                                                    Aprèsdes démêlés orageux avec des traducteurs étrangers, 	Le Breton s'adresse à Diderot, 	qui venait	de traduire un ouvrage de médecine.
Diderot accepte  avec enthousiasme.
                                                            
                                                                                
                                                                     Il conçoit bientôt le projet de faire oeuvre  originale :l'Encyclopédie 	ne sera  pas seulement  un répertoire  des connaissances  humaines; comme  le	dictionnaire de Bayle, elle sapera les doctrines désuètes et mettra en évidence les progrès del'esprit humain.
                                                            
                                                                                
                                                                     Le chancelier  d'Aguesseau,  favorable à l'entreprise,  scelle le privilège  le 21janvier  1746.
                                                            
                                                                                
                                                                    Diderot  s'assure  d'abord la collaboration  de d'Alembert,  déjà célèbre  commemathématicien  dans toute  l'Europe,  puis il recrute  toute une armée  de spécialistes,  depuisd'authentiques  savants jusqu'à d'obscurs  « garçons  de boutique  ».
                                                            
                                                                                
                                                                    En  1750,  il lance  unprospectus qui annonce la publication prochaine de l'oeuvre.	
LES PREMIERS ENGAGEMENTS (1751-1752).	
Le premier  tome de l'« 	Encyclopédie  ou dictionnaire  raisonné des Arts  et Métiers  par une	société de gens de lettres », 	paraît le 	1er 	juillet 1751, 	précédé d'un 	Discours préliminaire 	de	d'Alembert.
                                                            
                                                                                
                                                                    Le second tome paraît en octobre.
                                                            
                                                                                
                                                                    Les philosophes exultent, car les souscripteursaffluent; mais, en dépit de toutes les précautions prises, 	les Jésuites protestent violemment 	et	lancent des pamphlets, où ils reprochent à 	l'Encyclopédie 	de ne pas respecter la religion et de	porter préjudice à leur dictionnaire de Trévoux.
En novembre 1751, l'abbé de Prades, collaborateur de 	l'Encyclopédie, 	soutient une thèse pour	le doctorat en théologie : il est brillamment reçu.
                                                            
                                                                        
                                                                    Mais la Sorbonne le soupçonne bientôt d'avoirécrit cette thèse à l'instigation des philosophes : elle se ravise; une Assemblée générale de laFaculté de Théologie condamne comme hérétiques dix propositions de l'abbé qui, déchu de songrade, est menacé d'un décret de prise de corps.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ce n'était évidemment qu'un prétexte pouratteindre 	l'Encyclopédie  : le 7 février 1752,  un arrêt du Conseil d'Etat  supprimait les deux	premiers tomes.	
LA TRÊVE (1752-1756).	
Cependant, la  cabale contre les philosophes  soulève à son tour des protestations.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Mme de	Pompadour, par haine  des Jésuites,  s'oppose à la  persécution  des Encyclopédistes.
                                                            
                                                                                
                                                                     En mai1752,  bien que l'arrêt  du Conseil  n'ait pas été révoqué,  le gouvernement  prie Diderot  etd'Alembert de se remettre à l'ouvrage.
Aussitôt Diderot  réveille l'ardeur de ses collaborateurs.
                                                            
                                                                                
                                                                    	L'entreprise semble  entrer dans une	phase de prospérité : 	les souscriptions sont plus nombreuses que jamais; l'opinion publique est	très favorable; enfin,  M.
                                                            
                                                                                
                                                                    de Malesherbes, chargé  de la direction de  la Librairie, soutient lesEncyclopédistes.
                                                            
                                                                                
                                                                    Les quatre tomes suivants paraissent sans difficultés sérieuses (1753-1756).	
LES REVERS (1756-1760).	
Mais la cabale n'abdiquait pas : 	elle agissait seulement en sourdine.
                                                            
                                                                                
                                                                    Trois incidents vont de	nouveau attirer les foudres sur 	l'Encyclopédie.	
Le libelle des Cacouacs.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Le Mercure de France 	publie en 1757 un libelle, oeuvre d'un avocat,	qui, avec  un certain  humour,  représente  les philosophes  sous l'aspect  de sauvages  — lesCacouacs — encore plus féroces que les Caraïbes.
                                                            
                                                                                
                                                                    Bien que peu dangereux en lui-même, cepamphlet venimeux faisait rire aux dépens des Encyclopédistes.
L'article « Genève ».
                                                            
                                                                                
                                                                    	Le septième tome, paru en octobre 1757, contenait l'article 	Genève 	où	d'Alembert  encourageait  les habitants  de cette  ville à se  distraire  à la  comédie.
                                                            
                                                                                
                                                                     L'articlesoulève de bruyantes  polémiques et  suscite une sévère réponse de  Rousseau : la 	Lettre à	d'Alembert  sur les spectacles 	(1758).
                                                            
                                                                                
                                                                     D'Alembert,  effrayé, déserte peu après  et entraîne.
                                                                                                                    »
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