La bataille de GravelotteUne série d'occasions perdues.
Publié le 17/05/2020
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1 / 2 La bataille de Gravelotte
Une série d'occasions perdues
Le 12 août 1870, après les premiers
revers de la guerre franco-allemande,
Na po léon III se dessaisit du commande
ment en chef au profit de Bazaine.
Celui-ci reçoit du ministère de la Guerre
l'ordre de quitter Metz, où ses forces
se sont rassemblées, pour rejoindre Mac
Mahon à Châlons afin de protéger la capitale et de reformer les armées.
Mais
les Aliemands sont tout proches; le 14 août, ils retardent le repli français au
combat de Borny.
Bazaine ne mesure
pas l'ampleur du danger et ne hâte pas
la retraite.
Au matin du
16 août, il ordonne au gros de ses troupes, en route
pour Verdun, d'attendre aux environs de
Vionville, Rezonville et Gravelotte des
unités restées en arrière.
Vers 9 heures du matin, les Prussiens
attaquent par surprise au sud.
Quoique
fort inférieurs en nombre, ils sèment un
début de panique dans
le camp français.
Bazaine se contente de parer les coups
sans saisir l'occasion de balayer l'enne
mi.
Il laisse ses corps dispersés au lieu
d'aller au-devant des Prussiens qui le contraignent à abandonner Vionville.
Le
maréchal ne comprend pas que les Alle
mands lui barrent la route;
il croit au
contraire qu'on veut le couper de Metz
et masse ses forces en arrière, alors qu'il
faudrait
les pousser en avant.
En dépit des renforts qui ne cessent
d'affiuer, la position des Prussiens
demeure critique au milieu
de la journée.
Leur infanterie est épuisée.
Pour lui
accorder quelque répit, Alvensleben fait
donner la cavalerie qui se sacrifie en une
terrible charge.
Bazaine ne se décide tou-
16-18 août 1870
jours pas à passer à l'attaque.
Malgré cette
inertie, la situation peut encore être sau
vée: retardé au départ
de Metz, le géné
ral Ladmirault débouche à l'improviste
sur
le champ de bataille sur la gauche
prussienne qu'il entreprend aussitôt de
tourner.
Le renfort des troupes du prin
ce Frédéric-Charles compromet la
manœuvre; les Prussiens sont cependant
surpris et enregistrent de lourdes pertes.
Bazaine n'appuie pas la tentative
de Ladmirault, laissant encore échapper
une victoire certaine.
Une charge de
cavalerie permet aux Prussiens de se
ressaisir sur leur extrême gauche.
Lorsque
la nuit tombe, l'issue de la
bataille reste incertaine.
Les Français
ont malgré tout contenu les Prussiens.
Bazaine peut, s'il
le veut, l'emporter le lendemain.
Il dispose de 140000 hom
mes, alors que les Prussiens n'en ali gnent que 90000.
Mais, contre toute
attente, le maréchal invoque une pénurie
de munitions et de vivres pour rétrogra
der sur Metz où
il se laissera bientôt
enfermer.
Cette passivité d'un chef,
par ailleurs
capable, peut paraître suspecte.
On sait
aujourd'hui que Bazaine, sentant venir
le désastre et la chute du régime, a pré
féré réserver son armée pour lutter
contre une révolution populaire, à ses
yeux plus dangereuse que les Alle
mands.
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