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L'histoire est-elle une résurrection objective du passé ?

Publié le 08/12/2021

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 »          Ceci exclut toute possibilité de tirer de l'histoire des « leçons ». Car l'historien ne tire pas sa philosophie ou sa morale de ses connaissances historiques. Tout au contraire il constitue sa vision de l'histoire à partir de perspectives philosophiques, morales politiques qui la précèdent et se projettent en elle. Il en est de l'histoire comme de la mémoire individuelle ; c'est à partir des « visées », des projets présents -dirigés vers l'avenir- que les individus et les peuples reconstituent leur passé. L'histoire subjective serait donc inévitable- et par là même, osaient dire les historiens allemands au temps du nazisme, légitime. « Chaque génération se forme sa propre conception historique selon ses nécessités nationales. »          Cet antirationalisme, d'ailleurs, est lui-même un fait historique. Il reflète l'époque troublée qui est la nôtre. Le XIX ième pouvait se permettre un idéal d'objectivité parce que, malgré la révolution de 1848 et la guerre de 1870, ce fut un siècle relativement stable. Comme l'écrit P.

« Ce que vous savez des oeuvres historiques, des qualités qu'elles exigent dans l'exposé autant que des recherchesqu'elles imposent, vous paraît-il justifier ce jugement célèbre : « l'Histoire est une résurrection objective du passé »? LES GRANDES LIGNES DU PLAN Décomposons la citation, en nous aidant, pour son interprétation, des indications que nous fournissent les termes dusujet.

« Une résurrection » : cela concerne évidemment « les qualités de l'exposé », l'art de rendre vivante,présente devant les yeux du lecteur, l'image des temps écoulés et de faire ainsi de nous « les contemporains dessiècles antérieurs ».

« Objective » : cela a trait aux recherches des documents sur lesquels s'appuie l'historien, à lacritique de ces documents qu'il s'agit de confronter pour dégager la part de vérité que contient chacun d'eux ; àl'organisation impartiale de ces documents.

L'historien ne doit se laisser guider ni par des idées préconçues ni pardes sympathies qui fausseraient la juste perspective.Deux grandes parties donc que, naturellement, nous aborderons dans l'ordre qui correspond aux stades successifsdu travail de l'historien : I.

Objectivité de l'Histoire.

— II.

L'Histoire, oeuvre vivante.

— Les sous-parties du premierpoint se dégagent aisément du commentaire qui précède : a) Recherche des sources, b) Organisation des élémentsfournis par les sources.

Pour la IIe partie, vous découvrirez vous-même les subdivisions en classant vos exemples. Introduction L'Histoire est peut-être, de tous les genres littéraires, celui qui réclame, de la part de ceux qui s'y adonnent, le plusde qualités diverses.

Car l'historien doit d'abord s'attacher à réunir sur les sujets qu'il se propose de traiter, ladocumentation la plus solide et la plus minutieuse.

Il lui faut ensuite organiser ces éléments d'une manière qui rendecompte avec impartialité de ce qu'il a pris à tâche de décrire.

Il lui faut enfin faire renaître à nos yeux ces époquesdisparues et créer l'illusion de la vie.

C'est en ce sens que l'on a pu dire : « L'Histoire est une résurrection objectivedu passé.

» I.

Connaissance précise et minutieuse du passé Un ouvrage historique doit d'abord s'édifier sur des bases larges et solides.

Aussi le travail de recherche auquel ildonne lieu est-il considérable.

Thiers consacre quinze ans de sa vie à son Histoire du Consulat et de L'Empire.Quarante années furent nécessaires a Michelet pour mener à bien cette Histoire de France qu'il espéraitprimitivement achever en quatre ou six ans.

Le plus souvent la moisson est hors de proportion avec l'effort fourni.Des quarante volumes de Dangeau, Voltaire tirera une quarantaine de pages de son Siècle de Louis XIV.

Au reste,plus encore que l'abondance des documents, ce qui frappe c'est leur diversité.

Témoignages oraux d'abord quandl'ouvrage que l'historien entreprend a trait à une époque presque contemporaine.

Pour Le Siècle de Louis XIV,Voltaire interroge ceux qui furent mêlés aux événements ou leurs proches : Caumartin, Villars, lord Petersborough,les parents de Fouquet et de Mme de Maintenon.

Pour L'Histoire de Charles XII qu'il publie une douzaine d'annéesseulement après la mort du Roi, il s'adresse entre autres au maréchal de Saxe et au roi Stanislas.

A côté de cestémoignages oraux, figurent les mémoires du temps, inédits ou imprimés.

Près de deux cents volumes de cesmémoires, entre autres ceux de Dangeau et de Saint-Simon, furent consultés par Voltaire pour son Siècle de LouisXIV.

Bossuet, pour décrire la bataille de Rocroi, s'inspire étroitement d'une relation des faits de l'aide de camp deCondé : le marquis de la Moussaie.

Michelet, outre les chroniques et les chartes, consulte les oeuvres littéraires etles oeuvres d'art, et étudie jusqu'aux médailles et aux estampes.

Rien ne doit être négligé de ce qui permet derestituer dans sa note juste la physionomie d'une époque. II.

Utilisation objective des sources Une fois que l'historien a pu amasser des documents aussi abondants et aussi divers, il lui reste à les interpréter, àen dégager une peinture aussi conforme que possible à la réalité.

Gela suppose de sa part certaines qualitéspersonnelles.

D'abord l'impartialité.

Il faut, comme l'a dit Fénelon, que «le bon historien ne soit d'aucun temps nid'aucun pays ».

Il ne doit pas s'abandonner à ses sentiments personnels, même les plus nobles et, en toute autrematière, les plus légitimes.

Il doit faire taire son patriotisme et ne pas donner de parti pris le beau rôle à son paysdans les rivalités extérieures.

« Le patriotisme est une vertu, écrit Fustel de Coulanges, l'Histoire est une science ; ilne faut pas les confondre.

» A.

plus forte raison doit-il laisser de côté ses propres passions politiques et ne pasmontrer sous un jour systématiquement défavorable, dans les luttes intestines, tel clan ou tel parti qui lui déplaît.Chez Michelet, l'histoire de la Révolution, comme l'histoire de l'Ancien Régime se ressentent dangereusement de lahaine solide qu'il nourrissait contre le clergé.

Parfois même, le parti pris est conscient et l'historien asservit les faitsà la démonstration d'une thèse, s'en sert pour illustrer et pour accréditer les idées qui lui sont chères.

L'Histoire deCharles XII est inspirée par le souci de montrer que l'esprit de conquêtes n'engendre en définitive que le malheur, etLe Siècle de Louis XIV magnifie par contraste, en la personne du Grand Roi, le despote éclairé, dévoué à laprospérité de son pays.

Et c'est pour ne pas entacher d'ombre ce brillant tableau que Voltaire passe sous silence,en ce dernier ouvrage, la cruelle misère des humbles.

Jusque dans le détail perce son souci de faire de son oeuvreun instrument de combat.

Il suffit de voir comme il s'ingénie, dans le récit de la bataille de Rocroi, à prendre lecontrepied de Bossuet sur le même sujet : bien que le fait soit historique, il omet de nous montrer Condé rendantgrâces au ciel après sa victoire et s'applique à montrer comme autant de conséquences naturelles tout ce que. »

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