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L'art gothique

Publié le 06/12/2021

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Le mot gothique, utilisé péjorativement dans l'historiographie de la Renaissance, sera ensuite adopté comme terme générique pour désigner la période comprise entre la fin de l’art roman et le début de la Renaissance.

Contrairement à l'art roman, le gothique a un seul lieu de naissance et de rayonnement : le Nord de la France. Une approche politique et sociale de l'histoire de l'art permet d'interpréter toute la première phase du gothique comme le langage d’expression de la monarchie française et du pouvoir de l'Eglise, et de retracer les étapes par lesquelles le style gothique s’est répandu hors de son pays d'origine. En effet, il pénètre assez lentement dans les régions du Sud de la France. Les difficultés qu'il rencontre sont encore plus grandes en Italie, où le système des Communes résiste longuement avant de donner naissance à des états régionaux. En revanche, l’art gothique conquiert rapidement la monarchie anglaise, tandis qu'en Allemagne son affirmation, est retardée par le morcellement du pays en de nombreux fiefs, bien qu'elle soit ensuite profonde et durable.

Du point de vue technique, les caractéristiques fondamentales de l'architecture gothique sont les suivantes : introduction de la croisée d'ogives, basée sur l'arc en ogive, qui permet d'atteindre une plus grande hauteur ; concentration presque totale du poids et des poussées sur les supports, jusqu'à abolir la fonction statique des murs ; utilisation des arcs-boutants, parallèlement aux contreforts, qui existaient déjà dans l'art roman. Des piliers fasciculés se ramifient dans leur partie supérieure pour donner naissance aux arcs, formerets et doubleaux, et aux tiercerons des voûtes. De la sorte, le système des supports gagne en importance architecturale et esthétique, tandis que les murs sont allégés par d'amples fenêtres et des vitraux polychromes.

On peut déjà voir dans le déambulatoire de Saint-Denis les prémices de l'architecture gothique. Puis, ces caractères iront en se précisant dans les cathédrales de Noyon (fondée vers 1160), Notre-Dame de Paris (vers 1163), Laon (vers 1170), Nantes, Saint-Rémi à Reims (1162-81) et Soissons (fondée en 1200 env.). Mais dans ces églises, la nef et le chœur utilisent encore un système de supports alternés. Ce n'est qu'au cours du XIIIe siècle, à partir de la cathédrale de Chartres (1195-1260), puis avec celles de Reims (1211-vers 1300) et d'Amiens (1220-69), et enfin avec la cathédrale de Rouen (première moitié du XIIIe siècle), que toutes les nervures du bâtiment partent des piliers fasciculés des nefs, en donnant naissance à ce qu'on appellera le gothique rayonnant, terme emprunté aux grandes rosaces rayonnantes. Le gothique du Sud de la France mérite un détour particulier pour son architecture civile florissante (palais des Papes d'Avignon, XIVe siècle).

En Grande-Bretagne, les cathédrales gothiques acquièrent immédiatement des caractères originaux, car les architectes anglais orientent la logique de construction française vers une tendance ornementale (Wells, 1180-vers 1260; Lincoln, 1192- vers 1250). Cette tendance ornementale ne fait que s'accentuer (abbaye de Westminster, à partir de 1240 env.; cathédrale de Gloucester, à partir de 1337; chapelle du King's College à Cambridge) pour donner lieu à ce qu'on appelle le style perpendiculaire, caractérisé par l'enchevêtrement extrêmement compliqué des nervures des voûtes.

Dans les pays germaniques, où certains motifs planimétriques de l'architecture française romane finissante ont été adoptés, le gothique des cathédrales les motifs cisterciens sont revus et corrigés de façon originale à partir du XIIIe siècle : on aboutit ainsi à un sentiment nouveau de l'unité de l'espace dans les églises du gothique finissant, au XVe siècle et au début du XVIe, avec des bas-côtés situés à la même hauteur que la nef.

Dans la péninsule ibérique, l'architecture catalane d'inspiration cistercienne et les cathédrales bâties en Castille et au Portugal, inspirées des modèles français, sont marquées elles aussi par des formes originales. 

Les manifestations du gothique sont encore plus diversifiées en Italie, où celui-ci se caractérise en général par la recherche d'un équilibre entre élan vertical et horizontalité, ainsi que par la solidité des murs et la présence de fresques.

On considère les bas-reliefs consacrés à la Vierge sur le portail de Senlis, et datant de 1175 environ, comme le début de la sculpture gothique. Sur le plan de l'iconographie, la nouveauté consiste dans le dégagement des figures dans la ronde-bosse et leur insertion dans un rythme linéaire très délicat. Dans les portails du transept de Chartres (1220- vers 1225), les statues-colonnes accompagnent le rythme ascensionnel de l'architecture. L'Ange au sourire de Reims (vers 1250) et la Vierge dorée d'Amiens appartiennent à une phase de préciosité lyrique qui se démarque de l'interprétation réaliste du portail de Bourges. Vers la fin du XIIIe siècle et au cours du XIVe siècle, la sculpture française produit aussi une très riche série de statues en pierre et en ivoire de la Vierge à l'enfant, sorte de version plus intimiste des monumentales madones aux portails des églises; elle offre également de nombreux reliefs en ivoire et en métal, sous forme de diptyques ou de triptyques, ornés de figures et d'épisodes de l'Histoire Sainte.

En Angleterre, la sculpture des façades et des portails suit, avec de légères modifications, le modèle français, tandis que des touches plus marquées d'un réalisme puissant et sobre s'affirment dans la sculpture funéraire, avec les tombeaux des évêques et des chevaliers. Au XIVe siècle, les tombeaux sont de plus en plus souvent réalisés en albâtre et en cuivre doré, au fur et à mesure que le réalisme cède la place à une vision plus idéalisée.

En Allemagne, la sculpture gothique dérive également du modèle français, mais elle s'en distingue rapidement, dès la réalisation de la Porte Dorée de Freiberg en Saxe (1220-25), par un plus grand réalisme. A Bamberg, un grand maître provenant de Reims réalise le célèbre Cavalier (vers 1235) et la série des statues adossées aux piliers internes, ainsi que le tympan du portail des Princes, ouvrages d'empreinte romane par la solidité marquée des masses, mais déjà gothiques par l'âpre tension de la ligne. L'apogée du gothique allemand est atteint avec l'oeuvre du Maître de Naumburg, qui sculpte pour la cathédrale des statues et des bas-reliefs dans la balustrade du choeur, et les douze statues des fondateurs dans la nef. Le quatorzième siècle voit d’autre part l'affirmation de l'oeuvre des Parler, caractérisée par un nouveau réalisme bourgeois. La production sur bois, avec la série des Crucifix douloureux et des Vesperbilder (Pietà) est très abondante.

Très influencée par la France, la sculpture espagnole crée néanmoins des oeuvres originales comme la cathédrale de León. Tandis que dans le portail du Sarmental de Burgos (vers 1250-60), on reconnaît la main du sculpteur du Beau Dieu d'Amiens.

Les liens avec les variétés régionales de l’art roman restent plus forts en Italie. Nicola Pisano réinterprète dans un style d'empreinte gothique, mais à l'éloquence classique les encyclopédies théologiques françaises en exécutant les chaires de Pise et de Sienne (1250-68) et dans la Grande Fontaine de Pérouse. Les orientations de Giovanni Pisano sont par contre nettement européennes, et chez lui, le précieux linéarisme français se traduit en une tension violente et contrastée.

La peinture gothique française est représentée par les émaux, les vitraux, les miniatures et les tapisseries. On considère les vitraux de Saint-Rémi à Reims (fin du XIIe siècle) comme la première expression picturale du nouveau style qui se développe dans des formes classiques à Chartres et à Bourges, pour atteindre son apogée dans les vitraux de la Sainte Chapelle à Paris. Parallèlement, se développe l'art de la miniature, dont les premiers exemplaires, au début du XIIIe siècle, apparaissent dans le Nord de la France et en Angleterre.

Cologne, Vienne et Prague sont des centres artistiques importants pour la diffusion de la peinture gothique en Europe centrale. Vivacité de l'expression et accents fantastiques liés à la miniature anglaise sont des caractères que l'on relève dans les fresques de la cathédrale de Cologne.

L'école de Bohême s'affirme au XIVe siècle : son plus important représentant est le Maître de Trébon qui peint les panneaux de l'autel de Wittingau (v.1390).

En Italie, Giotto participe de façon tout à fait originale à la tendance gothique. Ambrogio et Pietro Lorenzetti en subissent l'influence, tandis que les peintres de l'école siennoise, Duccio di Buoninsegna et Simone Martini, suivent le modèle du gothique transalpin.

En Espagne, après une période marquée par l'influence française,  culminant vers 1340 avec Juan Oliver, l'influence siennoise se fait sensible, surtout en Catalogne, avec les accents dramatiques de Ferrer Bassa.

 

Gothique international (ou encore courtois, ou fleuri). Ce terme sert à indiquer le gothique des dernières décennies du XIVe siècle et du début du XVe. Ce style, qui concerne essentiellement la peinture, la miniature et les arts appliqués, prend naissance et se développe dans de nombreux centres. Du point de vue formel, on peut le définir comme l'aboutissement extrême du linéarisme ornemental et du colorisme pur du gothique.Par les échanges intenses entre les différentes cours européennes, et grâce à la circulation de textes enluminés, d'objets d'orfèvrerie, de tapisseries et de tissus, le gothique international se répand rapidement dans toute l'Europe.

 

Gothique tardif Ce terme désigne la forme d’art propre aux pays transalpins de la deuxième moitié du XVe siècle, dont le développement est simultané à la première renaissance italienne.

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