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L'art

Publié le 05/12/2021

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L’art

Si, à première vue l’art, ou les œuvres d’art ne paraissent pas vraiment utiles (morceau de musique ; un tableau, une sculpture…), elles sont du moins un plaisir pour les sens, elles nous procurent une émotion, on s’exclame alors que cela est « beau ». Pourtant un grand nombre d’objets, qui, à notre époque ne sont plus considérés que comme des œuvres d’art étaient pourtant utiles à une certaine époque loin de la notre (temples égyptien ; poteries du moyen âge…). Avant d’être admirés, ces objets répondaient pourtant à des fonctions pratiques. Ils étaient donc utiles ! En revenant à notre époque, on peu aussi trouver des objets de la vie quotidienne, répondants à «  un besoin » mais que nous trouvons également  beaux (vêtements, bijoux, voiture, maison). La question se pose donc sur les rapports entre la beauté (l’art) et l’utilité des choses (le besoin) : L’art répond t’il à un besoin ?  

Pendant l’Antiquité, les grecs avait une fâcheuse tendance, purement éthique, à unir les termes de « beau » et de « bien », donc quand Polos dit que le beau se définit par «  le plaisir et l’utilité », il emploi pour qualifier cette deuxième caractéristique non  le fait qu’elle réponde a une attente mais simplement  le fait qu’elle soit  belle. Cela peut désigner une qualité morale, on pourrait alors parler d’une «  belle » action, qui s’opposerait à «  l’utilité » car une « belle » action est quelque chose d’instantanée qui peut simplement satisfaire la personne qui la fait ou celle qui la voit (comme l’homme qui grâce a la sensibilité de ses sens, apprécie la présence et la voix d’un castrat), à ne pas confondre avec la « bonne » action qui est faite pour aider, qui est donc utile. Contrairement aux actes, l’objet qualifié de beau ne doit alors avoir une valeur que purement symbolique s’il n’est pas utiles ! Bien plus tard, au 18 eme siècle, KANT rend compte du fait du caractère désintéressé de la simple beauté: « Est beau ce qui plait dans le simple jugement (donc sans passer par la perception sensible d’après un concept de l’entendement). La conséquence évidente est qu’il doit plaire sans qu’intervienne le moindre intérêt. », Kant, Critique de la faculté de juger, 1790.

Le jugement de goût, qui doit nous décider à dire si un objet est beau ou ne l’est pas est comme le dit Kant «  un jugement dont le principe déterminant ne peut être que subjectif », c’est pourquoi le jugement esthétique ne requiert ni ne transmet de nouvelles connaissances. Il n’est utile en aucune façon. Le principe du jugement de goût ne demande rien d’autre qu’une impression, un ressenti en voyant l’objet. C’est ce que l’on appelle la satisfaction désintéressée, le principe étant de juger si une chose est belle sans avoir la possibilité de s’en servir. Kant illustre cela très bien dans sa Critique de jugement : « Ce que l’on veut savoir, c’est seulement si la seule représentation de l’objet est accompagnée en moi de plaisir, quelque soit mon indifférence pour l’existence de l’objet de cette représentation. ». Par exemple, je peux dire qu’un palais est beau sans désirer y habiter, on fait ici abstraction de tout ce qui concerne l’existence de l’objet : son nombre de pièce, combien à t’il fallu d’hommes pour le mettre sur pied…Le jugement de gout est donc bien un plaisir désintéressé.

Si bien sûr le » beau » n’a aucun caractère d’utilité, cela n’est pas le cas employé du terme « bon ». En reprenant l’exemple du palais, si l’on me demande si je le trouve beau, je répondrais alors de façon directe et désintéressée. Par contre, on utilise le qualificatif « bon » lorsqu’un objet à été testé : si je goûté un nouveau plat, je peux donc juger si celui-ci est bon ou non, et cela revient à qualifier la satisfaction d’un plaisir ou bien d’un désir. Le «  bon » a donc un certain caractère d’utilité.

Dans un sens, nous pouvons dire que la beauté est en réalité inutile et pourtant n’y a-t-il pas certaines exceptions ?

Nous pouvons grâce à Kant donner la définition suivante du beau : « Est beau ce qui plaît universellement sans concept ». Le beau est donc un jugement universel influencé par le déplaisir ou la satisfaction de façon toute désintéressée d’un objet.

Le plus difficile reste à comprendre que Kant en admettant que la beauté est liée au désintéressement,  n’écarte pas la possibilité qu’un bel objet puisse être utile. C’est la notion de beauté qu’il réfute, l’objet ne pourra donc pas être dit « beau » parce qu’il est utile ; l’idée de beauté n’ayant aucun lien avec celle d’utilité ; la beauté d’un objet ne satisfait pas le besoin. L’utilité est totalement contradictoire à la beauté. L’utilité appartient à un effet de mouvement et la beauté à la contemplation. Donc en art, si je saisis un objet comme beau, je ne peux pas le saisir en même temps comme utile, et inversement, dans la vie quotidienne si je me sers d’un objet, je ne peux pas l’appréhender comme beau.  On pourrait donc parler d’art comme d’une inutile beauté ou comme d’un objet utile !

                Bien sur en classant en deux catégorie la beauté et l’utilité, un objet peut paraitre tantôt utile, tantôt beau et être ainsi à la fois utile et beau ! Je vois bien que ce pont est beau et pourtant il m’est utile ! Et cette voiture que je trouvé très jolie, je me rends compte en la conduisant qu’elle m’est particulièrement utile ! Ces deux objets sont donc pour moi à la fois beaux et utiles. Mais peut être faut il réaliser que cet objet que je saisi comme beau n’est nécessairement pas le même que celui que je saisissais comme utile. C’est au moment ou je conduis la voiture que je réalise qu’elle m’est utile, lorsque j’en sors je me retourne, la regarde et l’admire mais elle n’est plus utile mais simplement belle.

Pour conclure je dirai que pour tout objet, artistique ou non-artistique, peut être défini subjectivement comme beau ou moins beau, cette position de gout n’a aucune forme d’utilité, et, comme Kant l’a démontré, le propre de la satisfaction esthétique est d’être désintéressée. Mais un objet ou une forme artistique peut aussi répondre à un besoin (exposition anatomique du corps humain servant à l’enseignement et l’apprentissage au Japon, est qualifiée par certains comme une exposition d’art.) : donc ici, pour certains, la beauté n’est pas mise en jeu c’est l’utilité qui domine , et pour d’autres, c’est la beauté qui domine en ne pensant pas a son utilité. Il est pourtant possible de trouver un objet beau et utile, mais c’est à chaque moment qu’on exerce l’une de ces possibilité que l’on repousse la seconde. L’art peut donc  à la fois répondre à un besoin et  être considéré comme beau, mais tout cela séparément bien entendu !

 

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