Kénya (1984-1985)
Publié le 18/09/2020
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Kénya (1984-1985)
Le redressement économique amorcé en 1983 au Kénya (19,5 millions d'habitants)
s'est traduit par un excédent de la balance des paiements de 737 millions de
francs en 1984.
Le taux d'inflation de 22% en 1983 est passé à 14,6% en 1984, et
le déficit budgétaire de 9,5% à 4,2% du produit national.
Cette reprise
économique a été ralentie par le remboursement de la dette extérieure, évaluée à
25% des exportations, et par la sécheresse qui a obligé le Kénya à importer 60
000 tonnes de céréales par mois.
Coût de cette opération: 20 millions de dollars
pour la seule année 1984.
La sécheresse a d'autre part entraîné une dégradation
des conditions sanitaires, et au début de 1985, six provinces sur huit, dont la
capitale Nairobi, étaient touchées par le choléra.
La mise sur la touche de Charles Njonjo, ancien ministre des Affaires
constitutionnelles, accusé de vouloir prendre le pouvoir, l'éviction des
Kikuyous (20% de la population) des postes importants du gouvernement et de
l'armée au profit des Kalenjins minoritaires, menaçaient un équilibre ethnique
déjà fragile.
Le gouvernement a aussi été confronté à la grogne du clergé, qui
lui reprochait notamment l'installation de trois camps, destinée à réduire le
taux annuel de croissance démographique (4%), en stérilisant chaque année neuf
cents femmes issues du milieu rural.
Face à ce marasme social, le président Arap Moi (chef du parti unique, le KANU,
Kenya African National Union), a choisi la fermeté.
L'université de Nairobi a
été fermée en février 1985 à la suite de violents affrontements entre les forces
de l'ordre et les étudiants qui protestaient contre l'autoritarisme du
gouvernement.
A partir de janvier 1985, tous les fonctionnaires ont été obligés
de s'inscrire au parti unique et de payer une cotisation annuelle.
Cette mesure
a été étendue à la communauté indo-pakistanaise (150 000 personnes) tandis que
les Blancs de nationalité kenyane (2 000 personnes) ont été priés de taire leurs
critiques et de s'identifier au pouvoir..
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