Julien Sorel est-il un personnage égoïste ?

« Julien est-il un personnage égoïste ? Apolline Caillot 1G2 Le Rouge et le Noir de Stendhal, œuvre phare du XIX e siècle, narre l’histoire d’un singulier personnage, Julien Sorrel, fils de charpentier ambitieux qui cherche à s’élever dans la société.

Julien est un personnage orgueilleux et plein d’ambitions, et certains lecteurs pourraient ainsi en déduire qu’il est égoïste.

Julien donne lui-même la définition d’égoïsme, un vice que la société lui a appris à connaître : « Ma foi, pas si bête ; chacun pour soi dans ce désert d'égoïsme qu'on appelle la vie.

».

On peut également le définir comme une attitude ou conduite de celui qui, le plus souvent consciemment, ne se préoccupe que de son intérêt ou de son plaisir propre au détriment ou au mépris de celui d'autrui.

Mais on peut alors se demander si Julien est un personnage égoïste.

A première vue, le jeune Sorel apparaît comme un personnage égoïste du fait de son ambition d’arriviste.

Mais, lorsqu’il connaît le véritable amour, il dévoile l’image d’un homme dévoué.

Surtout, Julien est un personnage romantique contrasté, tiraillé entre ambition et amour. A première vue, le jeune Sorel apparaît comme un personnage égoïste du fait de son ambition d’arriviste.

En effet son amour propre est une caractéristique souvent mentionnée et plus que présente chez Julien qui est très orgueilleux.

Il est convaincu d’être amené à faire de grandes choses, et ne veut pas uniquement une ascension sociale, mais aussi du respect, de la grandeur, du mérite.

Il possède une forte volonté d’être quelqu’un et il aspire également à de grandes actions héroïques.

Il ne veut pas seulement être riche, ou bien vivre mais aussi le prestige d’un statut social élevé.

De ce fait, son objectif d’atteindre les hauts sommets de la société est purement et uniquement personnelle.

La ligne de conduite qu’il suit fervemment à pour unique but de lui apporter le succès qu’il désir tant, à lui et à lui seul.

On observe cette grande ambition à diverse moment du livre comme il refuse plusieurs fois des propositions, comme la demande en mariage d’Elisa ou le partenariat commercial avec Fouqué, cela parce qu’elles ne lui permettaient pas d’atteindre la situation la plus favorable pour lui, représentant ainsi une entrave à son projet.

Pour réaliser son ambition deux possibilité s’offrent à lui : la voie ecclésiastique ou la voie militaire. Symbolisé par le noir, couleur est de la soutane, l’habit ecclésiastique, c’est la voie religieuse que choisit d’abord Julien en suivant son éducation notamment du latin chez l’abbé Chelan à Verrière puis avec l’abbé Pirard au séminaire de Besançon.

Mais son intérêt pour la religion n’est que purement esthétique comme nous le prouve le passage où c’est la beauté de la procession lors de la venue du Roi qui touche sa sensibilité pour le sublime.

L’autre voie à suivre est celle de l’armée, symbolisé par le rouge, la couleur des uniformes sous le 1 er Empire de Napoléon.

Julien évoque souvent, avec nostalgique, l’époque durant laquelle Bonaparte permettait à la jeunesse pauvre d’atteindre l’ascension sociale.

Ses aspirations militaires sont véritablement réanimées lors du défilé militaire durant lequel il fait partie de la garde d’honneur mais aussi lorsqu’il est habilité au poste de lieutenant des hussards à Strasbourg, un moment de grande joie pour le jeune homme.

Toutefois, Julien trouve un chemin alternatif pour gravir les échelons de la société : la séduction.

Il va jouer de son physique avantageux, et de sa grande culture pour tout d’abord conquérir Mme de Rénal, non pas par amour pour elle, mais comme moyen de s’élever socialement.

Certain de la profondeur de l’amour que lui voue Mme de Rénal, alors que lui ne donne rien en retour, il va alors volontairement l’asservir au moyen d’un caractère ombrageux.

Il n’hésite pas alors à la manipuler en se jouant de ses sentiments comme lorsqu’il tente de saisir sa main, l’entraînant dans des états de déprime et de profondes remises en question .

Même connaissant les risques de scandales qu’entraînerait une liaison pour Mme de Rénal, il se fiche de la compromettre et ne la voit que comme un objectif à atteindre, abordant chacune de ses tentatives de séduction comme une bataille.

Il l’a conduit souvent. »