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Joseph Cugnot

Publié le 16/05/2020

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« Joseph Cugnot Une gravure largement répandue dans les livres d'histoire élémentaire montre un grossier chariot à trois roues muni à l'avant d'unevolumineuse machinerie à vapeur, heurtant de sa chaudière un pan de mur, et le renversant.

La légende nous apprend qu'il s'agit dupremier essai du fardier de Cugnot, essai qui aurait été aussi le dernier à la suite de cet accident.

Il y eut au cours du XIXe sièclequelques disputes au sujet de l'exactitude de cette anecdote ; on s'accorde maintenant pour la trouver fausse.

Cependant le fardierexiste encore et demeure un curieux témoignage de l'esprit inventif d'un précurseur. Sur l'homme lui-même, nous savons très peu de choses ; à peine l'essentiel d'une fiche d'état civil.

C'était un Meusien, Nicolas-JosephCugnot, né à Void le 25 février 1725 d'une famille de cultivateurs ; il devait mourir à Paris le 10 octobre 1804.

Dans la première partiede son existence, il avait servi comme ingénieur dans les armées de l'impératrice Marie-Thérèse.

Il dut ainsi prendre part à la guerrede Sept ans, mais nous ne savons pas où il fit ses études, quel grade il reçut ni à quelles opérations militaires il participa.

Peu de tempsaprès la fin de la guerre, vers 1763 sans doute, il quitta l'armée et vint vivre à Paris ; à partir de ce moment il commença à rédiger desouvrages militaires et à réaliser quelques inventions dont l'idée lui était venue au cours de ses campagnes. Cugnot ne retira pas de ses services militaires de célébrité particulière mais il y acquit l'estime et l'amitié de quelques généraux.

Aussi,lorsqu'il présenta sa première invention, un nouveau type de fusil, fut-elle accueillie avec intérêt ; le fusil de Cugnot fut adopté pourl'armement des houlans et, au dire de certains biographes, attira sur son inventeur l'attention du maréchal de Saxe.

Peu de tempsaprès, en 1766, fut imprimé le premier ouvrage de Cugnot : Éléments de l'Art militaire ancien et moderne, puis en 1769, La Fortificationde campagne théorique et pratique.

Ce dernier livre connut un certain succès, il reçut les éloges du maréchal d'Estrées, et une éditionallemande fut publiée en 1773.

Le nom de Cugnot commençait à être connu dans les milieux militaires ; on savait qu'il avait imaginéaussi une nouvelle planchette à alidade pour les relevés topographiques.

Ainsi il trouva quelques concours et peut-être celui dumaréchal de Saxe, pour faire construire le véhicule auquel il pensait déjà depuis dix ou quinze ans. Son projet était audacieux pour l'époque ; bien des inventeurs avaient imaginé des véhicules automatiques propulsés par des pédalesou des systèmes compliqués mus par la force musculaire de l'homme.

Mais appliquer la force de la vapeur à un tel usage restait dudomaine de l'utopie.

Le seul modèle de machine à vapeur qui ait encore trouvé une application pratique, était celui imaginé parNewcomen.

Il était constitué d'un cylindre recevant par une extrémité la vapeur qui faisait déplacer le piston dans un sens ; le pistonétant arrivé à bout de course, une injection d'eau froide favorisait la condensation de la vapeur et la pression atmosphérique repoussaitle piston à son point de départ.

C'était une machine à simple effet, dont on se servait pour actionner, par le moyen d'un balancier àchaîne, les pompes extrayant l'eau des mines.

On ne savait pas l'utiliser pour animer d'autres sortes de machines.

Lorsque Cugnot fitconstruire son véhicule, Watt commençait à peine ses observations qui ne devaient avoir leurs effets que quinze ans plus tard. Cugnot utilisa deux corps de pompe du type de Newcomen, et sut y ajouter les dispositifs nécessaires pour les alimenteralternativement et pour transmettre le mouvement de va-et-vient des pistons au moyeu de la roue avant de sa voiture.

Il fut ainsi lepremier à réaliser la transformation du mouvement linéaire de la machine à vapeur en mouvement de rotation.

Cette transformation sefaisait par l'intermédiaire d'une roue à rochet et d'un cliquet relié à la tige du piston correspondant par une chaîne.

Il y avait même undispositif de marche arrière ; la roue avant supportait toute la machinerie, elle était motrice et en même temps directrice. Cugnot avait entrepris la construction d'un premier modèle, de dimensions réduites, vers 1768, lorsqu'un officier suisse proposa augouvernement le projet d'un véhicule à vapeur.

Le lieutenant général de l'artillerie, de Gribeauval, qui avait été le supérieur de Cugnot,demanda l'avis de l'ingénieur français.

On constata alors que le projet de Cugnot était très avancé et c'est ainsi que la voiture futachevée aux frais de l'État.

Elle fut essayée en présence du duc de Choiseul et de Gribeauval.

Chargée de quatre personnes, ellemarchait à la vitesse de 2 000 toises environ (soit 4 km) à l'heure ; mais sa chaudière mal constituée se trouvait épuisée après unquart d'heure de marche.

Comme elle paraissait capable de traîner de gros fardeaux et utilisable à ce titre par l'artillerie, il fut décidéqu'un modèle plus grand serait réalisé et essayé dans de bonnes conditions. Entreprise en avril 1770, la deuxième voiture de Cugnot fut terminée au mois de juillet.

Les pompes avaient été commandées parGribeauval à la fonderie de Strasbourg ; les autres pièces avaient été faites par Brezin, qui exécuta sans doute à l'Arsenal de Paris tousles travaux d'assemblage.

Les frais s'élevaient à 20 000 livres.

Mais la voiture ne subit jamais les essais officiels.

La chute de Choiseulen fut la cause.

Elle demeura à l'Arsenal, pendant trente ans, abandonnée sous un appentis. Cugnot qui avait publié un troisième ouvrage : Théorie de la fortification, en 1778, reçut une pension de 600 livres ; puis son nom etson invention tombèrent complètement dans l'oubli.

On reparla pourtant encore de lui sous le Directoire, mais à ce moment-là, encore,les événements politiques lui furent défavorables. Bonaparte venait d'être élu à l'Institut en décembre 1797 et l'un de ses rares actes d'académicien fut de transmettre à ses collègues dela première classe (sciences physiques et mathématiques) une note de L.-N.

Rolland, commissaire général de l'artillerie.

Rollandrappelait l'existence de la voiture de Cugnot à l'Arsenal.

Une commission fut nommée, comprenant Bonaparte, Périer, Coulomb etProny, pour examiner le véhicule et demander à Cugnot de procéder à un essai.

Il semble bien que des essais eurent lieu, maisBonaparte partit pour l'Égypte et le rapport ne fut jamais écrit. Un peu plus tard, au début de 1880, Cugnot demanda le rétablissement de sa pension et l'obtint, sur un rapport favorable del'Académie.

En 1799, Molard avait demandé que le véhicule fût transporté de l'Arsenal au Conservatoire national des Arts et Métiers ; ily eut encore quelques notes élogieuses et Rolland tenta en vain de provoquer des essais qui ranimeraient l'intérêt sur l'invention.

Maisle transfert eut lieu, et le fardier de Cugnot fut définitivement classé comme pièce de collection.. »

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