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Joseph Babinski

Publié le 16/05/2020

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« Joseph Babinski Babinski, qui a dominé pendant près de quarante ans toute la neurologie française, est né à Paris le 17 novembre 1857.

Il était lesecond fils d'une famille polonaise qui, fuyant les persécutions tsaristes, s'était réfugiée en France.

Son père, ingénieur de grandeculture scientifique, ayant pris part à un soulèvement, fut forcé de s'expatrier pour échapper à l'internement en Sibérie, mais à lamoindre rumeur d'insurrection, il repartait, laissant sa femme et ses deux fils en France, pour se mettre au service de cette cause sinoble : l'indépendance de la Pologne.

En 1864, quand les patriotes polonais furent anéantis, il fut assez heureux pour échapper auxprisons russes et revint à Paris.

Pour un temps seulement, car il repartait l'année suivante pour le Pérou, alors en pleine guerre civile.Quand il rentra en France, ce fut encore la guerre, puis de nouveau l'insurrection.

Le calme vint enfin, la famille émigra des Batignolles,où le jeune Babinski avait fréquenté l'humble école polonaise, pour habiter le quartier du Montparnasse ; le vieux révolutionnaire avaittrouvé un emploi de bibliothécaire à l'École des Mines. A côté de ce père trop absorbé par une vie agitée et des déplacements constants, il y avait une mère au caractère ferme et tendre à lafois, et l'empreinte profonde que Babinski avait conservée de son enfance était toute pleine de son souvenir. Sous cette double influence se développèrent en lui ce culte de l'honneur, cette probité, ce besoin d'indépendance, cet amour dessciences exactes qui l'ont entraîné hors des sentiers battus, et aussi cette bonté et cette sensibilité exquises qui le rendaient siprofondément humain. Après les premières étapes de l'externat et de l'internat rapidement franchies, après une année de service militaire à Lille, Babinski, en1886, est chef de clinique auprès de C harcot, alors à l'apogée de sa gloire.

Son internat chez Legrand du Saulle et chez Vulpian, sathèse de doctorat sur la sclérose en plaques, les principes d'anatomie pathologique qu'il avait acquis dans les laboratoires de Cornil etde Ranvier l'avaient préparé à ce poste. A cette époque, on s'occupait fort de l'hystérie dont le polymorphisme intéressait les médecins et dont les manifestations spectaculairesplaisaient aux littérateurs.

Babinski, frappé de la difficulté que l'on avait à différencier certaines paralysies organiques des troubleshystériques qu'il voyait instantanément et complètement disparaître sous des influences diverses, s'attacha à rechercher des signesobjectifs, mesurables et contrôlables par tous, décelant l'atteinte indiscutable de la cellule nerveuse. C'est cette idée qui dirigea toute son Oeuvre.

C 'est elle qui le mena à démontrer, en 1893, qu'il n'existait aucune perturbation desréflexes tendineux dans les paralysies et les contractures hystériques.

C'est elle qui lui fit découvrir en 1896 le signe de l'orteil. Cette découverte, dont le texte tient en vingt lignes, allait bouleverser toute la séméiologie nerveuse.

Pour la première fois, on allaitposséder, en neurologie, un signe de recherche facile qui ne prêtait à aucune discussion, à aucune équivoque et qui avait tous lescaractères d'une loi : l'universalité et la constance. Puis, avec la même méthode, cherchant toujours les symptômes objectifs, indépendants de la volonté du malade, Babinski enrichit laséméiologie nerveuse de toute une série de signes précieux. En possession de ces bases solides qui lui permettaient d'affirmer l'existence d'une lésion organique, il put délimiter, et faire rentrerdans des frontières plus étroites, l'hystérie que des faits mal observés avaient fait déborder dans toute la pathologie.

Il arriva ainsi àdémembrer l'hystérie traditionnelle et à la réduire à un état psychique, le pithiatisme, c'est-à-dire l'ensemble des troubles qui sontsusceptibles de disparaître sous l'influence de la persuasion seule. Babinski s'est aussi consacré à l'étude des lésions cérébelleuses.

De lui sont ces recherches sur l'hypermétrie, l'asynergie,l'adiadococinésie et la catalepsie cérébelleuse.

On retrouve encore sa signature dans le syndrome de Babinski-Nageotte, dans lesyndrome de Babinski-Vasquez, dans le syndrome adiposo-génital, qu'il signala avant FrOelich. Enfin, par l'étude minutieuse des réflexes de défense et des troubles de la sensibilité qu'il fit avec Jarkowski, il montra la possibilité delocaliser, par la seule clinique, les tumeurs médullaires. Babinski a peu écrit.

Son enseignement fut surtout oral.

Une foule de médecins français et étrangers, d'étudiants se pressait à sesconsultations de la Pitié.

Il parlait peu, mais ses gestes étaient déjà une leçon qui s'est perpétuée d'ailleurs dans la pratique de toutneurologiste. Pendant les mois d'été, une fois par semaine, il faisait une leçon au grand amphithéâtre de la Pitié.

Timide, anxieux, Babinskiappréhendait toujours le moment où il allait prendre la parole.

Avec un débit un peu haché, il exposait simplement les grands points dela séméiologie nerveuse, et l'autorité, la logique qu'il apportait dans son raisonnement soulevaient les applaudissements de l'auditoire. La renommée de Babinski devint rapidement mondiale.

Dans les congrès, des acclamations prolongées saluaient son arrivée.

Danstous les traités, s'inscrivait la vérification des signes qu'il avait trouvés.

Pas un médecin, pas un étudiant qui ne connaisse la valeur dusigne de l'orteil.

On croyait que ce géant était fait pour vivre longtemps.

Mais en 1930, survint la mort de son frère, qui mit un terme àcette affection légendaire.

Dès lors, ce fut pour Babinski le plus complet désarroi.

Tout en gardant intactes ses facultés d'intelligence,inquiet de l'avenir plein de menaces qui semblait se dresser devant la Pologne et la France, il cessa de sortir, d'assister aux séances dela Société de neurologie, déclina et s'éteignit le 29 octobre 1932, sans souffrances, sans les infirmités qu'il redoutait. Et celui qui, non seulement a enrichi de certitudes nouvelles le domaine de la science, mais encore a donné à tous les neurologues uneméthode simple, pratique, infaillible pour le diagnostic des maladies nerveuses, repose maintenant, auprès de ses parents et de sonfrère, dans ce cimetière polonais de Montmorency d'où l'on domine Paris.. »

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