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José de Churriguera (et ses frères)1625-1725Le nom des Churriguera connaît une célébrité pour le moins équivoque.

Publié le 22/05/2020

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« José de Churriguera (et ses frères) 1625-1725 Le nom des Churriguera connaît une célébrité pour le moins équivoque.

Et déjà Jovellanos, qui ne trouvait pas de termes assez méprisants pour qualifier les édifices de style “ churrigueresque ”, observait que José, membre le plus éminent de la famille, a sans doute été “ le moins insensé ” de ces artistes qui portèrent leur art à “ ce point extrême de corruption où doivent atteindre les calamités publiques, pour que du mal naisse le remède ”. Corruption — et n'est-ce point en effet, paradoxalement, le mot qui convient pour décrire ce style où un décor profus et bruissant prolifère par plaques sur les monuments, comme une somptueuse moisissure ? — qui s'était répandue, des Pouilles au Mexique, sur toutes les terres d'influence hispanique, et dont le Portail de l'Hospicio Provincial de Madrid, conçu par Pedro de Ribera, discipline de José de Churriguera, et la Sacristie de la Chartreuse de Grenade marquent précisément le point extrême. La critique moderne a restitué à José de Churriguera sa figure véritable, distinguant parmi les multiples réalisations qui lui étaient attribuées jusque-là celles — très peu nombreuses — qui lui reviennent en propre.

Tandis que son œ uvre se rétrécissait ainsi singulièrement, les autres membres de sa famille — et d'abord ses deux frères cadets, Joaquin (1674-1724) et Alberto (1676-1750) — surgissaient de l'ombre où les avait relégués la critique néo-classique, peu soucieuse, dans la lutte qu'elle menait pour imposer les règles académiques, de nuancer les jugements qu'elle portait sur un style qui n'en tenait aucun compte.

De fait, mis à part les retables de bois sculpté et doré et quelques portails au décor relativement fouillé, ce ne sont pas le Palais Goyenoche — dont, en quelques coups de gomme, Villanueva fit celui, néo-classique, de l'Académie San Fernando — ou l'austère village de Nuevo Bastàn, tracé au cordeau sur la haute plaine de la Alcarria, à quelque distance de Alcalà de Henares, pour le même don Juan de Goyeneche, trésorier d'Isabelle Farnèse, qui nous inciteraient à réviser le jugement de Jovellanos.

Réalisations modestes, disons-le, et sans grande originalité, au surplus fort peu exubérantes et “ borrominesques ” (comme on disait alors).

Par une ironie dont elle est coutumière, l'Histoire aurait-elle voulu que la célébrité vînt à un architecte de second ordre d'avoir prêté son nom à un style bientôt abhorré et que ses propres œ uvres n'annonçaient en rien ? Cependant, à travers les jugements féroces portés sur José de Churriguera — Llaguno le disait “ suberbo ”, “ insubordinado ” et “ presuntuoso ” — et ses émules, ainsi que sur les courtisans des derniers souverains de la Maison d'Autriche et des premiers Bourbons qui furent leurs commanditaires, et par-delà les rivalités ecclésiastiques qui firent cortège aux travaux de la Cathédrale Neuve de Salamanque, nous pressentons une opposition plus profonde (et qui n'était pas seulement affaire de goût) à l'égard d'un style dont la signification historique reste à définir et d'une entreprise — celle d'une famille tout entière — dont on ne peut juger seulement en termes esthétiques ou d'attributions. C'est à l'appui de leur frère aîné que Joaquin et Alberto durent d'obtenir, l'un succédant à l'autre, la charge de maître d' œ uvre de la Cathédrale de Salamanque et leur audience en cette ville, et chacun des membres de cette nombreuse famille était reçu en province comme le représentant du célèbre “ ensemblador ” madrilène.

Si diverses — sinon contradictoires —. »

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