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Jomo Kenyatta

Publié le 16/05/2020

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« Jomo Kenyatta Jomo Kenyatta, Premier ministre, puis président du Kenya après que le pays eut acquis son indépendance vis-à-vis de la Grande-Bretagne, est sans doutené en 1893.

C'est dans une école de la Mission d'Écosse qu'il fit ses études.

Connu d'abord sous le nom de Johnstone Kamau Ngengi, il changea son nomen Jomo Kenyatta pour des raisons de nationalisme culturel. C'est en mars 1929 que Jomo Kenyatta s'est, pour la première fois, rendu en Grande-Bretagne.

De retour au Kenya entre septembre 1930 et mai 1931, ilrepartit pour la Grande-Bretagne tandis que, dans son propre pays d'où il devait rester absent jusqu'en 1946, son nom s'auréolait de légende.

Il déploya enGrande-Bretagne une activité multiple de nationaliste kikuyu (ou kikouyou), de patriote kenyan et de panafricaniste convaincu, intervenant dans desmeetings et écrivant des articles pour diverses publications, correspondant même, de façon suivie, avec le secrétaire aux C olonies sur des sujets allant dela réforme agraire à l'excision des femmes kikuyu.

Kikuyu lui-même, et nationaliste, le jeune Kenyatta était choqué par l'insistance des missionnaireschrétiens à s'opposer à cette coutume.

C 'est sur ce sujet qu'il obtint une entrevue avec l'archevêque de Canterbury et avec le modérateur de l'Églised'Écosse.

La coutume survit encore de nos jours, mais connaît chez les Kikuyu une moindre extension. En 1938, Kenyatta publie A u pied du mont Kenya, ouvrage d'anthropologie culturelle préfacé par Malinovski, qui se présentait comme une défense et uneexplication de la culture et des institutions traditionnelles des Kikuyu.

C'était à la fois un ouvrage de sciences humaines, et une profession de foi politique,dont l'influence est restée longtemps vivace. En 1945, Kenyatta contribua à organiser le Ve Congrès panafricain réuni à Manchester, en Grande Bretagne.

Ce fut un congrès historique, car il marqual'africanisation du mouvement panafricain : longtemps dirigé par les Noirs d'A mérique et des Caraïbes, il revenait aux mains des Africains eux-mêmes.

Unautre organisateur de ce congrès, et dont le nom sera retenu par l'Histoire, était Kwame Nkrumah, qui devait être le premier président du Ghana. En 1946, Kenyatta revint au Kenya pour insuffler une vie nouvelle à l'Union africaine du Kenya (KA U), qui était un parti nationaliste.

Le manque de terresexaspérait le sentiment de dépossession des Kikuyu.

Kenyatta devint bientôt le symbole de la résistance et de tous les espoirs de libération.

En 1952,l'état d'urgence fut décrété au Kenya : l'insurrection mau-mau venait d'éclater.

Kenyatta fut accusé d'avoir aidé et organisé le mouvement, et traduit enjustice.

L'audience du procès fut internationale non seulement par les échos qu'il éveilla dans le monde entier, mais aussi parce qu'une équipe composéed'avocats de différents pays participa à la défense de Kenyatta.

C elle-ci fut conduite par Pritt, un célèbre avocat britannique.

Kenyatta fut jugé coupable etpassa les sept années suivantes en prison. Le péril mau-mau ayant disparu en 1960, Kenyatta réapparut avec la stature d'un héros national (à l'instar de Mandela au début des années 90) et prit ladirection de l'Union nationale africaine du Kenya (KANU) nouvellement formée.

Après la victoire électorale de ce parti sur l'Union démocratique africaine duKenya (KADU), Kenyatta mena le pays sur la voie de l'indépendance, obtenue le 12 décembre 1963.

Kenyatta devint P remier ministre du nouvel État.

Un anplus tard, la république ayant été proclamée, il en devint le président. Kenyatta n'avait aucun désir de voir le Kenya devenir de jure un État monopartite, encore qu'aucun mouvement d'opposition n'ait eu la vie longue.

La KA DUse dissolut pour se fondre, en 1964, dans la KANU, qui détenait le pouvoir.

L'ancienne KADU d'opposition se situait à la droite du parti au pouvoir, ce quidevait conduire l'aile gauche de ce parti à manifester, en 1965, son mécontentement avant de s'en séparer pour former l'Union du peuple du Kenya (KPU)avec à sa tête Oginga Odinga, ancien bras droit de Kenyatta au KANU.

Odinga appartenait à l'ethnie luo, et cette scission ne fit qu'aggraver les tensionsqui, dans le jeu politique kenyan, opposaient les Luo et les Kikuyu. Jusqu'en 1969, l'inspirateur et l'innovateur du KA NU fut Tom Mboya, un Luo, mais dont le centre de gravité politique était Nairobi plutôt que le Luoland.Mboya fut peut-être le plus brillant ministre de Kenyatta, et on voyait généralement en lui le futur président du Kenya.

Mais Mboya fut assassiné en 1969,ce qui plaça Kenyatta face à la plus grave crise politique qu'ait connue le pays depuis l'indépendance.

Bien que, de son vivant, Mboya n'ait guère étépopulaire parmi ses congénères luo, son assassinat fit de lui un martyr.

Une vague de violence anti-kikuyu déferla sur le pays, quelques Kikuyu furent tuésau Luoland, et l'automobile de Kenyatta fut lapidée dans les rues de Nairobi.

Les Kikuyu répondirent en se liant par des serments secrets de fidélité àKenyatta ; ces serments étaient en partie une reviviscence des pratiques en honneur lors de la rébellion mau-mau, où les serments d'allégeance, obtenuspar la contrainte et l'intimidation, étaient l'occasion de cérémonies. En octobre 1969, Kenyatta décida de se rendre au Luoland, en partie dans l'intention d'y rétablir son autorité.

Le prétexte officiel du déplacement étaitl'ouverture, à Kisumu, d'un hôpital construit grâce à l'aide soviétique.

Au cours de son allocution, Kenyatta s'en prit aux Luo, provoquant ainsi l'hostilité del'assistance.

Les gardes du corps du président tirèrent sur la foule, tuant plusieurs personnes et faisant un grand nombre de blessés.

Le parti d'opposition,la KADU, fut interdit peu après, et ses dirigeants (dont Oginga Odinga) furent incarcérés.

C e fut le retour du Kenya au régime monopartite. Après l'interdiction de l'opposition, des élections nationales eurent lieu en 1969, opposant des candidats isolés qui se réclamaient tous du même parti : ilrestait ainsi une réelle possibilité de choix, et l'électorat trancha en faveur d'un renouvellement de ses représentants.

D'autres élections nationales eurentlieu en 1974, entraînant, elles aussi, un semblable renouvellement du parlement.

Mais ces deux consultations ne remirent pas en question la présidence :Kenyatta en sortait incontesté. En 1975, une des personnalités kenyanes les plus populaires et les plus critiques à l'égard du régime, Josiah Nwangi Kariuki, était assassiné dans descirconstances impliquant si ce n'est la complicité, du moins une certaine passivité du gouvernement.

Kenyatta dut alors affronter une nouvelle crisepolitique qui se traduisit tant par des manifestations d'étudiants que par la méfiance du parlement.

C elui-ci nomma de sa propre initiative une commissiond'enquête sur l'assassinat de Kariuki ; dans ses conclusions, celle-ci demanda la suspension du chef de la police et des services généraux, tous deuxayant, selon elle, cherché à dissimuler la vérité sur cette affaire.

Le contrôle de Kenyatta sur le parlement en fut affaibli.

En outre, les dissensions entreKikuyu étaient de plus en plus manifestes : l'assise ethnique du régime s'effritait. La méthode de gouvernement de Kenyatta avait entraîné au Kenya l'apparition d'une classe favorisée, conséquence de la création d'un secteur privéindigène étroitement lié au monde occidental.

La femme de Jomo Kenyatta, Mama Ngima, fut un personnage contesté en raison de ses nombreuses attachesavec le monde des finances.

Sa fille, Margaret Kenyatta, a été nommée maire de la ville de Nairobi.

L'africanisation du commerce fut vigoureusementencouragée, souvent aux dépens des Asiatiques kenyans.

L'ancienne suprématie blanche du Kenya a été progressivement investie, soit par secteursentiers, par la nouvelle élite noire fortunée, soit par parcelles, par la paysannerie. En raison de sa longue carrière politique, Kenyatta est considéré comme l'une des figures les plus marquantes de la première génération de dirigeantsafricains.

L'Organisation de l'Unité africaine fit appel à sa médiation en 1964 dans l'affaire du C ongo.

C'est au Kenya que les mouvements de libérationrivaux d'A ngola tentèrent de se rapprocher en juin 1975.

Et c'est cette même année que le gouvernement britannique demanda à Kenyatta d'intervenir enfaveur de Dennis Hills, ce professeur britannique condamné à mort par Idi A min Dada, président de l'Ouganda.

Si les missions de bons offices de Kenyattan'ont pas toujours rencontré le succès, il n'en reste pas moins que l'homme a joui, dans les sphères politiques africaines et internationales, d'un prestigecertain.. »

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