Databac

John Winthrop

Publié le 16/05/2020

Extrait du document

Ci-dessous un extrait traitant le sujet : John Winthrop Ce document contient 1528 mots soit 3 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Histoire-géographie.

« John Winthrop John Winthrop le fondateur de la Colonie de la Baie, au coeur du Massachusetts est un homme austère et redoutable au visage effilé, à la barbe pointue, aunez long que prolonge vers le large front l'arcade sourcilière à la courbe très accentuée entourant de grands yeux intenses.

Dans ce regard rêveur et dans labouche épaisse, nous discernons la forte passion et la sensualité d'un homme qui révéla en Amérique de grandes qualités d'administrateur et d'hommed'État.

Rien pourtant ne semblait le destiner à tant de gloire dans les terres lointaines de C harles Ier.

Ce contemporain de William Bradford était né en 1588à Groton dans le Suffolk.

Il était le petit-fils d'un marchand de drap londonien assez riche pour acheter sous Henry VIII une partie d'un monastère.

Héritierd'un domaine, John Winthrop avait vécu en gentleman.

Il avait reçu l'éducation de son milieu social, entrant à Trinity C ollege, Cambridge, à quinze ans.

Acette époque, il se convertit aux vues des puritains en matière religieuse.

Peu après, à dix-sept ans, il épouse la première de ses quatre femmes qui devaitmourir après lui avoir donné dix enfants.

Conversion et mariage auront des répercussions imprévisibles sur la carrière du propriétaire terrien. Deux ans après son entrée à Trinity, le futur gouverneur rentre à Groton où il vit chichement avec sa femme.

La récession économique touche gravement lecomté.

Un instant, il songe à émigrer en Irlande sans parvenir à s'arracher à sa terre.

Puis il étudie le droit à Londres, sollicite et obtient des charges dejustice.

Mais celles-ci sont mal rétribuées.

De plus, Winthrop se sent menacé par son appartenance au milieu puritain.

C e père d'une famille de plus en plusnombreuse ne peut espérer demeurer longtemps au service de Sa Majesté sans devoir renier ses convictions religieuses.

C 'est ainsi qu'il en vient àaccepter l'idée d'abandonner le pays, de réaliser ses biens et de s'embarquer pour le Nouveau Monde.

Ses amis puritains voient en lui un personnageimportant, un membre de la gentry aux convictions profondes et un juriste à qui pourraient être confiées de hautes responsabilités.

Or le roi Charles venaitd'accorder une charte à la Compagnie de la Baie du Massachusetts.

Les puritains, majoritaires dans cette société, entendaient transformer celle-ci enmoyen de peuplement.

Ils persuadèrent Winthrop d'entrer dans la Compagnie dont le gouverneur était Mathieu Cradock. Les longues et mûres délibérations qui précèdent la décision de partir révèlent le soin que Winthrop met à s'engager dans cette aventure.

Non sans peine, ilfait taire ses sentiments, son attachement au pays, pour peser honnêtement les avantages et désavantages de l'entreprise, ses aléas.

Il faut, en effet, tenircompte des déboires de Bradford à Plymouth.

Winthrop n'a pas l'âme d'un martyr, mais celle d'un homme qui réussit.

Il a le sentiment qu'en quittantl'Angleterre il déserte devant l'ennemi.

Cependant, le désir de mieux vivre, la volonté de sauver la jeunesse et l'avenir de la foi l'emportent.

C 'est surtoutpar conviction religieuse qu'il part fonder la cité de Dieu, la Nouvelle Jérusalem, dans le lointain Massachusetts.

Et comme il aime le succès dans ce basmonde et espère l'éternité grâce à la régénération divine, il devient cet homme déterminé, discipliné, sobre et réaliste, habile enfin, que révèlent ses écrits,cet homme d'État que chacun se complaît à voir en lui. Les circonstances rendent assez faciles les débuts de Winthrop à la tête de la sainte expérience.

Les membres de la C ompagnie profitent des silences de lacharte pour décider de transférer le siège de Londres à la colonie et pour emporter le texte.

Élu gouverneur en octobre 1629 avant son départ, l'ancienchâtelain est en mesure de gouverner avec une grande liberté de manoeuvre dès son arrivée, loin du contrôle indiscret de la tutelle royale.

Dans son effortpour créer une société authentiquement puritaine, un modèle promis à l'admiration du monde protestant et destiné à le conquérir par sa beauté, sa rigueur etsa perfection, Winthrop parvient à équilibrer les antagonismes, à dominer les situations, à donner à la Colonie de la Baie un rayonnement incomparable, sansrapport avec l'exiguïté de son territoire, la faiblesse de ses ressources et de sa population.

Cette réussite suppose des qualités remarquables.

Car il fauts'imposer sur place, et hors du pays sans pour autant attirer les foudres de la Couronne.

Tant d'énergie et de valeur doit être doublé d'un sens diplomatiqueassez développé.

Mais l'homme est bien doué, volontaire et plein de foi.

Sa naissance et sa formation de juriste ne manquèrent pas de le servir. Dès 1634, le gouverneur fait face à la première rébellion locale contre son autorité grandissante.

Les membres de la société installés dans la colonieentendent mieux participer aux décisions.

Ils demandent à Winthrop de leur montrer le texte de la charte.

Le chef du gouvernement s'exécute d'assezmauvaise grâce.

Cet épisode montre que le pouvoir et son exercice sont contestés.

Ils nous apprend aussi que le gouverneur a le goût de l'autorité et qu'ilparvient finalement à s'imposer.

A son tour, Londres demande à plusieurs reprises que la charte lui soit retournée.

Winthrop fait la sourde oreille et échappeau contrôle de la métropole.

Dans le même temps, il lutte contre tout changement de cap en matière religieuse.

Roger Williams, le brillant calviniste, purentre les purs, qui avait débarqué à la colonie en 1631, se rend indésirable par des déclarations dans tous les domaines.

Le gouverneur n'est pas étranger àson bannissement en 1635.

Mais c'est dans le combat contre les adversaires du pacte des oeuvres, les zélateurs de l'illumination intérieure lesantinomiens que le gouverneur remporte l'un de ses succès les plus significatifs.

Par leur doctrine, J.

Wheelwright, Mrs.

Hutchinson et leurs amis mettaienten péril l'édifice précaire des institutions de la colonie et celui de la jeune Église congrégationaliste de Nouvelle-Angleterre.

Ils étaient d'autant plusdangereux qu'ils jouissaient d'appuis puissants jusque dans la population et auprès de John Cotton ce maître de la théologie bostonienne.

Winthrop le sent,met en échec ses adversaires politiques comme Henry V ane, et en déroute les antinomiens qui sont bannis.

La version que donne le gouverneur desévénements de 1636 à 1638 est partielle bien que fondamentalement exacte.

Elle est celle d'un chef d'État bien décidé à sauver une certaine conceptionde la société et qui n'hésite pas à éliminer des adversaires au nom d'un idéal. La pensée de Winthrop transparaît dès ses premiers écrits.

Dans le Modèle de charité chrétienne qui remonte au grand voyage vers Boston à bord del'Arbella, le chef de la sainte expédition déclare que la générosité, l'affection fraternelle doivent régner entre les membres de la communauté, que si leshommes ne sont pas égaux et sont soumis à des obligations, le maître doit gouverner avec justice et merci.

Si la communauté est fondée pour le bien de lasociété, elle suppose le consentement préalable des hommes à l'établissement d'une autorité pour le bien commun.

Mais ce consentement une fois acquis,l'autorité ne doit plus être remise en question, surtout lorsque le succès couronne l'entreprise.

Winthrop y voit en effet un signe de la satisfaction divine.

Ceschéma de réflexion politique repose sur une haute conscience de la responsabilité et des devoirs de chacun.

A ucune idée originale n'est exprimée.

Laconception assez autoritaire de l'État ne cède pas grand-chose par rapport aux vues d'un Jacques Ier d'Angleterre droit divin des rois mis à part.

Et il estremarquable de constater que si le gouverneur sait se maintenir au pouvoir jusqu'à sa mort en 1649 et presque sans interruption, il a souvent maille à partiravec ses administrés sur le chapitre de l'abus de pouvoir.

En 1639, il vient à bout de ses ennemis qui craignent de le voir devenir gouverneur à vie.Winthrop doit accepter qu'on codifie les lois de la colonie.

N.

Ward en fut l'artisan principal dans le Corps des lois du Massachusetts de 1641.

Si legouverneur est hostile, c'est en partie parce qu'il sent son autorité bravée et parce qu'il craint que ne soient adoptées des stipulations contraires aux loisanglaises, ce qui n'eût pas manqué de provoquer l'intervention de la mère patrie.

De nouveau acquitté en 1645 d'avoir abusé de son pouvoir, il prononce undiscours sur l'autorité et sur la liberté, discours dans lequel on cherche en vain des traces d'esprit démocratique. Cet homme exigeant sait aussi exercer le pouvoir dans le domaine économique pour sauver la colonie de la disette et de la dépendance excessive vis-à-visde Londres.

Il édifie des fortifications, joue des rivalités entre Français, derrière lesquels se profile Richelieu.

Mais il reste assez prudent afin de ne pasprovoquer l'intervention de Londres.

Homme fort de la Baie, il transforme les institutions d'une Compagnie en celles d'un État original et impose desstructures politiques et religieuses distinctes de celles de l'Angleterre.

On le constata pendant la révolution cromwellienne.

Si Boston n'exporta pas sonmodèle de société, la Cité de Dieu sut éviter les mouvements égalitaires et le gouvernement presbytérien.

Par la politique, Winthrop avait créé un équilibrenouveau et stable.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles