JOË BOUSQUET

« 1 / 2 JOË BOUSQUET Joë Bousquet 1 fut peut-être celui des poètes de ce temps qui approcha au plus près l'idéal point d'intersection où se fondraient les deux tendances contradictoires de la poésie, dont l'une est volonté, l'autre abandon aux forces, dont l'une a pour hut l'élucidation dialectique, l'autre l'identification au mystère, le langage étant pour la première un instrument d'analyse et pour la seconde une sorte de véhicule augural.

Il s'en est expliqué fort clairement en écrivant : « Le langage n'est pas contenu dans la conscience : il la contient "· Parti du surréalisme, Joë Bousquet fit de sa vie, plutôt que de son œuvre, une parfaite création sur­ réelle, avec un émouvant parti ·pris dont la justification lui était amplement fournie par sa terrible infirmité.

« Qu'on.

me retire ma vie et j'en invente une autre "• proclamait ce grand blessé, couché depuis 1917 dans une chambre de Carcassonne qui devait devenir l'un des hauts lieux de la poésie de notre temps.

Mieux que l'in~trument d'une « reconquête' de soi " -comme l'écrit René Nelli - la poésie fut pour Joë Bousquet l'instrument de la réintégra• tion, en lui, d'une vie spirituelle dont le désespoir aurait 1.

Né le 19 mars 1897 -à Narbonne (Aude).

Mort le 28 septembre 1950 à Carcassonne.

Œuvres principales : Une passante bleue et blonde (Ed.

Debresse), Le passeur s'est endormi (Debresse), La tisane de sarments (Denoël), La Connaissance du soir (Gallimard); La neige d'un autre âge (Cercle du livre).

Sur J oë Bousquet, consulter : / oë Bousquet, par Suzanne André, Hubert Juin et Gaston Massat (Editions Seghers, callec• tion Poètes d'aujourd'hui), /oë Bousquet, par Michel Maurett (éd.

Subervie, coll.

Visages de ce temps). 2 / 2. »