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JOACHIM DU BELLAY

Publié le 09/12/2021

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Plus modeste que Ronsard et aussi plus mélancolique, du Bellay n'a guère obtenu que le rang de grand second dans la poésie du XVIe siècle, bien que son oeuvre soit parmi les plus réfléchies. Du premier manifeste au retour d'Italie Très tôt orphelin et pauvre, du Bellay ne poursuivra que des études négligées bien qu'il soit d'une famille noble. Il passe sa jeunesse près de Liré en Anjou avant de faire des études de droit à Poitiers, où il connaît Muret, Macrin et Peletier. Il composerait alors ses premières poésies latines et françaises, et rencontre par hasard Ronsard, qui le convainc d'aller à Paris au collège de Coqueret. Joachim perfectionne ses études latines mais s'intéresse plus aux italiens qu'aux grecs, et reste distant à l'égard du maître Dorat. Membre de la « Brigade », il s'oppose déjà à l'invasion mythologique, « fable moisie », et à la manie du latin. Il publie vite ses premières oeuvres : en 1549, Cinquante sonnets à la louange d'Olive, un Recueil de poésie, des Vers lyriques et la Defense et Illustration de la langue française. Le recueil est dédié à Marguerite de France qui encourage les débuts du groupe, plus que ne le fait le roi Henri II son frère. La Défense exprime un nationalisme exacerbé et non une doctrine ferme ou un art poétique : il y manque la partie rhétorique. Les divergences s'expriment à l'égard de Ronsard (question de la mythologie), de Baïf (trop « docte, doctieur et doctime »), et de Peletier, auquel il préfère Meigret dans la querelle sur l'orthographe. À cela s'ajoutent les attaques suscitées par la Defense, dont celles de Sébillet et de Barthélemy Aneau. Il y répond par une seconde édition, très augmentée, de l'Olive, et par la Musagnaeomachie (« Combat des Muses contre l'ignorance ») où la doctrine de la « fureur » est modifiée par l'idée d'une chaleur dispensée par l'intermédiaire des humeurs (1550). Puis survient l'épreuve d'une grave maladie qui le rend sourd. Il traduit alors le IVe Livre de l'Énéide en décasyllabes épiques, écrit des Inventions où s'expriment les influences subies par Saturne, et la « Complainte du désespéré » remplie d'un sentiment d'abandon. En 1552, sa muse redevient religieuse avec l' Hercule Chrétien et les Treize sonnets de l'honnête amour, qui témoignent d'une pureté et d'une élévation spirituelle sincères. La critique des amants qui prétendent être maltraités par l'amour s'étend à la mise en question des procédés pétrarquistes dans la seconde édition du Recueil (1553). À ce moment, il peut réaliser le rêve humaniste du voyage à Rome, puisque son cousin, le cardinal Jean du Bellay, ambassadeur, lui offre de l'accompagner en tant que secrétaire et intendant (1554-1557). La déception sera grande, et manifestée dès son retour par la publication des Regrets, des Antiquités de Rome et du Songe (1558). Mais les années romaines sont aussi celles où il compose les Divers Jeux rustidues, symptômes d'un retour quelque peu factice aux vertus de la simplicité et de l'ignorance. En outre, c'est à Rome qu'il a rencontré la passion pour Faustine, et une volupté qui se traduit en latin dans les Poemata (1558). De retour à Paris, il est favorablement accueilli, mais aussi accablé par un complexe procès d'héritage, qui l'oppose au tout-puissant connétable de Montmorency. Il donne encore un « Poète courtisan » où il réaffirme que les Muses ne sont pas frivoles, et diverses pièces de circonstance. Il mourra sans avoir pu réaliser d'édition collective. Les Xenia, seu Illustriorum quorum-dam nominum allusiones (1569), pièces commémoratives destinées à des personnages importants, pratiquent de façon intéressante l'allusio, ou exploitation des liens entre l'étymologie des noms propres et les qualités des personnes qui les portent : de tels jeux significatifs étaient déjà disséminés dans les Regrets.

« JOACHIM DU BELLAY Plus modeste que Ronsard et aussi plus mélancolique, du Bellay n'a guère obtenu que le rang de grand second dansla poésie du XVIe siècle, bien que son oeuvre soit parmi les plus réfléchies. Du premier manifeste au retour d'Italie Très tôt orphelin et pauvre, du Bellay ne poursuivra que des études négligées bien qu'il soit d'une famille noble.

Il passe sa jeunesse près de Liré en Anjou avant de faire des études de droit à Poitiers, où il connaît Muret, Macrin etPeletier.

Il composerait alors ses premières poésies latines et françaises, et rencontre par hasard Ronsard, qui leconvainc d'aller à Paris au collège de Coqueret.

Joachim perfectionne ses études latines mais s'intéresse plus auxitaliens qu'aux grecs, et reste distant à l'égard du maître Dorat.

Membre de la « Brigade », il s'oppose déjà àl'invasion mythologique, « fable moisie », et à la manie du latin.

Il publie vite ses premières oeuvres : en 1549,Cinquante sonnets à la louange d'Olive, un Recueil de poésie, des Vers lyriques et la Defense et Illustration de lalangue française.

Le recueil est dédié à Marguerite de France qui encourage les débuts du groupe, plus que ne lefait le roi Henri II son frère.

La Défense exprime un nationalisme exacerbé et non une doctrine ferme ou un artpoétique : il y manque la partie rhétorique.

Les divergences s'expriment à l'égard de Ronsard (question de lamythologie), de Baïf (trop « docte, doctieur et doctime »), et de Peletier, auquel il préfère Meigret dans la querellesur l'orthographe.

À cela s'ajoutent les attaques suscitées par la Defense, dont celles de Sébillet et de BarthélemyAneau.

Il y répond par une seconde édition, très augmentée, de l'Olive, et par la Musagnaeomachie (« Combat desMuses contre l'ignorance ») où la doctrine de la « fureur » est modifiée par l'idée d'une chaleur dispensée parl'intermédiaire des humeurs (1550).

Puis survient l'épreuve d'une grave maladie qui le rend sourd.

Il traduit alors leIVe Livre de l'Énéide en décasyllabes épiques, écrit des Inventions où s'expriment les influences subies par Saturne,et la « Complainte du désespéré » remplie d'un sentiment d'abandon.

En 1552, sa muse redevient religieuse avec l'Hercule Chrétien et les Treize sonnets de l'honnête amour, qui témoignent d'une pureté et d'une élévation spirituellesincères.

La critique des amants qui prétendent être maltraités par l'amour s'étend à la mise en question desprocédés pétrarquistes dans la seconde édition du Recueil (1553).

À ce moment, il peut réaliser le rêve humanistedu voyage à Rome, puisque son cousin, le cardinal Jean du Bellay, ambassadeur, lui offre de l'accompagner en tantque secrétaire et intendant (1554-1557).

La déception sera grande, et manifestée dès son retour par la publicationdes Regrets, des Antiquités de Rome et du Songe (1558).

Mais les années romaines sont aussi celles où il composeles Divers Jeux rustidues, symptômes d'un retour quelque peu factice aux vertus de la simplicité et de l'ignorance.En outre, c'est à Rome qu'il a rencontré la passion pour Faustine, et une volupté qui se traduit en latin dans lesPoemata (1558).

De retour à Paris, il est favorablement accueilli, mais aussi accablé par un complexe procèsd'héritage, qui l'oppose au tout-puissant connétable de Montmorency.

Il donne encore un « Poète courtisan » où ilréaffirme que les Muses ne sont pas frivoles, et diverses pièces de circonstance.

Il mourra sans avoir pu réaliserd'édition collective.

Les Xenia, seu Illustriorum quorum-dam nominum allusiones (1569), pièces commémorativesdestinées à des personnages importants, pratiquent de façon intéressante l'allusio, ou exploitation des liens entrel'étymologie des noms propres et les qualités des personnes qui les portent : de tels jeux significatifs étaient déjàdisséminés dans les Regrets. Exercices d'amour platonisant L'Olive n'a probablement pas d'objet amoureux réel.

La préface tente de répondre à Sébillet sur le problème de latraduction et de l'emprunt, car il est vrai que le poète les pratique ici beaucoup.

Le recueil, soigneusementcomposé, est une prise de position par rapport à une certaine conception de la poésie ; le thème néoplatonicienfournit le cadre et les étapes de la création : d'abord descente vers les formes sensibles, puis remontée vers lesIdées, ici teintées d'ascétisme chrétien.

L'image du « vol de l'âme » est plutôt l'envol vers la gloire, et l'ascensionmorale chez Pétrarque se transforme en élévation poétique.

L'imitation du Toscan consiste d'abord en formesrhétoriques comme les antithèses et oxymores (« La belle main, dont la forte faiblesse...

» S.

13), aussi imitées del'Arioste et de l'école de Bembo.

Mais surtout, du Bellay innove dans le travail des rythmes de la phrase, toujoursvariés et différents des modèles italiens.

Recherches nouvelles aussi dans l'utilisation des lieux communs amoureux,dont le mélange provoque une hétérogénéité heureuse, annonçant la poétique des oeuvres suivantes : du Bellay necherche pas à harmoniser ses métaphores ni à installer les figures dans une imagerie figée, et la perfection formelle,que l'on peut trouver ennuyeuse dans l'Olive, provoque une tension salutaire avec les métaphores reconstruites.L'intention manifestement rhétorique, et non l'expression d'un sentiment, montre que dans l'Olive, du Bellay a déjàdéplacé l'accent sur la forme et l'effet de celle-ci. Les métamorphoses de la Ville Les Antiquités de Rome ont probablement été composées avant les Regrets, dès le début du séjour dans la villepapale.

On peut rapprocher cet ensemble de trente-deux sonnets du genre du « tombeau » très florissant depuis lamort du dauphin François (1536), et transféré ici à une ville-symbole.

Le « tombeau a pour rôle d'exprimer letriomphe du « Nom » et de la poésie sur le temps, et d'élaborer une immortalité humaine.

Cet aspect de lapermanence contredit en principe l'image de Rome vécue comme microcosme historique : « Rome de Rome est leseul monument » (S.

3), et la ville, soumise comme toute chose au temps cyclique, a connu la destruction.

Cetabaissement permet de faire un portrait moral de la ville coupable d'arrogance au même titre que les géantsrévoltés, et devant de ce fait être punie.

De façon explicite dans le sonnet « Au roi », il est dit que la grandeurpassée peut renaître, non dans la Rome du pape envahie de turpitudes, mais dans l'espoir « De rebâtir en France. »

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