Databac

Jean Perrin

Publié le 16/05/2020

Extrait du document

Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Jean Perrin Ce document contient 996 mots soit 2 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Philosophie.

« Jean Perrin Jean Perrin n'a ni inventé ni découvert les atomes.

Mais il a apporté la preuve la plus décisive de leur réalité, et son nom reste attachéà cette grande conquête de la Science qu'a été, au début du XXe siècle, l'extension de notre connaissance objective à des êtres et desstructures non directement perçus.

L'importance de son Oeuvre est accrue par la vaste compréhension qu'il eut de la Science et de sasignification humaine.

Prophète d'un nouvel âge, il voyait dans la science moderne la forme devenue consciente de la conquêteprogressive de la matière par la vie.

Il avait foi dans l'Homme, et comptait sur la Science pour le libérer des contraintes matérielles etdes superstitions cruelles. Né à Lille, le 30 septembre 1870, Jean Perrin était le fils d'un officier d'infanterie issu d'une famille de paysans lorrains des environs deSaint-Dié ; sa mère, originaire de Boulogne-sur-Mer, était parente de Frédéric Sauvage, inventeur de l'hélice marine.

Il fit ses étudesau lycée de Lyon ; brillant élève, il y réussit aussi bien en lettres qu'en sciences, mais il regretta plus tard le temps pris par l'étude deslangues mortes, et devint un adversaire résolu de l'idée que le latin est nécessaire à une bonne formation intellectuelle.

Sa vocationscientifique l'emportant, il vint à Paris suivre la classe de mathématiques spéciales au lycée Janson.

Il y eut pour camarade ArmandDuportal, dont il devait, quelques années plus tard, épouser la sOeur Henriette.

C'est vers cette époque que Jean Perrin se dégagea detoute croyance religieuse, et trouva en lui-même les éléments d'une pensée libre et d'une morale fondée sur l'esthétique et sur labonté. Entré à l'École Normale Supérieure en 1891, il y resta attaché comme préparateur, parmi un groupe de jeunes et enthousiasteschercheurs, dont le biologiste Noël Bernard et le physicien Paul Langevin.

Se passionnant pour les découvertes merveilleuses jailliesdes laboratoires, mais aussi pour la musique de Wagner et de Beethoven, pour la grande architecture gothique, pour les poésies deVerlaine et de Heredia, Jean Perrin se donnait en plus aux luttes pour la justice et l'émancipation humaine.

Socialiste au sens large duterme, mais tenant à rester maître de tous ses jugements, il ne se lia jamais à aucun parti politique. A vingt-cinq ans, il débuta de façon éclatante dans la recherche en prouvant que les rayons cathodiques, dont la nature ondulatoire oumatérielle était alors incertaine, transportent une charge électrique négative ; expérience cruciale qui joua un grand rôle dans ladécouverte des électrons. Chargé peu après de créer l'enseignement de la Chimie physique à la Sorbonne, Jean Perrin y professa jusqu'en 1940.

S'attachant àclarifier et à affermir les fondements de la Science, il dégagea d'abord une signification nouvelle des principes de l'énergétique ; puis ilchercha à étayer par des preuves expérimentales certaines l'hypothèse atomique, si féconde mais encore contestée.

Il eut l'intuitionque les émulsions de granules microscopiques, qui manifestent une incessante agitation interne, pouvaient servir de relais entre lemonde atomique et celui de notre perception directe.

Il comprit qu'une émulsion de granules identiques devait se comporter commeune solution de molécules géantes, et que les lois de compressibilité des gaz, valables pour les solutions, pouvaient leur êtreappliquées ; et il sut trouver dans la répartition en hauteur des granules, que la pesanteur entraîne vers le fond mais que l'agitationthermique disperse sans cesse, la possibilité de vérifier ces lois et d'obtenir, par une simple proportion, les masses des moléculesordinaires.

Ayant réussi à préparer des émulsions de granules identiques et à mesurer leur masse, il vérifia l'existence d'unerépartition en hauteur stationnaire ayant l'allure prévue, et en déduisit, en 1908, la première détermination incontestable du nombred'Avogadro, qui fixe les grandeurs atomiques. Ces mémorables expériences, pour lesquelles lui fut décerné, en 1926, le Prix Nobel de Physique, furent exposées par Jean Perrindans un livre, Les Atomes, qui entraîna la conviction des penseurs les plus scrupuleux, et qui, par la qualité de l'expression comme parla force de la pensée, fit connaître et comprendre par un large public le triomphe de la théorie atomique. L'Astronomie, par son rôle dans la libération spirituelle des hommes, passionnait Jean Perrin, qui, réfléchissant aux grands problèmesqu'elle pose, fut le premier à trouver l'origine du flot d'énergie rayonné par le soleil, en montrant, dès 1920, que seule la condensationd'hydrogène en hélium peut en rendre compte.

Et il osa prédire alors qu'un jour les hommes maîtriseraient les énergies intra-atomiques. Pensant toujours ainsi aux immenses possibilités de la Science, et voulant hâter le progrès qu'il savait possible, il consacra plusieursannées d'effort tenace à une action visant à faire doter la recherche de moyens suffisants.

Il obtint la création du Centre National de laRecherche Scientifique et celle du Palais de la Découverte.

Nommé par Léon Blum, en 1936, Sous-secrétaire d'État à la RechercheScientifique, il put donner une impulsion décisive à ces organismes. Pacifiste, mais ayant un patriotisme ardent, il estimait qu'il faut se battre plutôt que de céder à la violence.

Pendant la guerre de 1914-1918, officier du Génie, il créa plusieurs appareils d'acoustique dont furent équipées nos armées.

Après le désastre de 1940, iln'accepta pas un instant la soumission à l'envahisseur, et gagna les États-Unis afin de pouvoir défendre par sa parole respectée,l'honneur de la France.

Il se donna à ce combat jusqu'au bout, sans tenir compte du mal dont il souffrait déjà et dont il devait mourir le17 avril 1942.

En hommage suprême de la Nation au grand citoyen que fut ce grand penseur, ses cendres, ramenées en France aprèsla victoire, furent transportées au Panthéon le 18 novembre 1948. L'âge n'avait pas eu de prise sur Jean Perrin ; le regard lumineux de ses yeux clairs, l'auréole d'argent de ses cheveux devenus trèstôt blancs, l'indestructible joie de vivre, tout chez lui semblait exprimer une immuable jeunesse.

Il avait gardé le même sentimentépique de la vie, et savait toujours susciter l'enthousiasme et ranimer l'espérance.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles