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Jean-Paul SARTRE, Les Mouches, acte II, scènes 3 et 4 - commentaire composé de français

Publié le 18/05/2020

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« Jean-Paul SARTRE, Les Mouches , acte II, scènes 3 et 4, 1943 SCÈNE III EGISTHE, CLYTEMNESTRE, ORESTE et ELECTRE (cachés) EGISTHE.

[...

] — Je regrette d'avoir dû punir Électre. CLYTEMNESTRE.

— Est-ce parce qu'elle est née de moi ? Il vous a plu de le faire, et je trouve bon tout ce que vous faites. EGISTHE.

— Femme, ce n'est pas pour toi que je le regrette. CLYTEMNESTRE.

— Alors pourquoi ? Vous n'aimiez pas Électre. EGISTHE.

— Je suis las.

Voici quinze ans que je tiens en l'air, à bout de bras, le remords de tout un peuple.

Voici quinze ans que je m'habille comme un épouvantail : tous ces vêtements noirs ont fini par déteindre sur mon âme. CLYTEMNESTRE.

— Mais, Seigneur, moi-même... EGISTHE.

— Je sais, femme, je sais : tu vas me parler de tes remords.

Eh bien, je te les envie, ils te meublent la vie.

Moi, je n'en n'ai pas, mais personne d'Argos n'est aussi triste que moi. CLYTEMNESTRE.

— Mon cher seigneur... Elle s'approche de lui. EGISTHE.

— Laisse-moi, catin ! n'as-tu pas honte, sous ses yeux ? CLYTEMNESTRE.

— Sous ses yeux ? Qui donc nous voit ? EGISTHE.

— Eh bien, le roi.

On a lâché les morts, ce matin. CLYTEMNESTRE.

— Seigneur, je vous en supplie...

Les morts sont sous terre et ne nous gêneront pas de sitôt.

Est-ce que vous avez oublié que vous-même inventâtes ces fables pour le peuple ? EGISTHE.

— Tu as raison, femme.

Eh bien, tu vois comme je suis las ? Laisse-moi, je veux me recueillir. Clytemnestre sort. SCÈNE IV EGISTHE, ORESTE et ELECTRE ( cachés ) EGISTHE.

— Est-ce là, Jupiter, le roi dont tu avais besoin pour Argos ? Je vais, je viens, je sais crier d'une voix forte, je promène partout ma grande apparence terrible, et ceux qui m'aperçoivent se sentent coupables jusqu'aux moelles.

Mais je suis une coque vide : une bête m'a mangé le dedans sans que je m'en aperçoive.

A présent je regarde en moi-même, et je vois que je suis plus mort qu'Agamemnon. Ai-je dit que j'étais triste ? J'ai menti.

Il n'est ni triste ni gai, le désert, l'innombrable néant des sables sous le néant lucide du ciel : il est sinistre.

Ah ! je donnerais mon royaume pour verser une larme ! Entre Jupiter. *****. »

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