Jean-Paul Sartre, écrivain et penseur du XXème siècle, affirme la fin de son autobiographie Les mots : « Longtemps j'ai pris ma plume pour une épée : à présent, je connais notre impuissance. » Vous vous interrogerez sur le caractère pessimiste de cette position et vous demanderez si la « plume » d'un écrivain peut être une arme efficace. Votre réflexion prendra appui sur les textes que vous avez étudiés et sur les oeuvres que vous avez lues.

« Dissertation : Sujet : Jean-Paul Sartre, écrivain et penseur du XXème siècle, affirme la fin de son autobiographie Les mots : « Longtemps j ai pris ma plume pour une épée : à présent, je connais notre impuissance.

» Vous vous interrogerez sur le caractère pessimiste de cette position et vous demanderez si la « plume » d un écrivain peut être une arme efficace.

Votre réflexion prendra appui sur les textes que vous avez étudiés et sur les uvres que vous avez lues.

Note Remarques : Le XXème siècle a marqué les esprits.

Les horreurs commises pendant les deux Guerres mondiales ont laissés une emprunte irréversible sur les âmes et les consciences de ceux qui l ont vécue.

Les écrivains, infatigables messagers de l humanité, ont pu dénoncèrent ces horreurs, remettant en cause la pureté même du genre humain.

Jean-Paul Sartre est l un de ces messagers.

Grand philosophe français du XXème siècle, il est, pendant sa jeunesse, un auteur individualiste.

Cependant, l expérience de la Guerre le transforme et il devient le Sartre militant, connu pour son engagement dans les questions du monde, allant jusqu'à refuser les plus prestigieux prix de la littérature.

Ceci dans le but de montrer que l écrivain n a pas besoin de récompense pour son travail.

Il est un prophète qui uvre pour le bien de l humanité. Toutefois, Sartre réalise bien vite que la plume peut s avérer inefficace, face à des maux qui la dépassent.

Ainsi, dans sa biographie intitulées Les mots, il affirme : « Longtemps j ai pris ma plume pour une épée : à présent, je connais notre impuissance ».

Cette affirmation traduit bien le pessimisme de l auteur, qui s estime impuissant, incapable d améliorer son monde.

Certes, il n a pas tout à fait tort, la littérature a des limites.

Cependant, elle peut s avérer une arme efficace, une épée servant les idées des auteurs qui la manient.

Néanmoins, le combat ne doit pas apparaitre comme l unique rôle de la littérature.

La littérature reste surtout et avant tout un art, leste, que l on ne pourrait cerner dans un seul et unique rôle. Jean-Paul Sartre a bien vite réalisé que la littérature n était pas le remède miracle aux maux de l humanité.

Sa vision pessimiste est tout à fait légitime, car les mots ont leurs limites, tout comme les armes.

Leur efficacité n est que relative, elle dépend avant tout de la relation entre l auteur et le lecteur, mais surtout du contexte historique de l écriture Tout d abord, pour que l écriture soit efficace, il faut bien que l écrit soit lu.

La littérature est donc beaucoup plus limitée dans des civilisations peu instruite. Toutefois, ce problème s applique aux pays peu développés qu à la France.

Ensuite, il faut que l écrit en question soit compris, correctement.

Bien que le problème ne se pose que rarement, il n en reste pas moins un obstacle aux aspirations de l auteur.

Ainsi, l incompréhension d un texte peut avoir diverses causes.

Cependant, le problème est souvent du à une mauvaise interprétation de l écrit dont la subtilité n est pas saisie.

L ironie en est l exemple le plus frappant.

En effet, l auteur feint de prendre le parti d une idée qu il dénigre à l origine et donc une mauvaise lecture pourrait amener le destinataire à des conclusions diamétralement opposées à celles visées par l auteur.

Par exemple, si le lecteur ne saisit pas l ironie de Montesquieu lorsqu il critique l esclavage dans son fameux De l Esprit des Lois, il pourrait être amené à penser que l écrivain des Lumières est pour l esclavage, un quiproquo qui ne sert nullement les intérêts du philosophe, bien au contraire Il se peut aussi que l auteur ne vise qu une certaine élite de la société, capable de comprendre ses ouvrages, non pas parce qu ils sont trop subtiles, mais tout simplement parce qu ils nécessitent une culture importante.

On pourrait prendre pour exemple notre auteur, Sartre, et sa pièce Les Mouches, qui est un drame en trois actes prenant racine à l'intérieur du mythe grec antique des Atrides, et dans lequel Sartre critique le régime de Vichy.

Il faut donc être capable de faire le rapprochement entre cette pièce relatant les mythes grecs, et la France sous la Seconde Guerre mondiale.

Il est clair que peu de personnes en sont capables, le public étant réduit, la puissance de l écrit suit inéluctablement.

Ensuite vient la censure. Bête noir de l auteur, et même de l artiste en général, elle est le principal handicap à l aboutissement des. »