Jean Monnet

 

 « Nous ne coalisons pas des États, nous unissons des hommes. «

 Considéré comme le père de l'Europe, Jean Monnet militera toute sa vie pour une Europe politique, persuadé qu'il ne peut y avoir de paix sans fédération.

 Élève médiocre, Jean Monnet travaille dans l'entreprise familiale et fait ses preuves comme négociateur international. Nommé en 1919 secrétaire général adjoint à la SDN, il quitte cette organisation pour une brillante carrière d'économiste et de financier. Au début de la Seconde Guerre mondiale, Jean Monnet est nommé président de la Coordination de l'effort de guerre alliée. En 1943, il se rend à Alger et devient un membre du Comité de la libération nationale. Cet économiste est à l'origine du Plan de modernisation et d'équipement de la France (1945). Il devient l'année d'après commissaire au Plan. Convaincu depuis toujours de la nécessité d'une Europe unie, cet anti- de Gaulle par excellence s'acharnera toute sa vie à imposer l'idée d'une Europe supranationale.

 En 1951, il jette les bases de la CECA (Communauté européenne du Charbon et de l'Acier) plus connue sous le nom de Plan Schuman. Premier président de la CECA, Jean Monnet quitte son poste en 1955 afin de « pouvoir participer dans l'entière liberté d'action et de parole à la réalisation de l'unité européenne «. Il milite avec acharnement contre les technocrates et propose en 1954 l'idée audacieuse de la CED (Communauté européenne de défense) fondée sur l'intégration des soldats allemands dans une force militaire européenne. Mendès France rejette son projet.

 Assombri mais nullement découragé, Jean Monnet crée en 1955 le Comité d'action pour les États-Unis d'Europe, auquel les plus grands noms de la politique vont adhérer. Ce comité joue un rôle décisif dans l'élaboration et la mise en œuvre du traité de Rome (1957) qui allait constituer la CEE (Communauté économique européenne).

 Symbole de l'édification européenne, Jean Monnet s'inscrit dans la lignée d'Aristide Briand ou d'Alcide de Gasperi qui souhaitaient avant tout une Europe politique. L'Europe économique que nous formons aujourd'hui laissera-t-elle place à leurs volontés ?