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Jean-Luc LAGARCE, 𝙅𝙪𝙨𝙩𝙚 𝙇𝙖 𝙁𝙞𝙣 𝙙𝙪 𝙈𝙤𝙣𝙙𝙚 , "Le monologue de Louis"

Publié le 21/04/2024

Extrait du document

« Le texte est de Jean-Luc Lagarce auteur contemporain français né en 1957 et mort en 1995.

Malgré sa mort prématurée, il laisse derrière lui plusieurs dizaines de pièces qui rencontreront un succès posthume.

Parmi ces pièces, Juste la fin du monde publiée en 1990, dont l’intrigue repose sur l’annonce par Louis à sa famille de sa maladie qui va l’entraîner à une mort certaine.

Le texte soumis à notre analyse est un extrait de cette même œuvre.

Dans cet extrait, la scène 3 de la partie II, Antoine expose dans une longue tirade l’ambivalence de sa relation à Louis, entre le ressentiment et l’amour compassionnel. Mon projet de lecture consistera donc ici à montrer comment s’exprime l’opposition entre les deux frères dans cet extrait. Pour mener à termes mon analyse, je la subdivise en quatre mouvements, allant du frère trompeur vers une opposition ancienne, puis vers une opposition dans l’éloignement et pour finir nous nous attarderons sur le frère malheureux. Dans le premier mouvement, Antoine fait le portrait de Louis comme de quelqu’un de trompeur.

D’abord, ce portrait nait de la longue connaissance qu’a Antoine de Louis, souligné par les C.C.L « des années ».

Cette connaissance donne du poids aux propos du frère cadet comme le montrent les verbes « savoir » et « apprendre ».

Antoine dépeint son frère comme quelqu’un d’intouchable, d’inaccessible qui utilise le malheur pour se protéger des autres, pour ce faire, Antoine répète la phrase « rien en toi n’est jamais atteint » deux fois aux lignes 1 et 3 et le reformule avec l’expression de sens proche « de ne pas les laisser entrer ».

Antoine met en avant la contradiction hypocrite de son frère qui n’est pas vraiment malheureux comme le montre l’emploi de phrases négatives qui nient le malheur en employant les noms qui renvoient la représentation du malheur « façon », « manière », « allure », « air », « crânerie ».

Pour finir dans son propos, Antoine insiste également sur le choix volontaire qu’a fait Louis de construire ainsi ses relations comme le montre le rythme ternaire de la dernière phrase du mouvement « tu as choisi ça, et cela t’a servi et tu l’as conservé ». Dans le deuxième mouvement, Antoine évoque les origines de leur opposition.

D'abord, l'histoire de l'opposition entre les deux frères est perceptible au travers de l'emploi des pronoms.

Au début du mouvement, Antoine est associé au reste de la famille par l'emploi de la première personne du pluriel, « nous », « notre » ou encore par l'association du déterminant et de l'adverbe « tous ensemble ».

À la ligne 19, la dissociation entre Antoine et sa famille a lieu, elle est soulignée par la seule présence des pronoms distincts sur cette ligne et séparés par une virgule, « moi, eux ».

Suite à cette dissociation, seul le pronom de la première personne est employé pour Antoine jusqu'à la fin du mouvement « ma faute », « me reprendre », « m'aimer » alors que la famille est représentée par l'indéfini « on ».

Louis est toujours représenté par la deuxième personne.

Dans ce mouvement, Antoine évoque la culpabilité qui le blesse, au début du mouvement, la famille porte ce poids comme le montre la ligne « nous rendaient responsables tous ensemble » puis l'emploi du déterminant possessif « ma » répété montre qu'Antoine prend seul en charge cette culpabilité.

Cette opposition passée entre les deux frères est aussi soulignée par la présence de parallélismes aux lignes 22, 23, 24 et 25, la structure identique des propositions met en évidence leur différence de sens.

Dans les lignes 22 et 23, il s'agit d'une modification du.... »

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