JEAN-LUC GODARD

« Les Fiches de Monsieur Cinéma Histo ire lllustré e·du C inéma Mondial JEAN-LUC GODARD Période 1977-1986 NOTICE BIOGRAPHIQUE En 1977 et 1978, les "années-vidéo ••, com­ mencées en 1975 avec NUMÉRO DEUX.

se poursuivent pour Jean-Luc Godard, Anne­ Marie Miéville et leur société , Sonimage .

Antenne 2 leur passe commande d'une série de douze émissions de 26 minutes qui fut diffusée sous le titre de FRANCE TOUR DÉTOUR DEUX ENFANTS.

Le budget de l'ensemble s 'é levait à 260 millions de centimes et Godard raconte que le titre qu'avait trouvé A.M.

Mié­ v ille p our la série était " un mouvement de 260 millions de centimes vers un petit garçon et une petite fille».

Go dard définit ainsi le propos de ce "tour de France de deux enfants» : "( ...

) c 'est du documentair e.

La fable , c'est du docu­ mentaire.

La Fontaine est un grand documenta­ riste.

( ...

) ou bien de la philosophie sous forme de musique de ch a mbre.

( ...

) Si vous voulez, moi, je suis à un moment où j'ai envie de faire ça , des recherches, et de montrer ce que j' ai trouvé, comme un explorateur, et apr ès, de m'en servir pour faire mes ballets , mes opéras , mes romans ...

».

(« Les Nouvelles Littéraires "• 30 mai 1980).

En 1980, Godard revient au cinéma, sur grand écran, avec scénario et interprètes célè­ bres: c'est SAUVE QUI PEUT (LA VIE) avec Isabelle Huppert, Jacques Dutronc et Nathalie Baye.

On trouve dans ce film tout ce qui , selon Godard , fonde l' existence de son art : .« Le ciné ma, c'est un laboratoire de vi e, on y trouve tout , les rapports de production , les haines, l es amours , les rapports parents-enfants , ouvriers­ patrons ,( ...

) c'est le paradi s de l'étude de la vie tout en la vivant.

»(« Le Nouvel Observateur "• 20 oct obre 1980).

SAUVE QUI PEUT (LA VIE) fut présenté en sélection officielle au Festival de Cannes 1980.

PASSION le sera en 1982 et DÉTECTIVE en 1 985.

PRÉ NOM CARMEN , qui révéla trois jeunes comédiens , Maruschka Detmers, Jac­ ques Bonnaffé et Myriem Rousse l, se vit décer­ ner le Lion d'Or au Festiva l de Venise 1983.

Ainsi donc, après une douzaine d'années - de 1967 et WEEK-END à 1980 et SAUVE QUI PEUT (LA VIE) -de ce qui ne fut jamais une mise à l'écart ou une retraite ma is plutôt une période de réflexion sur l'image , le langage et la communica tion, Godard est revenu, en force, au tout premier plan de l 'actualité cinématogra­ phique.

Comme avant 1967 , il a retrouvé son rythme , très rapide , de création -cinq longs métrages et deux courts de 1980 à 1985 -; à n ouvea u, l es suje ts qu'il aborde susc itent , comme JE VOUS SALUE MARIE, protesta­ tions , manifestations et censure , en France et dan s le monde ; plus que jamais, il est considéré par la majeure partie de la c ritique comme le maître à penser du cinéma contemporain .

Le grand public, seul, ne semble pas suivre une œuvr e qui , pour le moins, dérange , surto ut lor s­ que comme DÉTECTIVE, elle se présente à lui sous les apparences du cinéma traditionnel.

En mai 1986 , TF1 a diffusé, dans le cadre de" Série Noire », émis sion à forte audience, un téléfilm de Jean-Luc Godard , lointainement inspiré d'un roman policier de James Hadley Ch ase: GRANDEUR ET DÉCADENCE D'UN PETIT COMME RCE DE CINÉMA.

Inte rpr été par Jean-Pierre Léaud et Jean-Pierre Mocky, ce film est , selon "Télérama »: "U n po ème caho­ tique , une plongée dans les soutes de la création , un reportage au cœur même de la pellicule ».

Qu'un te l film soit diffusé pa r une ch aî ne de télévision , un samedi soir à l'heure de la plus grande écoute, voilà encore un défi que se ul, sans doute, Jean-Luc Godard était capab le de lan cer.

Qu'il ait gagné ou perdu , se l on les indi­ cateurs d'audience, importe peu.

L'essentiel est, pour lui comme pour le c in éma, qu'il tourne.

FILMOGRAPHIE 1977 FRANCE TOUR DÉTO UR DEUX ENFANTS (TV )/7 8.

1980 SAUVE QUI PEUT (LA VIE).

19 84 PRÉNOM CARMEN@ .

1985 JE VOUS SALUE MARIE­ DÉTECTIVE.

@ w ·;; (5 ...J 1982 PASSION.@ SCÉNARIO DU FILM PASSION (moyen métrage)- LETTRE A FREDDY BU ACHE (c ourt métra ge).

1986 ;; GRANDEUR ET DÉCADENCE D'UN ill PETIT COMMERCE DE C INÉMA g> E (téléfilm).. »